Dégustés à la cuve, les vins du millésime 2017 à la cave de Bonvillars sont très …Gourmands

C’était ma première dégustation dans des chais cette année. Olivier Robert l’oenologue de la cave de Bonvillars m’a présenté une sélection de vins toujours dans leurs cuves avant que je ne retrouve Aurore dans le magasin de vente, pour poursuivre avec des vins de la gamme Gourmande.

Avant de présenter les vins, il me parait sage de parler de cette cave. Toujours aussi active et entreprenante, tournée vers de nouveaux marchés, elle n’en reste pas moins très présente auprès de la clientèle locale, qui continue avec raison à venir acheter sur place ses vins préférés, tout en profitant de ces moments où l’on se croise, pour prendre l’apéro également. Ce magasin de vente, aussi fonctionnel soit-il, remplit à merveille son usage.

De 1943 à 2018 = 75 ans !

La Cave des Viticulteurs de Bonvillars célèbre dans quelques semaines, ses 75 ans. L’occasion de faire les choses en grand, avec un ouvrage sur la cave qui sortira prochainement, l’acquisition d’un Wine Truck (quand je vous disais que la cave était tournée vers d’autres marchés que celui de son bassin de population !
Cette année, ce ne sont pas moins de 25 manifestations qui seront au programme de la CVB. La première à venir se déroulera le 20 avril : La tournée des capites !


 

La dégustation à la cuve (tous les vins du millésime 2017) :

Quatre chasselas :

L’Arquebuse : nez très ouvert, avec une dominante fruitée de fruits blancs, dont la poire. C’est un vin qui possède une belle tension, un corps svelte et viril, et une fort belle persistance.

Les Rouges Terres : Un fruité un peu moins intense au nez, mais certainement plus complexe. La bouche est un peu plus grasse, friande. Belle finesse de la matière et jolie longueur.

Domaine de Terraillex : un vin tout en fruit. La bouche est bien posée, tendre, mais avec une finale légèrement portée par de l’amertume. A privilégier plutôt à table qu’à l’apéritif

Les Nonnes : ce chasselas renommé se montre complexe, fin, fruité, élégant car équilibré et long. Je retrouve une note de poire, mais William cette fois.

Ils ont tous leur personnalité propre ! On peut dire qu’Olivier a vraiment bien géré ses vinifications, après que les viticulteurs aient fait leur travail à la vigne. En 2017, le Nord vaudois a connu de faibles précipitations. Dans certains cas, un stress hydrique a pu être observé sur certains terroirs et cépages.

Le Pinot Gris : élevage en cuve inox. Robe d’un beau jaune orangé profond. Un fruité somme toute classique avec des notes de fruits exotiques, tel le litchi. L’intensité est encore moyenne. Mais le pinot gris peut parfois mettre du temps à se révéler. En bouche, ce pinot gris est caressant, très légèrement doux, mais il est droit, tendu, et n’apparait pas capiteux ni alcooleux. La finesse de la matière est déjà là et devrait croitre avec le temps.

Blanc de Noir (issu du seul pinot noir) : Joli nez sur des notes de fruits jaunes. La bouche fait montre de corps et de finesse. Belle longueur finale, où la richesse du millésime est présente sans tomber dans la lourdeur ni la puissance alcoolique.

Rosé de Gamay : à ce stade je le trouve un peu réduit. Mais avec un peu d’aération dans le verre, les fruits rouges se manifestent très vite : groseille, fraise, framboise. La bouche est franche, fraîche, bien dessinée et longue. C’est un rosé friand et gouleyant, qui devrait être bu bien avant l’arrivée de l’automne, soit sitôt que la saison des barbecues et des terrasses sera ouverte.

Vin des Croisés : Nez sur une note de cassis dominante. Belle couleur sombre (elle est venue toute seule me dit Olivier Robert). La bouche pinote agréablement. Elle a du corps, de très beaux tanins serrés, mûrs, jeunes mais pas anguleux ni durs. En finale, se sont le fruits noirs qui sont très présents (cassis encore, mais cerise et mûre surtout). Belle longueur. Un très joli vin qu’il va me falloir conserver en tête et le redéguster une fois la mise en bouteille réalisée. Joli potentiel !

Gamay : A quelques kilomètres du vignoble neuchâtelois, sur cette bande principalement calcaire, le gamay a trouvé un terrain pour lui. Il a un très joli fruité ce gamay, sur les fruits rouges surtout. Il a lui aussi une belle profondeur de robe, un toucher de bouche velouté ou soyeux, tendre et équilibré. Il est très fin et long. C’est un vin gourmand ! Très belle réusssite.

Garanoir : il va vite trouvé ses adeptes ce garanoir ! Il est friand, pourvu d’une très belle robe, d’un corps bien construit, sans lourdeur. Certes, il n’est pas ultra complexe, mais il est prêt à boire, fin, long.

Gamaret : La robe est profonde. Le fruité est un peu en retrait. La matière est fine, équilibrée, d’une belle richesse. Clairement, ce gamaret n’est pas prêt, ce qui renforce le caractère friand du garanoir. Accordons-lui le temps nécessaire. Où plutôt, laissons Olivier s’en charger.

L’assemblage 5 Cépages rouges : contrairement au gamaret, ce vin pourrait déjà être considéré comme prêt. Il n’en est pourtant rien : il va passer les six prochains mois encore en cuve. Aujourd’hui, le fruité est bien présent, tout comme la finesse de la matière, la qualité des tanins est elle aussi bien présente maintenant déjà. Ce 5 Cépages est un vin équilibré, gourmand et long. Très apprécié.

Nous en arrivons à un dernier vin, qui s’avère être un chasselas. Il est issu du terroir de Grandson. Nez mûr, qui parait presque évolué au regard des quatre vins de chasselas déjà dégustés. La bouche offre une belle matière, crémeuse, mûre, mais fraîche, car ce vin a conservé une fort bonne tension. Très jolie longueur. Très apprécié.

Des vins rouges et blancs que je qualifierai de chaleureux et de gourmands, qui sont fréquemment friands. Ils sont riches certes, mais pas capiteux. Ils ont conservé une fort belle fraîcheur en bouche. En définitive, et malgré une météo chaude et sèche dans la région, ce sont des vins complets qui m’ont été présentés.

Dans la gamme Gourmande (élevage en barrique) :

Le gamay 2014 : Fruits rouges au nez. En bouche, il est fin et souple, mais bien concentré. Effet millésime ? Je perçois une présence d’alcool en finale, qui accompagne des épices douces.

Merlot 2016 GC : Belle robe d’intensité moyenne à profonde. La bouche a une belle attaque, beaucoup de finesse. Au nez les fruits rouges dominent. C’est un vin vraiment charmant car équilibré, à peine encore marqué par l’élevage sous bois. Il a une belle longueur.


Gamaret 2016 : joli nez sur des notes de myrtille et de sureau et de cerise rouge. La bouche offre de la richesse, de la fraîcheur. Bel équilibre général, les tanins sont serrés mais souples, et permettent une très belle expression de la finesse. Très jolie longueur finale. Coup de coeur pour ce gamaret très élégant.


Galotta 2015 : le fruité n’est pas très intense au service. Il faut aller le chercher en remuant son verre. Belle note de cacao, et de fruits mûrs . La bouche est gourmande, équilibrée, avec un joli volume, de beaux tanins. Belle longueur finale. C’est un vin particulièrement sapide et goûteux. D’ici une année il aura gagné encore en patine et sa finesse  n’en sera que plus renforcée. Très apprécié.


Cabaret 2015 : ce vin étonne et intrigue. Le fruité évoque des notes de résine et de garrigue. Où suis-je ? La bouche surprend moins : jolis tanins, densité mais sans lourdeur, boisé fin et intégré, belle longueur. Ce n’est pas le vin coup de coeur tel le gamaret, mais il a son identité propre, et pour cela mérite d’être découvert. A déguster avec une pièce d’agneau au thym cuite au four par exemple.