Boire en Suisse

Fin septembre, je suis allé rendre visite à Philippe Bovet, à Givrins. Je suis arrivé à 11h45, sans m’être annoncé préalablement, avec pour seule envie croiser l’oenologue, discuter avec lui, et découvrir ses installations. Coup de bol, il était là.
« Mais je dois partir dans un quart d’heure, tu aurais dû m’appeler hier pour que je m’organise. Bon, faut quand même que l’on passe un petit moment ensemble. Écoute, je lance un coup de fil, va déjà manger Au Sapin, à côté de la cave, et on se retrouve dans une heure, ok » ?
Une heure plus tard, après avoir avalé de délicieux filets de perches accompagnés de légumes travaillés maison, et cuits à la perfection au steamer (c’était le menu du jour avec une salade mêlée copieuse) j’étais de retour pour un tour des vignes, des installations et une petite dégustation). Au fait, j’ai dû occuper la dernière chaise de libre Au Sapin -ce qui est bon signe (réservez au  022 369 18 01, ne faites pas comme moi qui arrive un peu partout à l’improviste).

– « Tes vendanges se passent-elles bien, Philippe ?
– Je n’ai pas encore commencé. Hormis une ou deux parcelles plus précoces et parfaitement mûres. Chaque jour qui passe me pousse à reculer la date. L’était sanitaire des baies est parfait, tout comme les sucres, les maturités phénoliques, l’acidité. On va s’y mettre mercredi ou jeudi prochain.
– Pourtant on bosse dans la cave, j’ai vu arriver…
– Souviens-toi que je ne vinifie pas que mes vins. (*)
– Au temps pour moi »…
Les vins dégustés :
Chasselas 2013 : frais et fruité, bien en chair, avec une jolie touche saline en finale.
Sauvignon blanc 2014 : élevage en barrique remarquable pour la moitié de la vendange (chauffe légère). L’autre moitié ayant été élevée en cuve inox. La FML a été réalisée dans le vin élevé sous bois. Le vin est typé par le cépage, légèrement muscaté, avec des notes de groseille bien mûre, d’épice également. Un vin très fin en bouche, salin, avec une très jolie longueur finale.

Dark Line Merlot 2011 :  Il vient d’être mis en bouteille voici un mois, après quasiment quatre ans d’élevage en barrique! Superbe robe sombre et brillante, le nez évoque la cerise rouge, le bois de cèdre. Toucher de bouche, densité, qualité des tanins, fraîcheur, finesse, longueur. Un autre mot ? Oui, la classe. Un grand vin. S’en est suivie une visite de différentes parcelles, une rencontre avec deux vignerons (l’un qui apportait sa première vendange, un autre qui venait comme moi à l’improviste, mais pour tenter d’apporter prochainement sa vendange à la cave). Bref, j’ai passé un super moment à Givrins, avec Philippe Bovet !

(*) Philippe Bovet vinifie pour lui-même jusqu’à 28 vins, et au total près d’une centaine de cuvées, ce qui nécessite un art certain de savoir déléguer et de donner ordres et consignes !