Adrian Klötzli : une sortie de ruisseau réussie !

Adrian Klötzli nous a reçu avec chaleur et aussi un rien de timidité dans sa petite cave située à côté du Twannbach (le ruisseau de Twann). Il était presque surpris de la visite de deux Romands qui ne lui ont caché leur intérêt et leur curiosité suite à sa présence dans le Top 100 des meilleures caves suisses du Gault & Millau en sa qualité de rookie 2015 (avec une vigneronne tessinoise).maison et cave A Klotzli
Ce jeune homme représente bien une certaine forme de la pluralité helvétique. Formé tant à Changins qu’à Wädenswil, il a réalisé ses stages de formation chez des professionnels zürichois : (dont Urs Pircher) et grisons, il a travaillé en Vaud (Dom. Conne) puis dans le Vully (chez Jean-Daniel Chervet) avant de s’installer dans sa commune de Twann, où il cultive deux hectares et demi de vignes.chute et bassin d'eau
Il nous présente dans un premier temps sa cuverie installée dans la bâtisse familiale. Des cuves de moyennes tailles en cachent de plus petites. Si l’ergonomie de la zone de travail parait quasi improbable, le matériel vinaire sans être du dernier cri est de qualité et doté d’équipements indispensables comme les chapeaux flottants et la thermorégulation.
Puis il nous montre l’arrière de la maison (une ancienne meunerie qui fonctionnait avec une roue à aube), un petit plan d’eau (jamais à plus de 12° C …hélas) et une végétation d’un beau vert rendent l’endroit quasi idyllique. Après quoi, nous passons sous la maison familiale pour découvrir le carnotzet en forme de tunnel, construit à la fois sous la maison et dans la roche.
C’est en regardant les bouteilles impeccablement rangées sur les étagères que souffle le premier vent de modernité. Notre hôte a récemment décidé d’offrir une nouvelle ligne graphique aux étiquettes de ses vins, et le visuel est pour le moins réussi. C’est aussi le cas de son site Internet, contemporain, épuré. Le vigneron a choisi également de mettre en avant son nom de famille, plutôt que celui des communes où se trouvent ses vignes (elles continuent d’apparaitre mais leur taille est plus petite que celle du patronyme). Et il n’a certainement pas tort, sa clientèle privée représente 80 % de ses ventes. Il faut savoir être vu et reconnaissable.DSC_0185
Nous dégusterons une bonne partie de la gamme de ses vins. Dont l’un des deux chasselas, celui de Ligerz. Un cépage qui représente 30 % de la production de notre encaveur. Un vin très fin, possédant une très belle finesse, du fruité (réglisse et anis) et un caractère minéral souligné par une note saline en finale. De la très belle ouvrage. Le Riesling-Sylvaner s’est présenté très fruité (pomelos en tête), et dense en bouche, fin, équilibré et long en bouche. Ou friand tout simplement.DSC_0210
Le pinot gris est un vin puissant, un peu sur la réserve, qui a donc besoin de temps. Le sauvignon blanc a été élevé en barrique. Il lui reste quelques petits grammes de sucre résiduel, mais c’est davantage l’élevage qui semblait poser problème. Pourquoi ne pas offrir la barrique au pinot gris plutôt ? Le vigneron entend la remarquer et va y réflechir. Il n’y avait jamais songé à ce jour. Parmi les vins rouges, outre un pinot noir barrique très agréable, notre coup de coeur aura été pour la cuvée Unique Sofia 2012. Un vin non seulement très sincère et expressif, mais ayant du fond et du potentiel. L’élevage des vins rouges en barrique
Nous avons terminé cette dégustation avec un vin passerillé, Le Rêve 2012, très plaisant, voire même séduisant.
A n’en pas douter, Adrian Klötzli mérite d’être connu.