Vieux millésimes de chasselas de La Côte : La grande dégustation ! (juin 2022)

 

Jour J : l’heure du tri avant la dégustation.

Introduction :

Cette dégustation aura été démocratique dans le sens où chaque domaine de la région a pu inscrire jusqu’à trois millésimes différents d’une de ses cuvées de chasselas.
Pourquoi trois vins ? Parce que j’ai souhaiter éviter qu’une verticale d’un domaine, puisse s’installer au coeur de cette dégustation, qui tenait à démontrer et documenter le potentiel de garde de vins de la plus grande région viticole du canton de Vaud, La Côte.

Chaque responsable d’une aire de production a reçu par courriel début mars une lettre d’information et d’invitation à participer, qu’il a transmis à ses collègues. Je remercie chacun et chacune d’entre eux de leur collaboration.

J’ai cherché à pouvoir présenter des vins de chaque aires de production. Trois d’entre elles n’auront pas été représentée lors de cette dégustation : Aubonne, Perroy et Bursinel.

NB : il a été demandé aux caves de ne fournir qu’une bouteille par millésime plutôt que deux.
J’ai fait le choix de ne pas vider de leurs trésors des caves, souvent familiales, et de prendre le risque d’avoir des soucis de bouteilles.

 

La Région de La Côte :

C’est 2.000 hectares de vigne, dont la moitié est dévolue au seul cépage chasselas. Elle compte douze lieux de productions, qui s’étirent sur une quarantaine de kilomètres d’Est en Ouest : Morges, Aubonne, Féchy, Perroy, Mont-sur-Rolle, Tartegnin, Coteau de Vincy, Bursinel, Vinzel, Luins, Begnins et Nyon.

Une trentaine de caves (sur les 240 que compte la Côte) ont participé et ont inscrit 81 vins au total. C’est un nombre vraiment très conséquent, car la « porte d’entrée » de cette dégustation était le millésime 2007. Proposer une dégustation dont le vin le plus jeune à 15 ans, est peut-être unique.

81 vins ont été inscrits.

Cette dégustation s’est déroulée sur deux jours.
La première partie de cette dégustation s’est tenue le lundi 02 mai, sur la journée, la seconde le mardi 17 mai en matinée.

Dans un contexte où il aura été impossible d’obtenir le soutien d’un sponsor pour financer une telle dégustation (paiement du temps de travail, repas des dégustateurs, frais, …), je souhaite remercier sans attendre les vignerons participants, car ils ont accepté de payer une contribution d’inscription pour les cuvées de 15 à 40 ans d’âge. Il n’a pas été demandé de contribution pour les vins de plus de quarante, qui ont été offerts par les caves.

Je tiens aussi à remercier chaleureusement Reynald Parmelin, du Domaine de La Capitaine, qui a gracieusement mis à disposition -à deux reprises- son espace de dégustation et du matériel, pour permettre la réalisation dans les meilleures conditions qui soient cette grande dégustation thématique.

Les dégustateurs présents le 02 mai :
Alain Rolaz, Aurélien Rolaz, Jean-François Crausaz, Thierry Ciampi, Olivier Chabloz, Gabriel Tinguely, Reynald Parmelin, Simon Perusse-Fortier et moi-même.

Les vins sont présentés par ordre de dégustation, puis suivent le millésime, le nom du domaine, la commune où se situe se dernier, et enfin, le lieu de production. Ils sont numérotés de 1 à 46 pour la première journée de dégustation, et de 1’ à 29’ pour la deuxième journée.
Les six plus vieux millésimes sont classés de A à F.

J’ai ajouté le type de fermeture : liège et vis pour chaque vin avant le commentaire.

Les vins dégustés :

Première série : lundi 02 mai 2022

1. 2008,  Domaine du Plessis, Vufflens-le-Château, Maison Bolle & Cie, Morges,
Vis.
Robe d’un beau jaune or. Nez sur des notes mûres voire même légèrement confites et de fruits jaunes. La bouche est franche, légèrement perlante, grasse, avec une note minérale (un peu sur l’hydrocarbure), elle est sapide tout en possédant aussi une discrète amertume finale. Jolie longueur finale. Cette cuvée, issue d’un millésime considéré comme « froid » a surpris par son fruité très mûr.
Ma note : 91

2. 2007, Georges-Claude Blanchard, Bougy-Villars, Féchy,
Vis.
Robe jaune verte. Fruité sur des notes d’agrumes et d’écorce d’agrumes et aussi une note champignonnée. En bouche, l’attaque est marquée par un carbonique immédiat et intense. La structure en bouche est franche, et pourtant la matière semble fermée, demandant à être oxygénée. Certains apprécient la douceur de son fruit, voire même une note mielleuse, d’autre le caractère minéral (une note saline pour certains, pétrolée aussi, D’autres dégustateurs trouvent ce vin encore jeune. Pour ma part je trouve un léger déficit en fraîcheur de la matière et une bouche un peu courte. Mais la matière est encore bien présente.
Ma note : 88

3. 2007, Le Brez, Domaine La Colombe, Féchy,
Bouchage liège.
Robe d’un jaune or évolué et légèrement trouble. Nez sur des notes de peau d’abricot, de citron. Bouche un peu tannique, manquant de structure, apparaissant molle. Finale courte. Ce vin a un problème d’oxydation (coulure vraisemblablement).
ED (échantillon défectueux).


4. 2007,  Cave Philippe Bovet, Givrins, Luins,

Bouchage liège recomposé (type DIAM).
Robe jaune verte, nez discret, sur des notes de tilleul, de citron jaune.
Bouche fine sans grand volume avec un carboniquue marqué à l’attaque. Bouche souple et délicate, un peu minérale, longue, fraîche, un peu salivante. Un peu aqueux,
Ma note : 88

5. 2006 : Cave Philippe Bovet, Givrins, Luins,
Bouchon liège recomposé.
Robe jaune verte (un peu plus dense que le 2007). Le nez est discret, sur des notes de fruits confits, de miel et de noix. La bouche est souple, grasse, fraîche et équilibrée, manquant peut-être un peu de gnac. Belle longueur finale pour un vin qui est sur le déclin, mais qui aujourd’hui se montre encore sous un bon jour.
Ma note : 89

6. 2006 : Domaine de Haute-Cour, Luc Pellet, Mont-sur-Rolle,
Vis.
Belle robe jaune or soutenue. Première olfaction franche et fruitée (citron jaune confit, et écorce de citron). La bouche offre un très beau volume, sur une matière généreuse et équilibrée, longue, droite -mais sans tension inutile, Finale de belle longueur. La bouche manque un peu de structure en finale. Présence d’une discrète amertume en bouche qui apporte un supplément de complexité.
Ma note : 92

7. 2006 : Château St-Vincent, Guy Rolaz, Gilly, Coteau de Vincy,
Vis.
Robe jaune verte. Nez sur des notes de livèche, de pain d’épice ou de massepain.
La bouche a une structure plaisante et délicate. Sa fraîcheur est rehaussée par un léger perlant, c’est un vin équilibré et franc. La finale est citronnée, longue et saline. C’est un vin apprécié par les dégustateurs qui ont trouvé ce vin très représentatif de son millésime. .
Ma note : 92

8. 2005,  Domaine du Martheray, Féchy,
Vis.
Belle robe jaune verte d’intensité moyenne. Le nez est fin, sur des notes légèrement poivrées et citronnées. La bouche est généreuse, très fine, souple mais offrant de la densité de matière. La finale est longue, sur un caractère poivré et citronné (comme le nez d’ailleurs). C’est un très joli vin apprécié de tous.

Ma note : 94

9. 2005,  Domaine de Autecour, Mont-sur-Rolle,
Vis
Belle robe jaune verte. Le nez est fruité, sur des notes de massepain et de citron confit. La bouche est souple et mûre. On sent un peu de cheveux gris contrairement vin précédent (avec une note champignonnée discrète). Mais c’est un vin qui offre un fort bel équilibre et qui possède une fort jolie longueur finale.
Ma note : 92

10. 2005, Château de Crans, Crans-près-Céligny, Nyon,
Robe un peu évoluée. Nez fin et frais, délicat, avec des notes confites d’ananas. La bouche offre beaucoup de franchise et de finesse, elle est équilibrée et longue, avec un caractère minéral affirmé. C’est un vin qui parait encore jeune, qui est sapide et frais. Un dégustateur parle d’un discret caractère pétrolé.
Ma note : 94

11 : 2005, Domaine de Serreaux-Dessus, Begnins, Luins,
Vis.

Robe d’une jaune or d’intensité moyenne. Le nez est franc et de belle intensité sur des notes de fruits mûrs (dont l’abricot). La bouche offre un toucher fin et soyeux, elle est un peu tanique et de belle longueur finale. C’est un joli vin, qui manque peut-être un peu de complexité.
Ma note : 92

12. 2004, Château de Vufflens, Maison Bolle & Cie, Morges,
Vis.
Robe jaune or, nez mûr, notes de fruits jaunes confits.
Bouche structurée, fine, délicate, une peu saline et poivrée, longue, très petit millésime, long et très fin. Caractère très légèrement pétrolé.
Ma note : 94

13. 2003, Château de Vinzel, Vinzel,
Robe jaune verte limpide. Nez puissant et intense sur des notes de massepain, de citron et de citron confit, avec une composante minérale. La bouche est complète : finesse, densité et fraîcheur à la fois. Elle est équilibrée, minérale et offre aussi une longue finale épicée-poivrée. C’est un vin structuré qui parait jeune. Très beau potentiel.
Ma note : 94

14. 2003, Domaine des Rossillonnes Jean-Paul et Martial Besson, Vinzel,
Robe jaune verte, Nez plutôt discret et offrant un caractère légèrement poussiéreux. La bouche est moins puissante que celle du vin précédent, mais elle offre de la fraîcheur et un très bel équilibre, elle est délicate et longue.
Ma note : 90

15. 2002, Dom, de Sarraux-Dessous, Begnins, Luins,
Robe jaune orangé, elle est brillante et dense. Nez intense, peut-être le plus puissant de tous, sur des notes de fleur d’oranger, d’agrumes et de fleurs. La bouche offre une matière fine et généreuse, une très belle fraîcheur, de la finesse et de la salinité. Très jolie longueur finale.
Ma note : 91-92

16. 2002, Domaine Hervé Barraud, Tartegnin,
Vis.
On reste sur une robe jaune orangé prononcée. Le nez est mûr, sur des notes de fleur d’orange, de citron, de miel et de curry et de sous-bois. La bouche possède de la finesse et de la fraîcheur. Elle est longue, complète. C’est un fort joli vin complet, mais qui possède un caractère légèrement oxydatif.
Ma note : 89

17. 2001, Domaine En Closelet, Harry Munier, Tartegnin,
Vis.
Robe d’un jaune clair. Le nez s’exprime sur des notes mûres de fruits confits. La bouche est franche mais manque un peu de volume. C’est un vin délicat, un peu salin, de longueur finale tout à fait correcte.
Ma note : 88

18. 2001, Domaine de Treyblanc, Gilles Favre, Luins,
Bouchage liège.

ED : note de bouchon.

19. 2000, Clos des Truits, Philippe Rosset, Rolle, Mont-sur-Rolle,
Vis.
Robe jaune or. Nez sur des notes de réduction, qui demande de l’air. Puis viennent des notes florales et fruitées mûres. La bouche est sapide, franche et fine. Sa densité évoque la structure des vins du millésime 2003. C’est un joli vin qui pèche un peu par la présence de l’alcool en finale.
Ma note : 91

20. 2000, Domaine du Grandpré, Famille Rossier, Lavigny. Morges,
Robe d’un jaune orangé, d’intensité moyenne. Le nez est très fin et ouvert, sur des notes fruitées florales, et miellées. La bouche est puissante et voluptueuse, grasse et équilibrée, longue un peu poivrée en finale. Pour certains ce vin est même encore fermé et demande un carafage. C’est un fort joli vin qui a bien résisté au temps.
Ma note : 91-92
PS : le domaine a dû changer de nom depuis, car il s’est inscrit à la dégustation sous le nom du Domaine des Remans.

21. 1999, Château St-Vincent, Guy Rolaz, Gilly, Coteau de Vincy,
Vis.
Robe jaune or d’intensité moyenne. Nez sur des notes d’abricot, de pêche des vignes, de citron et d’hydrocarbures. Minéral et salin. En bouche, ce vin offre une amplitude discrète, malgré la présence de ce qui semble être pour tous un petit sucre résiduel. Jolie longueur finale, pour ce vin plaisant et cohérent, et qui possède un caractère minéral et salin. Jolie longueur finale.
Ma note : 91

22. 1998, Domaine de Fischer, famille Ris, Bougy-Villars, Féchy,
Vis.
Aromatique discrète mais élégante, sur des notes de massepain de miel et de citron. La bouche est à la fois délicate et puissante, un peu ronde (présence de sucre résiduel possible dans ce millésime solaire), offrant une fort belle finesse et toucher de bouche. On sent un discret carbonique, très fin, et une composante minérale discrète. Jolie longueur finale.
Ma note : 92

23. 1998, Domaine Pierre-Louis Molliex, Féchy-Dessus, Féchy,
Vis.
Robe d’un jaune clair limpide. Le nez était fermé, très discret. Cette cuvée est apparue un peu dure en bouche (peut-être la fermeture vis de la bouteille). Certains lui ont trouvé un caractère lactique. Le carbonique était encore très présent en bouche. La fraîcheur en était augmentée et la perception de l’acidité marquée. On a trouvé à ce vin un caractère minéral (un peu salin), une jolie longueur finale avec une note poivrée marquée.
Ma note : 89

24. 1997, Dom la Capitanaz R. Parmelin (en bio), Begnins,
Vis.
Robe jaune or, nez sur des notes miellée et de fleur d’oranger, d’intensité moyenne.
Bouche souple, offrant de la finesse, sur une structure discrète mais fraîche. Finale longue et épicée.
Ma note : 91

25. 1997, Domaine de Riencourt (aujourd’hui domaine A Villars), Bougy-Villars, Féchy
Bouchon.
Robe d’un jaune or évolué. Nez discret sur des notes de moka, de cacao (que l’on retrouve en bouche d’ailleurs) et d’allumette frottée. En bouche on sent un carbonique très fin. Le vin a encore de la tenue, une matière qui reste fraîche mais qui montre ses limites. Un problème d’oxydo-réduction est évoqué par plusieurs dégustateurs.
Non noté

26. 1997, Clos du Roussillon, Caves Berthaudin, Tartegnin,
Vis.

Robe jaune or intense et limpide. Le nez est marqué par des notes de fruits mûrs presque confits (l’ananas tout particulièrement). La bouche est grasse et voluptueuse, franche et fraîche. C’est un vin fondu et équilibré, long, délicat, un peu pétrolé et salin, de belle longueur finale.
Ma note : 92

27. 1997,  Alexandre Rolaz, Gilly, Gilly, Coteau de Vincy,
Vis.
Robe d’un jaune or intense et limpide. En bouche, l’attaque est marquée par un carbonique assez marqué. La bouche fait preuve d’une jolie tenue, bien équilibré en bouche. C’est un vin encore bien présent en bouche, offrant finesse et délicatesse. Belle longueur finale pour ce vin friand.
Ma note : 92

28. 1996, Domaine de Marcellin, Morges,
Vis.
Robe jaune or. Nez sur des notes de miel et de citron, Il offre une intensité moyenne. La bouche parait fermée, un peu dure même, perception renforcée par la présence du carbonique. Mais elle a aussi de la fraîcheur, un caractère pétrolé discret. On a trouvé sa finale un peu courte.
Ma note : 88

Les plus vieux millésimes :

 

A : 1985, Domaine de Marcellin, Morges,
Bouchon.
Robe jaune verte peu évoluée. Le nez est discret, sur des notes de curry vert, de citron.
La bouche est fondue, grasse, délicate, avec un peu de perlant. Elle a une jolie tenue et de l’équilibre. Minérale, avec une note saline, on l’a trouvée un peu courte en finale.
Ma note : 88-89


B. 1979, Domaine du Martheray, Féchy
Bouchon.
Robe d’une grande jeunesse, jaune or. Nez intense et un peu réduit à la fois. Fruité (citron) curry jaune, ananas, cacao, bouche fondue, équilibrée, fraîche, longue saline et délicate, très longue.
sous-bois,
Ma note : 94

C. 1979, Domaine de Serreaux-Dessus, Begnins, Luins,
Vis.
Nez intéressant car complexe et porteurs de notes fruitées mûres. Je l’ai aussi trouvé un peu réduit. Mais après un peu d’oxygénation et est devenu intense, sur des notes de livèche, de fruits jaunes (ananas en tête), et un peu poivré. En bouche, j’ai été surpris par la présence importante de carbonique. Cette bouche est souple, un peu dénature malheureusement par une discrète note liégeuse, La matière a de la tenue, elle est fraîche, et offre une vraie complexité puisqu’une sensation minérale (pétrolée) a été perçue par plusieurs d’entre nous.
Ma note : 94

D. 1964 : Les Dames de Hautecour, Coraline de Wurstemberger, Mont-sur-Rolle,
Bouchon
Ce vin possédait une très légère turbidité. Sa robe est d’un jaune or intense avec des reflets orangés. Le nez s’exprime de façon complexe sur des notes de noix et de curry jaune, de livèche et de miel. La bouche est souple, grasse, fraîche et équilibrée, longue, délicate, fondue, minérale avec une note d’hydrocarbures. Un dégustateur est enthousiaste et souhaite embrasser la vigneronne (sic !). Il parle également de notes mentholées et poivrées
C’est un très beau vin, qui s’ouvre au fur et à mesure qu’on l’attend. Superbe.
A marier avec une lotte au curry
Ma note : 96-97

E. 1952, Domaine de Marcellin, Morges,
Bouchon.
Robe jaune orangé, un peu trouble.
Olfaction complexe sur des notes d’abricot, de curry jaune, de noix (discrètement), et aussi de citron. La bouche est fondue, fine et fraîche, délicate, longue, saline. On ressent aussi en bouche une note mentholée. C’est un vin qui offre une très belle tenue et un tout aussi bel équilibre en bouche. Il est long en bouche. On perçoit une présence tannique qu’à titre personnel je n’ai pas trouvé incommodante.
Ma note : 94-96

F. 1938, Vin de la famille Bovet, Givrins :
Bouchon.
Pour la petite histoire, ce vin sans étiquette a été placé dans le cellier familial il y a plus de 80 ans et ne l’a jamais quitté depuis. Le bouchon n’a jamais été changé !
La robe est évoluée, vers une couleur qui évoque le Cognac. Le nez s’exprime sur des notes de sous-bois, de champignons (dont la morille), d’épices et de citron. La bouche est marquée par une acidité importante, que personnellement j’ai apprécié, D’autres dégustateurs l’ont trouvée trop présente voire prégnante. C’est un vin offrant pour moi à la fois maturité, évolution et fraîcheur. Enfin, il est long en bouche, La matière reste présente, elle n’est pas décharnée.
Ma note : 96-97

Galerie d’images

Les  vins dégustés durant l’après-midi du premier jour :


29. 1995,  Clos des Truits, Philippe Rosset, Rolle, Mont-sur-Rolle,
Vis.
Robe jaune verte d’intensité moyenne. Le nez apparaissait sur de discrète notes oxydatives, avec une note de curry vert, de citron vert et de menthol. En bouche, le carbonique est très fin et discret. La bouche se montre puissante et équilibrée, fraîche, grasse et longue.
On perçoit aussi une amertume assez marquée (sensation renforcée par la présence du carbonique). C’est un vin mérite une aération pour bien se révéler. La finale a été jugée un peu courte, et c’est là le seul vrai bémol de ce vin. Ce caractère réducteur, voire même métallique, est sans aucun doute causé par la capsule.
Ma note : 90

30. 1994, Château de Châtagneréaz, Mont-sur-Rolle,
Vis.
Robe d’un jaune vert peu évolué. Au nez, on perçoit une fraîcheur citronnée (citron vert surtout) et une note de massepain. La bouche est franche et fraîche, offrant beaucoup de finesse, mais aussi de tension. Ce vin possède un fort bel équilibre et sa finale est vraiment très logue. Le carbonique est resté très présent en bouche, mais il n’a pas perturbé la délicatesse de la matière.
Ma note : 93

31. 1994,  Domaine des Chantailles, Jean-François Déruaz, Tartegnin,
Vis.
La robe a conservé une très belle jeunesse. Elle est d’un beau jaune or à reflets verts intenses.
Le fruité était surtout marqué par des notes de fruits jaunes (citronnées surtout) et d’hydrocarbures. En bouche, le carbonique était très marqué. Le caractère d’hydrocarbures était très net et présent, avec des notes du fruits jaunes. La bouche possède richesse et fraîcheur, Elle apparaissait un peu austère et tendue, avec un caractère fumé qui renforçait san complexité. Voila un vin qui n’a pas manqué d’arguments. C’était un chasselas minéral évoquant l’évolution de certains rieslings.
Ma note : 93

32. 1993, Cave Georges-Claude Blanchard, Bougy-Villars, Féchy,
Bouchon.
Nez agréable, fin et franc, sur des notes citronnées et aussi mentholées, qui soulignent une fraîcheur étonnante pour un vin de près de 30 ans.
La bouche est souple, fraîche, délicate, longue avec un caractère salivant. Les dégustateurs ont apprécié la qualité du fruité en bouche et certains ont évoqué une notion de minéralité.
Cette bouche est franche et grasse, délicate, longue, équilibrée et salivante. Une très légère oxydation (positive) a été relevée.
Ma note : 92-93

33. 1993, Domaine des Chantailles, Jean-François Déruaz, Tartegnin,
Vis.
Robe jaune or à reflets verts, dense, limpide.Le nez bien que légèrement réduit est annonciateur d’une très belle complexité avec des notes citronnées, de fumée et de safran. La bouche est souple et fraîche, offrant une très jolie tension, soutenue par un carbonique très fin et discret. Ce vin semble très jeune et très tonique, bien qu’étant aussi équilibré. Très jolie longueur finale. Nous nous sommes accordés à lui reconnaitre de belles qualités. Nombreux sont ceux qui auraient souhaité le voir passer en carafe avant service.
Ma note : 95

34. 1992 Domaine de Sarraux-Dessous, Begnins, Luins,
Vis.
Robe jaune verte. Nez sur des notes d’agrumes, de citron surtout, En bouche, la présence de carbonique est marquée et renforce la sensation d’un manque de structure de ce vin qui fait toutefois preuve de finesse et se montre fringant. La finale est de belle longueur, un peu saline et citronnée.
Ma note : 90-9

35. 1992, Domaine de Serreaux-Dessus, Begnins, Luins,
Bouchon.
Robe jaune or évoluée. Nez sur des notes de fruits jaunes mûrs (citron et ananas).
la bouche montre des caractères à la fois réductifs et oxydatifs, Ce vin ne manque pas de fraîcheur (belle acidité) et belle longueur finale.
Ma note : 90

36. 1991 : Les Dames de Hautecour, Coraline de Wurstemberger, Mont-sur-Rolle,
Bouchon.
Robe jaune or intense. Nez discret, sur des notes de fruits jaunes, de zeste de citron. La bouche est souple, franche, offrant une belle fraicheur, une jolie longueur, mais ce vin manque un peu de structure et de complexité pour se situer à un niveau plus haut.
Ma note : 89

37. 1991, (élevage sur lies), Les Dames de Hautecour, Coraline de Wurstemberger, Mont-sur-Rolle,
Bouchon.
Robe jaune or intense. Nez discret, sur des notes de fruits jaunes. En bouche, le carbonique est très fin, présent et délicat, ensemble fondu et dynamique, long avec un caractère safrané très présent en finale. Très jolie fraîcheur en bouche pour ce vin dynamique et équilibré, plus dense aussi en bouche que l’autre cuvée du même millésime et du même domaine.
Ma note : 92

38. 1990, Clos du Roussillon, Caves Berthaudin, Tartegnin,
Bouchon.
Robe jaune verte intense. Nez très fin et intense sur des notes de fruits jaunes et de zste d’agrumes (citron vert). La bouche était un peu dure à l’ouverture, une sensation mise sur le compte de la vis. Elle s’est progressivement ouverte et détendue. Le volume est resté discret, la matière s’est montrée fraîche, équilibrée, franche et de belle longueur.
Ma note : 91

39. 1990, Domaine des Rossillonnes, Jean-Paul et Martial Besson, VinzelVis.
Robe jaune or d’intensité moyenne. Le premier nez m’est paru légèrement fermé et a nécessité un peu d’aération. Puis ce sont développés des notes fumées, de livèche au nez. La bouche s’est montrée grasse, fine et fraîche, possédant un joli équilibre. Ce vin s’est montré sous un fort joli jour, avec de la puissance et de la délicatesse à la fois. Belle longueur finale avec une note poivrée C’est un vin qui a très bien évolué avec le temps. Sans doute la richesse du millésime aura laissé un petit sucre résiduel, fondu mais qui a renforcé l’onctuosité de la matière.
Ma note : 94

40. 1990, Clos des Chaponnières, Dom. de la Tuilière, Philippe Straub, Vinzel,
Vis.
Robe jaune verte d’intensité moyenne. Le nez était puissant, fin et élégant, sur des notes de fruits jaunes et d’agrumes. La bouche était franche, fine, grasse, bien équilibrée, offrant un caractère minéral net.
Ma note : 94

41. 1989, Domaine de la Croix, Pierre Parmelin, Begnins,
Vis.
Robe jaune or d’intensité moyenne. Au nez ce vin offrait une olfaction sur des notes d’hydrocarbures et de fruit jaunes et de safran. Sa bouche était franche et délicate, longue, fraîche et mure offrant un très bel équilibre. Très jolie longueur finale, avec un caractère minéral puissant en finale. Le fruité était bien présent en bouche aussi.
Ma note : 93

42. 1989, Domaine Mon Pichet, famille Pelichet, Féchy-Dessus, Féchy,
Vis.
Robe jaune verte. Nez assez discret, sur des notes fruitées et d’agrumes (citron jaune et vert) La bouche offrait un caractère minéral net, très joli équilibre et une tension bien maîtrisée La finale possédait une note toastée surprenante et une note saline. Joli vin fin et équilibré
Ma note : 92

43. 1989, Domaine de la Vissenche, famille Dufour, Tartegnin,
Bouchon
ED
: note liégeuse.

44. 1988, Domaine de Autecour, Mont-sur-Rolle,
Bouchon.
Robe jaune or à reflets verts. Nez discret sur des notes de fruits jaunes. La bouche estfondue, fraîche et délicate, possédant un caractère minéral discret et une jolie longueur finale. C’est un joli vin qui manque peut-être d’amplitude et de complexité.
Ma note : 89

45. 1988, Domaine de Chantegrive, Alain Rolaz, Gilly, Coteau de Vincy,
Vis.
Robe très jeune, d’une jaune vert discret, Le nez est intense, sur des notes de fruits jaunes et un caractère minéral (note d’hydrocarbures). La bouche est élégante, fine, grasse, délicate, offrant complexité et minéralité. Il reste un peu de carbonique qui apporte un peu d’amertume mais très discrètement. Belle longueur finale pour ce vin puissant, un petit rien alcooleux, mais qui ne paraît pas son âge (diable, il a près de 35 ans !).
Ma note : 93-94

46. 1986, Domaine de Haute-Cour, Luc Pellet, Mont-sur-Rolle,
Vis.
Nez discret, sur des notes citronnées. La bouche s’est montrée plus à son avantage par sa fraîcheur, sa finesse et son équilibre, Un petit carbonique était présent en bouche. Il a rendu ce vin fringant. Belle matière fondue, longue, un peu saline.
Ma note : 88-89

2e journée de dégustation :

Dégusteurs présents :
Jean-François Crausaz, Pascale Deneulin, Philibert Frick, Jason Vaney et Martin Vinarnick (étudiants HES de 3e année à Changins). et moi-même.

 

1’. 2007, Domaine de Autecour, Mont sur Rolle,
Vis.
Belle robe d’un jaune or à reflets verts. Nez intense, sur des notes mûres de fruits jaunes, de champignons, de curry. La bouche est pleine, grasse, avec un très léger carbonique. Jolie longueur, légère amertume finale. Manque de complexité et petit déficit de fraîcheur. Mais est encore en place. Ensemble fondu et délicat, un peu citronné en finale.
Ma note : 90

2’. 2005, Cave Philippe Bovet, Givrins, Luins,
Bouchon.
Robe jaune or. Nez fin et élégant sur des notes de fruits blancs (poire) et de citron. La bouche est franche avec une belle attaque, de la fraîcheur, sur un corps d’amplitude discrète. C’est un vin qui est plaisant par sa fraîcheur et sa franchise, même si le fruité est un peu en retrait et qu’une amertume finale est bien perceptible. Jolie longueur finale.
Ma note : 88-89

3’. 2005, Domaine des Chantailles, Jean-François Déruaz, Tartegnin,
Vis.
Robe jaune or. Nez franc, intense, notes de fruits blancs et jaunes. Bouche pleine et dense, franche, grasse et longue, un peu minérale. C’est un vin complet, équilibré, très long avec une petite note de réglisse et de citron en finale.
Ma note : 93-94


4’. 2004, Domaine des Chantailles, Jean-François Déruaz, Tartegnin,

Vis.
Robe jaune or, nez intense sur des notes de fruits jaunes et de citron confit, En bouche, on ressent un petit carbonique à l’attaque. C’est un vin frais et fondu, équilibré, et fin, offrant une belle richesse, un caractère minéral discret. Jolie longueur finale, accompagnée d’une légère amertume.
Ma note : 92


5’. 2004, Domaine de Châtagnéraz, Mont sur Rolle,

Vis.
Robe jaune or, Discrète note réglissée au nez et de massepain. La bouche se montre souple, mais qui possède un bel équilibre. C’est fin et fondu et long qui manque un peu de volume au regard de l’autre vin du même millésime.
Ma note : 88


6’. 2003, Domaine de Haute-Cour, Luc Pellet, Mont sur Rolle,

Vis.
Robe or jaune. Le nez d’abord discret s’est vite ouvert à l’aération sur des notes de fruits jaunes mûrs (pamplemousse et citron). C’est un vin à la matière bien fondue, fine et fraîche, qui possédait encore un très discret carbonique. Il s’est avéré être long et très équilibré avec un discret caractère minéral en finale. Une notre poivrée était perceptible en finale. C’est un très joli vin mûr et délicat, franc, intense et pur, issu d’un millésime solaire. Belle réussite.
Ma note : 93-94

7’. 2003, Domaine du Plessis, Vufflens-le-Château, Maison Bolle & Cie, Morges,

Bouchon.
Robe or un peu orangée, Nez sur des notes de fruits exotiques, d’ananas confit, et de champignon. La bouche parait un peu dure, manque de finesse. Elle a du corps riche mais qui ne demande pas à être attendu davantage. Si on a ressenti la présence discrète de l’alcool en finale, on a aussi relevé un caractère poivré très net. Cette cuvée a été pressée à l’ancienne, et élevée sur lies.
Ma note : 89


8’. 2003 Château de Crans, Crans-près-Céligny, Nyon,

Bouchon.
Robe jaune or. Nez intense, fruité sur des notes de fruits jaunes. La bouche est grasse, charnue et délicate. Si la matière n’est pas la plus dense des vins de ce millésime, ce vin est néanmoins fort réussi. On évoque un caractère minéral avec une note d’hydrocarbures. Il a conservé une belle fraîcheur en bouche soutenue par un fin carbonique. En finale, on reste sur un sentiment de fraîcheur, de finesse et d’élégance. La finale est délicatement poivrée.
Ma note : 92


9’. 2003, Domaine Hervé Barraud, Tartegnin,

Vis.
Robe jaune un peu orangée. Le nez est intense sur des notes de fruits confits. La bouche est ample et grasse, mais elle a conservé une très agréable fraîcheur grâce à la présence d’un discret carbonique. Elle est fine, équilibrée et longue en bouche. J’ai bien apprécié ce vin délicat, franc, un peu salin.
Ma note : 93


10’. 2002, Clos du Roussillon, Caves Berthaudin, Tartegnin,

Vis.
Robe jaune verte de belle intensité. Le nez est intense, sur des notes de champignons blancs et de fruits blancs. Il laisse une sensation de maturité et de fraîcheur. La bouche m’a beaucoup plu par son très bel équilibre et sa finesse. Ce vin s’est montré frais, mais avec une tension maitrisée. Sa minéralité est discrète (saline), mais c’est un vin sapide, franc, long, un peu poivré en finale. Je l’ai recraché avec regret.
Ma note : 95


11’. 2001, Le Brez, Domaine de La Colombe, Raymond Paccot, Féchy,

Bouchon.
Robe jaune or, limpide. Le nez s’est exprimé sur des notes de fruits jaunes et surtout de citron. La bouche est franche, avec une acidité un peu marquée, mais qui lui va bien. La structure en bouche est discrète, mais elle fait face à l’acidité, et, au final ce vin s’avère fort équilibré. Il est long, un peu poivré en finale et élégant. Ce vin a été apprécié par les dégustateurs car le millésime 2001 a été un millésime compliqué où les vignerons ont du faire face au gel, à la grêle et au mildiou.
Ma note : 90


12’. 2001. Domaine de Châtagneréaz, Mont-sur-Rolle,

Vis.
Robe d’un jaune vert clair. Le nez s’exprime sur des notes de fruits blancs (poire, de pêche) mais aussi d’agrume (clémentine) ainsi qu’une discrète note de champignon blanc (à considérer comme relevant de l’évolution de la matière). La bouche est grasse et délicate, très fine, équilibrée et longue. On per-çoit encore un carbonique très fin et discret, long.
Ma note : 93


13’. 2000, Domaine des Rossillonnes, Jean-Paul et Martial Besson, Vinzel,

Vis.
Robe jaune or à reflets verts. Le nez se présente sur des notes d’agrumes et de champignon. La struc-ture du vin en bouche apparait un peu légère au regard du millésime solaire, manquant de complexité et de densité. On retrouve en bouche le caractère champignonné ressenti au nez. La finale, poivrée, est de belle longueur.
Ma note 88


14’. 2000, Guy Rolaz, Château St-Vincent, Gilly, Coteau de Vincy,

La robe est jeune avec un aspect d’un beau jaune vert clair. Le nez apparait un peu réduit et mériterait un carafage. La bouche possède un caractère minéral bien présent. La présence du carbonique est encore marquée. La structure de la matière signe un millésime riche et solaire. C’est un vin qui a conservé finesse et fraîcheur. Jolie longueur finale.
Ma note 91


15’. 2000, Domaine Alexandre Rolaz et fils, Gilly, Coteau de Vincy

Vis.
Robe d’un jaune or d’intensité moyenne. Le nez s’exprime avec intensité sur des notes d’agrumes (pamplemousse et citron), mais aussi de pâte de coing. La bouche est ample et riche, puissante même, mais avant tout équilibrée. Elle possède une composante minérale, elle est délicate, fraîche, et donc complète et complexe. Jolie longueur finale un peu poivrée pour ce vin qui a conservé une discrète douceur (un peu de sucre résiduel).
Ma note : 93-94


16’. 1998, Alexandre Rolaz et fils, Gilly, Coteau de Vincy,

Vis.
Robe jaune or limpide. Le nez avait une intensité moyenne, avec une olfaction citronnée dominante. La bouche s’est montrée minérale, un peu stricte (fermée ?), limite austère, semblant réclamer de l’air. Ce vin offre néanmoins un bel équilibre et une agréable longueur finale. Peut-être un problème de bouteille (j’avais déjà dégusté ce vin en 2021 et il s’était montré plus gourmand).
Ma note : 90


17’. 1998, Domaine de Riencourt, famille Frick, Bougy-Villars, Féchy,

Bouchon.
Robe jaune or un peu orangée. Le nez est agréablement ouvert sur des notes de fruits blancs, mais aussi de tabac. La bouche est dense, un peu tannique, offrant des signes de maturité et de fraîcheur, bien qu’aussi un peu évoluée. Elle a un bel équilibre, et belle longueur finale poivrée.
On a constaté un caractère de terre mouillée que certains ont assimilé à un discret liège.
Ma note : 90


18’. 1997, Domaine de Sarraux-Dessous, Begnins, Luins,

Vis.
Robe jaune or, limpide. Au nez, après une discrète réduction, on ressent des notes de fruits jaunes mûrs, de citron et d’anis. Le vin est fin et délicat, frais, gras, équilibré avec de la tenue.
Le vigneron était Claude Bolet. Il s’agit du premier millésime vinifié chez Bolle par Jean-François Crausaz.
Ma note : 90


19’. 1997, Clos des Truits, Philippe Rosset, Rolle, Mont-sur-Rolle,

Vis.
Robe jaune or dense. Le nez est fruité, sur des notes de citron confit, de coing, de pêche jaune et aussi une note de champignon. En bouche, ce vin se montre complexe, long, salin et poivré. Agréable aujourd’hui, car à parfaite maturité, je ne sais pas si ce vin gagnera à vieillir davantage.
Ma note : 91-92


20’. 1997, Château de Vufflens, Maison Bolle & Cie, Morges,

Vis.
Robe or avec reflets orangés. Le nez offre une belle olfaction, intense sur des notes d’agrumes et de fruits exotiques. La bouche manquait un peu de relief, mais offrait une belle finesse. La matière est fondue, agréable et d’une longueur finale très correcte. J’ai les mêmes réserves sur la garde de ce vin que pour le précédent. Les limites du millésime sans doute.
Ma note : 92


21’. 1992, Clos des Chaponnières, Domaine de la Tuilière, Philippe Straub, Vinzel,

Bouchon.
Robe jaune évolué. Nez sur des notes de fruits exotiques, et d’agrumes très marqués (écorce et citron jaune). La bouche est flatteuse, un peu marquée par l’évolution, mais elle a de la densité et de la fraîcheur (acidité marquée en milieu et fin de bouche), une jolie longueur. C’est un vin très aimable, sans vice ni grande vertu, mais très plaisant et un peu tannique. L’oxydation prend le dessus sur la matière (problème causé par le bouchon ?).
Ma note : 92


22’. 1991, Domine de Chantegrive, Alain Rolaz, Gilly, Coteau de Vincy,

Vis.
Robe jaune à reflets verts. Le nez est marqué par des notes intenses de réduction (on s’est demandé s’il s’agissait d’une capsule en étain, chose qui a été oubliée de vérifier en fin de dégustation) et à l’aération des notes citronnées. L’acidité est marquée, le volume de bouche est moyennement dense, la matière possède un caractère salin et poivré en finale. Longueur finale correcte.
Ma note : 88


23’. 1990, Château de Vinzel, Vinzel,

Bouchon.
Robe jaune or limpide avec une très légère turbidité. Nez sur des notes de fruits jaunes, de citron, de pêche, d’ananas, de curry et aussi une note grillée (relevant certainement d’une forme de réduction). La bouche est riche et ample, grasse, fraîche, vineuse et puissante, longue, un peu saline, mais n’offrant pas une grande complexité. Ce vin est équilibré certes, mais un peu « monolithique ».
Ma note : 91


24’. 1990, Domaine du Martheray, Féchy,

Bouchon.

ED (liège).


25’. 1990, Domaine de Fischer, Bougy-Villars, Féchy,

Bouchon.
Robe jaune or. Le nez possède un caractère un peu poivré et de citron jaune. La bouche offre un volume moyen, elle possède un caractère un peu torréfié et apparait un peu molle à l’attaque. La fin de bouche est plus flatteuse et plus équilibrée. On apprécie la finesse et la fraîcheur de la matière. Longueur finale un peu juste.
Ma note : 87- 88


26’. 1989, Les délices de Pierrot, Cave Pierre-Louis Molliex à Féchy-Dessus, Féchy,

Vis (étain).
Robe jaune vert, limpide. Le premier est apparu sur une réduction assez marquée puis sur des notes restées discrètes de fruits jaunes et aussi une note de cire d’abeille. La bouche s’est montrée souple, d’une richesse discrète, le carbonique étant encore bien présent. C’est un vin qui a montré de la fraîcheur, certes, mais qui a manqué de complexité. La longueur finale était correcte. J’avais dégusté ce vin une année plus tôt et l’avait bien mieux noté (93). Un problème d’évolution et de réduction provoqué par la capsule d’étain certainement.
Ma note : 87


27’. 1988, Domaine En Closelet, Harry Munier, Tartegnin,

Vis.
Millésime riche. Robe jaune d’intensité moyenne, avec quelques reflets verts. Après un peu d’aération pour essayer de faire tomber la réduction, on sent au nez que la maturité est là avec des notes de fruits jaunes (dont le coing et le citron). La bouche est ample, poivrée, franche et délicate, de belle longueur finale. Un petit carbonique apporte de la fraîcheur et tonifie ce vin très agréable.
Ma note : 89-90


28’. 1988, Clos des Chaponnières, Dom. de La Tuilière, Philippe Straub, Vinzel,

Bouchon.
ED (liège)


29’. 1985, Domaine de Chantegrive, Gilly, Coteau de Vincy,

Vis.
Robe jaune verte d’intensité moyenne. Une réduction soufrée était présente au nez lors du service (je rappelle que les vins ont tous été ouverts 30 minutes avant le début de la dégustation. Ce vin a donc été dégusté quatre heures plus tard). Puis avec de l’aération des notes de citron jaune et de moka, se sont dévoilés. La bouche a fait preuve de complexité, de beaucoup de franchise et de fraîcheur. Elle s’est montrée délicate, élégante et longue. C’est un vin qui « tient la distance » avec plus de classe que d’aplomb. Bravo !
Ma note : 93

 

Conclusion :

Cépage très sensible, le chasselas n’a pourtant rien d’une diva capricieuse.
Jeune, on loue sa neutralité aromatique, sa subtilité, sa finesse ainsi que sa capacité à laisser le terroir s’exprimer. Sa complexité aromatique devient évidente avec le vieillissement, de même que le caractère minéral des terroirs prend de plus en plus le dessus sur l’aspect purement aromatique.

De cette dégustation, de nombreux éléments positifs ressortent :

– le potentiel de vieillissement est indiscutable.
– toutes les aires de production ont démontré que leurs vins ont un potentiel de garde très proche les unes des autres.
– Le rapport qualité-prix. Quand le vieillissement des vins est mis en parallèle avec le prix sage des cuvées dégustées ici, il n’est pas faux que d’écrire ici que peu de régions en Europe peuvent proposer un vin offrant un potentiel de garde aussi important.
Rappelons que le prix départ cave de ces cuvées de chasselas se trouve sous la barre des neuf francs pour certains des vins présentés ici. Rares sont ceux au-dessus de quinze francs.
Néanmoins, des pistes pour valoriser le vin de chasselas existent et méritent d’être considérées et exploitées par davantage de producteurs qu’elles ne le sont actuellement. Je pense à la parcellisation d’une cuvée en particulier, mais d’autres existent (élevage plus long sur lies, vin nature, …).
– Savoir-faire. Il est évident, et plus d’un vigneron encaveur a pu démontrer son savoir-faire et le potentiel de sa cuvée durant cette dégustation. L’un d’entre eux s’est mis en exergue alors qu’il a pourtant proposé des millésimes considérés par les professionnels comme « faibles ».

Le liège : un ami qui ne veut pas que du bien au cépage chasselas (et au vin en général).
En effet, chasselas et liège, c’est un peu « je t’aime, moi non plus ».
Au cours de cette dégustation, plus d’un vin indiscutablement bien né, bien vinifié, s’est trouvé confronté à un goût de bouchon, qu’il soit patent où même discret (note poussiéreuse, perte du fruité), où dont le bouchage liège aura provoqué une coulure et une oxydation prématurée de la matière (couleur soutenue, arômes évoluant vers des notes de pomme verte, de curry, de noix). La matière elle-même est transformée et a perdu en volume et en équilibre.
Il est tout aussi indiscutable que la vis pose bien moins de souci que le bouchon liège. Certains vins de plus de trente ans avaient gagnés en maturité et complexité et tenaient encore la forme.
Pascale Deneulin, enseignante en analyse sensorielle à la haute école de Changins, au terme de la deuxième journée de dégustation, a confié qu’un vigneron français du Jura, imposait des cartons panachés (liège et vis) d’un même vin à ses clients.

Galerie d’images

Une nouvelle fois, j’adresse mes plus vifs remerciements à tous les vignerons et caves de la région de La Côte qui ont permis la réalisation de cette dégustation. C’était vraiment une très grande dégustation.
Un très grand merci à tous les dégustateurs invités, ainsi, bien sûr, qu’à ma compagne dont l’aide aura été immense.