La Cuvée Electus en verticale de 2015 à 2010

Electus 2015 : Robe profonde, brillante. Nez très fin et distingué, sur des notes de fruit rouge (fraise) et noirs (mûre, sureau). Bouche franche, riche, pleine mais fraîche, sans lourdeur. Très belle qualité de tanins, mûrs, serrés. C’est un vin distingué et fin, où le fruité reste très présent en bouche, en particulier sur la longue finale.
Vin de garde, cette cuvée est un peu stricte actuellement (d’autres diront austère) et demandera du temps pour se présenter à son optimum. On peut déjà en profiter, pour autant que la matière soit aérée deux à trois avant avant. C’est un très beau vin en devenir. Cette cuvée, plutôt virile, est le vin de la série que comprend -de loin- la plus grande part de syrah (30%).
Ma note : 93/100


Electus 2014 : Contrairement au millésime 2015, le toasté est marqué au nez. La robe est noire, opaque. Le nez recèle des notes de fruits noirs, comme la mûre, la myrtille. En bouche, il faut relever la finesse et l’équilibre, qui offrent à ce vin un caractère à la fois élégant et gourmand. Le boisé, s’il était bien présent au nez, l’est également en bouche, mais il est intégré et ne perturbe pas la dégustation. Belle longueur finale, fruitée, mais aussi minérale (sensation de graphite en bouche) pour ce vin issu d’un millésime  » compliqué » (et marqué par la drosophile Suzukii).
C’est un fin que j’apprécie beaucoup pour son équilibre général et sa générosité actuelle.
Ma note : 91/100

Electus 2013 : La robe est sombre, mais moins prononcée que pour les deux premiers millésimes. Elle évolue déjà, car en remuant le verre, on aperçoit un changement de teinte, plus claire.
Le nez est marqué par un fruité très mûr, un peu confituré, évolué, avec des notes de cacao, de pruneau et de cuir. La bouche est solaire, ronde, mais sans offrir la profondeur de texture des vins des deux premiers millésimes. Une note de caramel est perceptible en bouche, tout comme le boisé, qui m’a paru un peu asséchant en finale. Si les millésimes 2015 et 2014 ont été marqués par une forte proportion de Syrah (30 et 20%), celui-ci n’en contient pas. Par contre, le cornalin est très présent, à hauteur de 35 % (sur l’ensemble des cinq millésimes proposés, sa part n’a jamais été inférieure à 10%). C’est aussi dans ce millésime que la part d’humagne rouge aura été la plus grande (28%), contre une moyenne de 18,5 % pour les quatre autres millésimes.
Ma note : 88/100


Electus 2011 : La robe est restée profonde, quasiment noire. Le nez offre des notes fruitées (fraise, framboise, mûre) et aussi de cuir. Le boisé est perceptible, mais il est fin et discret, élégant.
La bouche est très cohérente. Elle possède une très belle matière, riche, bâtie sur des tanins gras, ronds et encore serrés, mais juteux, mais aussi une très belle fraîcheur. C’est à ce stade, l’une des vins les plus élégants de cette série. Très jolie longueur finale, sur laquelle la fraîcheur est accentuée par une note minérale très nette.
Ma note : 92/100

Electus 2010 : Jolie robe profonde. Le nez était assez discret, sur des notes de fruits rouges  (fraise et groseille) principalement. En bouche, c’est un bel ensemble, mûr, fin et équilibré, une fois encore minéral. La bouche gagne en profondeur alors que le vin gagne un peu en température dans le verre. Belle longueur finale. Un beau vin, fin et équilibré, mais qui ne saurait rivaliser en profondeur de bouche et en complexité de fruit avec les millésimes 2015, 2014 et 2o11.
Ma note : 89-90/100


Nous avons encore eu le plaisir de déguster les millésimes les plus récents, encore en cours d’élevage où déjà mis en bouteille, mais non commercialisés : les millésimes 2017 et 2016, qui en l’état se sont présentés très prometteurs, assez proche du millésime 2015 pour le premier, et du millésime 2014 pour le second.

Electus : l’art subtil de l’assemblage d’un grand vin rouge valaisan. Le socle des cépages utilisé est de sept. Jamais tous ensemble (sur certains millésimes, six cépages ont néanmoins été assemblés). Si les deux cabernets, le merlot et la syrah ont été utilisés, où le sont encore, la part des cépages autochtones : humagne rouge, cornalin aurait tendance à augmenter, accompagné par le Diolinoir. Chose qui semble désormais normale, puisque le postulat de base annoncé désormais par l’équipe en charge de cette cuvée (et d’Eclat d’ailleurs aussi), est de révéler le terroir valaisan.

Nous nous sommes interrogés à découvrir la ligne de conduite de cette gamme. Pour ma part, c’est clairement la minéralité qui s’est mise en exergue au travers de cette dégustation. Au travers des quatre derniers millésimes dégustés, un style se dégage, et laisse entrevoir de grandes possibilités pour le futur, chose réjouissante.


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