Visite et dégustation aux Caves du Paradis avec Olivier Roten

Olivier Roten, que j’avais rencontré pour la première fois l’an passé lors des caves ouvertes du Valais, en mai 2017, m’a reçu dans le carnotzet de sa cave.
Le jeune homme, qui dirige désormais seul une entreprise fière de ses 50 années d’histoire familiale, possède un bachelor en management et le master de l’OIV.


Mais il s’estime avant tout être un vigneron tant de formation que de coeur. Profession dont il estime connaitre et maitriser l’ensemble de ses paramètres.

L’aspect viticole étant particulièrement important à ses yeux, il m’avait invité à l’accompagner à une longue visite de ses parcelles de vignes avant les vendanges le jour où nous avions dégusté ses vins.


  

Les Caves du Paradis qui possèdent en propre 09 ha de vignes, achètent du raisin auprès de 120 fidèles vignerons de la région de Sierre.
Au total, la cave produit près de 300.000 litres annuels.

Le jeune chef d’entreprise a initié de profonds changements depuis sa prise de fonction, d’une part car il vise une qualité toujours améliorée, et d’autre part, parce qu’il tend à voir s’effacer définitivement une image de cave qui produisait avant tout des vins en « qualité demi-litre ».

Si, pour lui, participer au travail de la vigne reste indispensable à titre personnel, il n’en a pas moins décidé d’en confier la gestion depuis l’an passé à un jeune vigneron, Fabian Locher, qui possède la même passion que lui pour la vigne et la qualité du travail qu’il convient de lui apporter. « Nous partageons pour elle la même passion et le même désir de qualité du travail bien fait », m’a t-il dit.

Les vins sont vinifiés quant à eux par l’oenologue Christophe Lugon-Moulin, un homme qui a de l’expérience, « les reins solides », et qui possède un don inné qui s’ajoute à une indispensable passion.

Dans les autres changements en cours aux Caves du Paradis, il y a un important travail apporté sur l’esthétique des flacons et une revisite complète des étiquettes. Chose que j’avais d’ailleurs souligné alors que je dégustais voici six mois la Syrah Réserve 2014 (élégance et sobriété du noir dominant, et aussi le fin toucher de velours, qui  s’avère à la fois délicat et presque troublant de sensualité). D’autres étiquettes ont été revues, re-stylisées et modernisées.

Regardant vers l’avant, l’entrepreneur et manager, me disait que le but est d’avoir le meilleur que possible au poste qui lui va le mieux, d’assurer une bonne cohésion de groupe, et d’avancer ensemble, afin que tous se perfectionnent au sein de l’équipe.

Autre motif de satisfaction et de motivation : poursuivre le travail d’entreprise formatrice, qui outre le fait qu’elle insiste sur la motivation de chacun en formant une nouvelle génération, montre aussi un ancrage solide dans la filière professionnelle régionale.

LA DÉGUSTATION DES VINS

Fendant de Sierre 2017 :  Au nez, note de tilleul dominante, accompagnée d’une autre évoquant le miel floral. C’est un fendant qui offre une agréable intensité olfactive. En bouche, c’est un vin sapide, fin, de belle fraîcheur, car agréablement vif, et très persistant. Bien +
Je l’imagine très bien se marier avec une fondue.
Prix 12,90 Chf


Johannisberg 2017 : un vin qui a une agréable acidité. Il est fin et typé. Au nez amande et poire, long, pas de 2e fermentation. Jolie matière. Joli amer, discret mais équilibrant et une finale citronnée. Mise en bouteille en juin, ce qui presque tard au regard de certaines mises de cette cuvée dans le canton (ce cépage reste le 4e plus planté dans le canton du Valais après le Pinot Noir, le Chasselas et le gamay). Un vin qui a obtenu une médaille d’argent au GPVS cette année et une autre en or aux sélections du Valais.
Prix : 16,00 CHf

Heida 2017 :  raisin obtenu par un fournisseur de vendange : la parcelle se trouve à Granges, sur la rive Gauche. C’est un vin fin au nez, un peu poivré, mais aussi fruité aussi (poire). En bouche il est tonique mais équilibré, et long. Une Heida typée et très bien vinifiée, élégante.
Prix : 21,50 CHf


  

Cuvée Mélèze 2016 : Assemblage petite arvine et d’humagne blanche : l’alchimie entre le fruité du premier cépage et la finesse du 2e, le tout relevé par une note boisée (choix d’une chauffe légère).
Cette cuvée Méléze plait par sa finesse, sa richesse, son équilibre et sa longueur finale où je retrouve une note d’agrumes vivifiante. Proportion 50/50 entre les deux cépages. Il en est produit entre 3 et 4 barriques par an selon les millésimes. C’est un bel assemblage, de surcroit réalisé avec deux cépages autochtones.
Prix : 25,50 Chf


  

Cuvée Mélèze 2013 : Belle robe or, dense. Nez intense, fruit mûr, des fruits jaunes principalement. La bouche possède une belle fraîcheur, du volume aussi (le millésime 2013 a été riche et solaire), mais elle est sapide, un peu saline, avec une belle finesse. C’est un vin délicat, qui évolue bien. Belle longueur.


Dôle de Salquenen 2017 : 85 % de PN et 15% de gamay. Olivier Roten y tient à sa Dôle, Ici, pas question de la cacher voire de la faire disparaitre. « La Dôle, c’est le premier assemblage de notre canton, une partie de notre histoire et de notre identité viticole ».
Joli nez, intense, de cerise rouge et de pivoine, bouche souple, soyeuse, dense, jolis tanins, très bel équilibre, long. C’est un vin gouleyant, mais avec de la matière ! Coup de coeur.
7.000 bouteilles par an sont produites. Un très bel assemblage qui n’a vraiment rien de  galvaudé ! Bravo.
Prix : 14,90 CHf


Symphonie Pinot Noir 2016 : quatre barriques de 2e année et trois de 1ere année. Nez de fruits noirs (cerise noire) et rouges : fraise et framboise. La robe est dense et profonde.
Un peu de fumée et une notre vanillée très discrete. La bouche est riche, mûre, un peu sur la retenue, concentrée et avec de la vivacité. Longue. Jolie finesse qui va gagner en intensité. Très bien. Joli potentiel. Bravo. Un vin médaillé d’argent au GPVS et au Mondial du Pinot Noir 2018.
Prix : 27 CHf.


Noir de Noir barrique de gamaret 60 %, galotta 25% et Pinot Noir 2016 : Nez d’épices de Noël, d’étoile de badiane. Très fin, bouche avec de l’ampleur, de l’équilibre, de la finessse, longue. Un vin qui surprend par son niveau, long Très bien. Très belle surprise. Le boisé est parfaitement intégré.
Prix : 27 CHf


Garanoir 2016 : jolie robe sombre et brillante. C’est un vin sur le fruit, fin, frais, un peu fermé, avec de jolis tanins bien arrondis, et de volume intéressant. Bouche très agréable, fraîche et sapide, de belle longueur.
Prix 21,50 Chf

Cornalin 2016 : très jeune plante, dont c’était la  3e feuille : nez plutôt discret en intensité entre fruits rouges et cerise noire. La bouche est franche et fruitée, étonnamment tannique, et pourtant ce Cornalin se prête à boire dès maintenant sans difficulté. Jolie longueur finale.


Merlot 2016 : robe sombre, plutôt mate. Au nez, agréable complexité entre des notes de cerise noire, de griotte et de pruneau. La bouche est un peu fermée (on carafera ce vin durant une heure pour l’ouvrir), mais elle offre une belle richesse et un très bel équilibre. Bonne longueur finale.
Prix : 27 CHf

La Syrah Réserve 2014 : (en vente début décembre, j’ai pu la déguster en primeur voici quelques mois).
Le vin à une belle livrée. La robe est sombre, mais n’est pas noire. Elle possède des nuances, en inclinant son verre, les bords s’éclaircissent vers un beau rouge carmin. Le nez est animal avec une note de cuir, et fruité (cerise rouge, fraise compotée). Le caractère poivré n’est pas prononcé, comme souvent en Valais d’ailleurs. Le toasté dû à l’élevage est bien présent, avec une notre grillée, qui n’est pas excessive, puisqu’elle ne domine pas le fruit.


La bouche possède un beau volume, les tanins sont très fins, délicats. Cela confère un caractère presque fondu. Le boisé est présent en bouche, mais, une fois encore, il apporte un style plus qu’il n’interfère sur la matière. Celle.ci en outre possède une très belle fraîcheur. L’attaque est vraiment franche, puis la délicatesse prend le dessus, et ne lâche plus le morceau, jusqu’à la longue finale sur laquelle s’ancre un caractère minéral complexe (de la salinité à la pointe de graphite).
Un vin noté 91/92 sur 100. Coup de coeur bien évidemment ! Bravo !
Prix : 50 CHf

Apéro : c’est un vin d’assemblage blanc, légèrement doux, réalisé avec  du muscat blanc, un peu de fendant, de chardonnay, et de malvoisie. L’aromatique est agréable, de belle intensité, entre notes fruitées et de raisin frais. Le toucher de bouche est fin, et surtout sans lourdeur. Cette cuvée ne manque en aucun cas d’équilibre et de fraîcheur.
Ce n’est peut-être pas un vin de « puriste », mais cet Apéro trouve sans peine sa cible : une clientèle jeune, plutôt féminine et branchée.


Afin de vous permettre de découvrir les vins des Caves du Paradis, Olivier Roten vous offre dix pour cent sur le prix Internet durant trente jours, à compter de la parution de cet article.
Veuillez ajouter dans l’objet de votre commande « vinsconfederes2018 » s’il vous plait.


LES COORDONNEES DE CONTACT :

OLIVIER ROTEN
LES CAVES DU PARADIS
Route de la Gemmi 135
3960 Sierre

roten@cavesduparadis.ch
www.cavesduparadis.ch