Jour fruit(s) pour ma dégustation au Domaine des Molards au Russin (GE)

Les paysages de la campagne genevoise étaient encore dans leur torpeur hivernale lors de mon passage au Domaine des Molards au Russin voici trois semaines. Depuis, un air de printemps s’est installé, et l’on  a vu des fleurs s’ouvrir un peu partout, même en altitude. Par contre ce n’était pas l’hiver au Domaine des Molards où Thierry Desbaillet m’a reçu longuement et chaleureusement dans le carnotzet de la cave familiale.
En fait, de cave, il n’y en a pas. Les vinifications sont confiées à deux prestataires de service que sont Oenologie à Façon et la Maison Schenk. Le père et le frère de Thierry s’occupent des vignes et des arbres fruitiers de ce domaine  qui est dans les mains de la famille depuis 650 ans !
La culture tant de la vigne qu’arboricole est certifiée selon la charte de la production intégrée depuis 1982. La taille du domaine viticole atteint 20 ha. Certaines vignes accusent une déclivité de 50 %, ce qui ne m’a guère surpris, car j’étais venu par la route de Verbois, et les pentes observées à proximité du barrage hydroélectrique du Rhône à moins de 03 kilomètres de là n’avaient rien d’un vignoble de plaine. Mais de vignoble de plaine il y a  tout de même, il est mécanisé et cela ne surprend guère non plus, puisque cela entre dans une logique certaine.
Le domaine arboricole a quant à lui une taille de 05 ha.
Les vins dégustés :
Le chasselas 2012 : S’il possède un joli fruit, ce chasselas a pour lui une fine trame minérale, lui conférant une élégance et une complexité des plus agréables. Bel équilibre en bouche et très jolie longueur finale.
Le pinot blanc 2012 : au nez ce pinot blanc se montre un peu réservé. On distingue toutefois un fruité mûr, avec des notes de fruits blancs et même un soupçon d’ananas. La bouche est très avenante, fraîche, grasse mais sans excès, et surtout d’une très belle longueur. C’est un pinot blanc vraiment très gourmand.
Auxerrois 2012 : L’auxerrois n’est pas un cépage particulièrement aromatique, mais il possède de la finesse et cette cuvée n’en manque pas ! De fait cet auxerrois se présente comme un fort joli vin, sec, d’une très belle longueur en bouche, que l’on n’hésitera pas à marier avec des poissons du lac en sauce, voire pourquoi pas avec des asperges. Ce cépage « humble » originaire de Lorraine, et souvent apparenté au pinot blanc, est traité ici telle une véritable spécialité.
Le blanc 2009 de la vigne des 26 cépages : cette cuvée est la rareté de la cave. Il ne s’en produit que quelques centaines de bouteilles chaque année. Une vigne qui est complantée d’un total de 26 cépages, qui sont assemblés et vinifiés ensemble en deux cuvées, l’une blanche et l’autre rouge.
Ce blanc  2009 possède du corps. Il est frais et tonique bien que fort d’un joli gras en bouche. Au niveau aromatique, il est dominé par le fruité du cépage muscat, mais sans en posséder le caractère variétal propre à ce dernier. Une nouvelle fois je suis surpris par la très belle longueur en bouche de cette cuvée.
Pinot noir 2011 : un pinot tout en fruit, tonique, doté d’une belle attaque. Le milieu de bouche est ferme, la finale est un rien un peu dure, mais une année de garde devrait arrondir ce vin pour lequel on perçoit une belle maturité.
Gamay 2011 : très joli nez, intense entre fruité sur des notes de cerise rouge, mais aussi d’épices. En bouche, après une attaque très plaisante, ce gamay montre qu’il a du corps. le milieu de bouche principalement. La finale est un  peu dure, mais ainsi que pour le pinot noir, il suffira de savoir attendre ce vin quelques mois. Une cuvée qui s’est offert le luxe de monter sur le podium du GPVS en 2012.
Gamaret 2012 : Ce gamaret se présente tel un vin joyeux mais sérieux. Il est tout en fruit, avec une petite note florale perceptible au nez également. La bouche est riche et très fraîche, équilibrée et de belle longueur. Ce gamaret se déguste plaisamment dès aujourd’hui, mais il possède suffisamment de corps pour se laisser oublier en cave quelques années et s’offrir à la dégustation dans un style un peu plus évolué. C’est une belle réussite.
Gamaret 2010 : servi juste après, ce millésime à la merveilleuse idée que de venir confirmer mes sensations avec le vin précédent. Ce millésime offre une très jolie structure tanique, très aimable en bouche, mais aussi un fruité resplendissant de fraîcheur et d’intensité. Il n’y a pas à dire, c’est un cépage qui est vraiment intéressant pour peu qu’on veuille lui accorder les soins qu’il requiert.
Le Péché (vin mousseux) : Il a du gras, l’attaque est ample, fraîche, l’ensemble est équilibré, fin, long, avec une très légère amertume marquant la finale. Nez fruité avec des notes de pêche dominante, ce qui tombe bien car il en tire son nom. C’est très agréable à déguster. Sur le site du domaine, ce vin est présenté comme un Kir Royal, la douceur en moins.Le Peche, cave des Molards
Voila une bien jolie découverte que celle des vins du domaine des Molards et une rencontre tout aussi sympathique qu’instructive avec Thierry, qui m’avait remis le blog en état de marche suite à un bug le mois dernier. A l’instar d’autres caves de la région, le rapport qualité-prix des vins est tout simplement excellent.
Le site Internet du Domaine des Molards