Loulou Burgat, du Domaine de Chambleau : éloge de la volonté créatrice

Il n’est pas parti de rien Loulou. Non, avec quelque 15 hectares de vignes en propriété, il y avait plus à plaindre que lui. Le vignoble de Chambleau, est rassemblé autour du bâtiment de vinification et d’élevage pour sa très large majorité. Son emplacement à Colombier (Neuchâtel), un véritable balcon sur la région, est idyllique. On pourrait avoir envie d’y venir pour la seule vue qu’il offre sur le littorale neuchâtelois, le lac et les Alpes.

Me voici dos au lac, face au domaine de Colombier. Passez donc sur place pour voir le panorama.


Il n’en reste que cela ne suffit pas à réussir. D’emblée, après avoir quitté le statut de sociétaire d’une cave coopérative des environs, Louis-Philippe Burgat dit « Loulou », est convaincu que pour sortir du lot, il faut s’élever.
C’est avec la cuvée de Pinot Noir Pur Sang qu’il y parvient. Fort rapidement du reste, puisque la cuvée est rapidement repérée par l’association Mémoire des Vins Suisses, dont il devient membre à part entière dès l’année 2010, à une époque au début des années 2010 elle ne comptait qu’une bonne trentaine de membres contre plus de cinquante aujourd’hui.

un peu d’humour aussi dans le parcours du Domaine de Chambleau.


Depuis, il enchaine les réussite. Il « s’est offert » deux secondes places consécutives au Grand Prix des Vins Suisses, heureuses mais frustrantes (si la 4e place de tout concours est considérée comme une médaille de chocolat, la seconde sera toujours celle du dauphin de quelqu’un).
Il est fort logiquement « membre » des 100 meilleurs vignerons et caves de Suisse du (controversé) classement du Gault & Millau, qui fait parler de lui chaque fin d’été. Enfin, voici quelques jours, Paolo Basso, le meilleur sommelier du monde 2013, a élevé la cuvée Pur Sang au stade de « vin iconique personnel » parmi une sélection de 15 crus nationaux. Vins qu’il a par ailleurs présenté en dégustation à un public venu le rencontrer lors d’un récent salon.
Toutefois, le vin ce n’est pas que des récompenses et des nominations. Loulou expérimente, essaie, teste : cépages résistants ne nécessitant pas de traitement, élevage d’une cuvée sans soufre, retour à un élevage traditionnel sur lies pour une autre cuvée, …

Loulou et Valérie lors d’une remise de prix au GPVS.


Au Domaine de Chambleau, plus qu’une réussite commerciale et marketing (il serait faux de nier qu’il y a un travail pointu en ce sens), il faut saluer une « performance » qualitative, qui mérite assurément d’être dite et redite.
Enfin, personne ne saura nier que l’homme est attachant, qu’il forme avec son épouse Valérie un couple glamour à souhait, et qu’il lèguera un jour à sa fille Charlotte (qui achève actuellement sa formation d’oenologue à Changins) un domaine qui s’est construit en une dizaine d’année d’encavage seulement une réputation indéniable.
Bravo Loulou !