Hervé Fontannaz fait son chemin, et ça lui va bien !

Calme parmi les calmes, Hervé Fontannaz à la voix douce et le ton posé. Il faut presque tendre l’oreille pour l’entendre parfois. Il me présente ses nouveautés, c’est-à-dire les vins du millésime 2016 (digressions de millésimes autorisées).
La plupart des vins ont été mis en bouteilles ces deux dernières semaines, sinon moins !
Le Fendant 2016 : le nez est ouvert, avec des notes florales comme la rose, et de de fruits, tel le litchi. La bouche a un joli volume, mais c’est sa fraîcheur qui prédomine, renforcée par un petit carbonique très fin. Sur la finale, on perçoit une belle touche minérale. Fort belle persistance et équilibre. Un vin complexe et gouleyant à la fois. Bravo !
Le Johannisberg 2016 : robe jaune pâle et limpide, le nez est prometteur pour ce vin très jeune : notes de pêches des vignes, d’amande, de poire aussi. La bouche se présente immédiatement minérale, avec un toucher de bouche tel que j’aime en trouver avec le Johannis., c’est-à-dire fine, fraîche et délicate. Pas d’excès de richesse. Le millésime 2016 s’annonce bien équilibré.. Le vin est long, et ne souffre pas de sa récente mise.
Le Viognier 2016 : un nez typé, avec des notes d’abricot, de pêche, qui identifie le cépage sans peine. Ici aussi, le toucher de bouche est fin et délicat, la matière est équilibrée, fine et délicate, longue. La finale possède en outre une touche citronnée de bon aloi qui renforce la sensation de fraîcheur. Elle est accompagnée une fois encore par une note minérale qui apporte un supplément de complexité.
La Petite Arvine 2016 : (tirée de la cuve, où elle terminait son élevage). La robe est d’un jaune clair limpide. Le nez évoque immédiatement le cépage, avec une note de rhubarbe mure, de pomelos. En bouche, le vin est fin, équilibré, l’acidité est maitrisée où domptée (Hervé Fontannaz n’est pas un adepte des vins tranchés, à l’acidité mordante), et l’on retrouve sans difficulté la note saline qui signe la finale du cépage.
Entre deux blancs 2016 :  un assemblage de Petite Arvine (majoritaire) et d’Amigne de Vétroz (deux et trois abeilles) :  le nez est complexe et intense, avec des notes de mandarine, de pomelos principalement. La bouche est grasse, les quelques grammes de sucre résiduel sont fondus, et apportent un caractère délicat au toucher de bouche.  Je retrouve un caractère minéral à ce vin, mais pas la touche saline de la Petite Arvine.
Le Rosé de Gamay 2016 : des notes de petits fruits rouges (fraise, framboise). La robe est discrètement saumonée. La bouche est franche, fraîche, équilibrée, tonique (en un mot pas ennuyante !). Le gras se développe en seconde partie de bouche. Belle longueur discrètement épicée. Très apprécié, car ce rosé donne tout simplement envie d’être bu. Chose première souhaitée par un vigneron, non ?
Le gamay 2016 : une note de fumée s’invite au premier nez. Elle est suivie par des fruits noirs (mûre, cassis). La bouche est  minérale, le toucher de bouche évoque la pointe de crayon, le graphite. Les tanins sont fins, fondus, la matière est équilibrée mais conserve une belle vivacité. Belle longueur finale. Pour ce vin, Hervé Fontannaz a opté pour une cuvaison longue de huit semaines.
Le Pinot Noir 2016 : Fidèle non pas à ses principes, mais à son expérience, Hervé Fontannaz à ici aussi choisi de longuement cuver ses raisins de pinot noir.
La robe est celle d’un pinot : d’intensité moyenne, d’une beau rouge rubis brillant. Le nez évoque surtout les petits fruits noirs aujourd’hui, dont la cerise. La bouche est veloutée, le toucher et la concentration des tanins apportent un caractère volupteux à ce vin pourtant très jeune. Bel équilibre, expressivité et longueur. Bravo. Coup de coeur pour ce pinot franc et typé !
La Syrah 2016 : robe sombre, mais pas opaque, les raisins ont été cuvés durant huit semaines également. Le nez est épicé au premier nez. avec une note de poivre noire. Puis viennent des notes de cerise, de mûre, de myrtille. Les tanins sont serrés en bouche, mais sans aucune astringence. L’équilibre est là, la concentration aussi. Reste à cette syrah à se fondre un peu après un peu de garde, mais on peut en profiter dès maintenant tant elle s’avère harmonieuse. Belle longueur.
Le Cornalin 2016 : le cuvage de ce cornalin aura duré pas moins de dix semaines ! Durant deux mois, les lies ont été travaillées en cuve fermée. En bouche, le vin est puissant, caressant, avec une dimension minérale qui n’enlève rien à la richesse du fruité (cerise rouge et griotte). Le vin est fin, frais, élégant, très plaisant et d’une belle concentration. Bravo !
Rouge Latine 2014 : c’est un vin de pur gamaret élevé sous bois mais dont les baies ont été ramassées en surmaturité (où une vendange tardive). Les baies avaient un sondage de 135 ° Oechslé.
Superbe complexité au nez, avec des notes d’élevage ( vanille, tabac, chocolat) qui se mêlent au fruité : laurier sauvage, myrtille, épices douces. Ce nez est intense.
La bouche est riche, concentrée, mais équilibrée. L’alcool est discret (16,1°). L’équilibre est parfait. La douceur est discrète, et n’alourdit pas la bouche.
Coup de coeur pour ce tour de force. Bravo.
Dorita 2012 : c’est un vin de pinot noir élevé durant quatre ans en barrique. Pour ce millésime, Hervé a ajouté une petite part de Cornalin.
Le boisé est encore présent actuellement (note de tabac blond). Le fruité n’est pas absent pour autant, avec une note kirschée, de pruneau cuit, mais aussi une note mentholée qui apporte de la fraîcheur. En bouche, le vin est frais, équilibré en long. Il est bâti pour la garde, au début de son chemin.
Pétillant Latine : un assemblage de muscat et de fendant dans une proportion de 4/5e pour le premier et donc 1/5e pour le second. Un vin gazéifié. On croque le raisin frais  au nez déjà, mais en bouche aussi. On ressent aussi des notes florales, comme la rose, de belle intensité. La bouche est légèrement douce. Mais c’est une douceur intégrée, qui permet à la bouche d’être davantage charmeuse que flatteuse. Belle longueur finale. Un vin qui n’est pas conçu pour être le plus complexe de sa catégorie, mais qui offre une « buvabilité » évidente.
Quatrain : dégusté l’an passé à la cuve, le voici désormais présenté en bouteille. C’est un vin puissant, riche, frais, gras, un peu vanillé, avec des notes d’amandes, d’alcool de framboise, de truffe aussi.  Très bel équilibre entre fruité et richesse, ce vin blanc d’assemblage est taillé pour la garde. Très apprécié.
Flore : la robe est or. Le nez est intense, puissant, avec des notes de noix, de curry vert, de gelée de coing. La bouche est d’une grande finesse, délicate. Quel toucher ! Superbe longueur finale. Un vin légèrement doux, parfaitement équilibré.
Le site internet de la Cave de La Tine, c’est ICI
Hervé Fontannaz, Dorita son épouse et leur équipe vous attendent lors de caves ouvertes du Valais qui s’ouvrent ce jeudi et durent jusqu’à samedi.