Dégustation à la cave de Bovanche à Ardon (décembre 2020)

Nicolas Jacquier, vigneron découverte de l’année 2017 m’a reçu fin novembre pour une dégustation d’une partie de sa gamme de vins.

Cave et vigneron révélation de l’année 2017, il n’a depuis que confirmé tout le bien que j’ai immédiatement pensé de son travail et de lui.

Il développe en particulier des cuvées haut de gamme, avec lesquelles il met en place des processus de travail qui sont régulièrement appliqués à l’ensemble des vins vinifiés et mis en vente.

La dégustation des vins, avec, pour commencer mes coups de coeur. Et ils sont nombreux !
Bonne lecture et belle découverte.

Cuvée LX (60^e) millésime 2018
100% diolinoir, dont 30 % passerillé. Pas de malo pour la partie passerillée. Elevage durant un an en fût de chêne (suisse). Cette cuvée est un « one shot » qui ne sera pas reproduit. Elle a été créée pour célébrer le soixantième anniversaire de la mère de Nicolas Jacquier.
Robe sombre. Nez sur les fruits rouges (framboise, cerise) intense et de bois de santal. En bouche, ce sont davantage les fruits noirs qui s’expriment, ainsi qu’un caractère légèrement confituré, quoique discret. La bouche est riche, concentrée. La fraîcheur est très présente et domine la puissance. Le boisé est intégré. Voila un très jeune vin parti pour durer et qui démontre (avec d’autres cuvées) que Nicolas Jacquier a clairement franchi un palier. Bravo !
Prix : 58 CHF
Ma note : 96

Pinot 2016 Grande Réserve :
Vin élevé durant 36 mois en fût de chêne. Pour cinquante pour cent neufs. Grappe entière avant pressurage. Affinage en cuve durant deux mois après assemblage et mise en bouteille. Robe rubis sombre. Nez de notes de fruits noirs de cerise, mûre, myrtille, de fève tonka et une note légèrement mentholée. La bouche est structurée. Elle offre beaucoup de finesse et de fraîcheur. Le boisé est intégré. C’est un vin riche et très fin, long et d’un très bel équilibre. Le fruité est très présent en bouche.
Prix : 23 CHF
Ma note : 94 Coup de Cœur

Cornalin 2019 :
Robe rubis sombre. Un peu de réduction au nez, puis fruits noirs, cerise noire, pruneau cuit. La bouche est très bien définie, et possède un très joli volume. Elle offre des tanins très fins et une très belle fraîcheur qui tempère la maturité. La finale est longue, délicate, avec un caractère légèrement réglissé et de lard fumé discret.
Prix : 22 CHF
Ma note : 94 Coup de cœur
Sur les six derniers millésimes, cinq ont obtenu des médailles dans des concours cantonaux et nationaux. Bravo pour cette régularité !

Terres Blanches 2018 :
Assemblage de 70 % arvine et 30 % de marsanne. Elevage durant un an en fût avec bâtonnage.
Robe jaune clair. Le nez est de belle intensité, fin et pur, sur des notes de vanille et d’écorce d’orange. La bouche offre une très belle fraîcheur. Le boisé apporte une note de torréfaction qui fait penser à du rhum. La bouche est riche, équilibré et très délicate. Elle possède une très belle longueur finale et très jolie fraîcheur associée à un caractère floral, ainsi qu’un autre, minéral, avec une note saline discrète. C’est un vin très jeune qui mérite d’être attendu deux voire trois ans.
Prix : 35 CHF
Ma note : 94 Coup de Cœur

Terres Noires 2018 :
C’est un assemblage de Cornalin pour 70%, et d’humagne rouge et de diolinoir pour 15% chacun. Elevage en fût de chêne durant 12 mois.
Robe rouge sombre. Nez de fruits noirs (cerise, mûre, cassis). La structure en bouche est délicate. Les tanins sont très fins, la texture de bouche est fine et serrée. Cette cuvée offre un très bel équilibre en bouche. Le boisé est très discret, laissant le fruit s’exprimer. La finale possède un caractère salivant. Elle est à la fois minérale et balsamique.
Prix : 35 CHF
Ma note : 94 Coup de Cœur

Paien 2019 :
Elevé pour 50 % en amphore en gré.
Robe jaune verte claire. Le nez est agréablement complexe, avec des notes florales (fleurs d’oranger et de sureau) et épicée (une note de vanille liée au bâtonnage en cuve, car il n’y a pas de bois). La bouche est dynamique mais sans nervosité, et offre beaucoup de finesse. Elle est longue, fruitée (note de citron vert en finale) et discrètement minérale avec une note saline en finale. Très bel équilibre en bouche. Un vin à associer avec des crustacés où un poisson de mer en croûte.
Prix : 11 CHF les 50 cl
Ma note : 92

Pinot Noir 2019 :
Robe rubis d’intensité moyenne. Nez de belle intensité, sur des notes de petits fruits rouges croquants (groseille, framboise) et de noyau de cerise. La bouche est très fraîche et sapide, d’une structure souple, aux tanins très fins, elle est typée. La finale est légèrement ronde offrant à la rétro-olfaction une, avec une note de sous-bois perçue lors de la rétro-olfaction. Elle est typée, longue. La finale est légèrement ronde.
Prix : 12 CHF
Ma note : 89-90

Johannisberg 2019 :
Robe jaune or tendre. Au premier nez on perçoit une note de pierre à fusil (elle disparaîtra totalement à l’aération), d’amande douce, de fleurs du verger aussi. En bouche, une très belle fraîcheur dynamise la matière et l’équilibre. Il reste trois (petits) grammes de sucre résiduel parfaitement fondus (ce sucre fait penser au glycérol) qui gomment totalement l’amertume qui type le cépage. La fraîcheur en bouche est accentuée par une note citronnée. La bouche est très fraîche après la dégustation. Voila un vin léger (dans le meilleur sens qui soit) et dont le premier verre en appelle un deuxième ! A déguster à l’apéritif, mais il excellera avec une fondue ou une raclette, et bien sûr avec des toasts aux asperges.
Prix : 11 CHF
Ma note : 89-90

Volontaire et travailleur, mais aussi créateur, enthousiaste et passionné. Nicolas Jacquier avance à pas de géant. Les cuvées classiques sont toutes soignées et irréprochables. Les cuvées haut de gamme sont assurément un rapport qualité-prix exceptionnel elles aussi.
Le Cornalin 2015 dégusté à mon domicile un mois avant ma visite à Ardon a montré une tenue et une fraîcheur remarquables (j’avais eu un coup de coeur voici trois ans pour ce vin).

Il apparaît de façon évidente que si les terroirs d’Ardon ne sont pas les plus connus du Valais, avec des vignerons et vinificateurs convaincus, et de la trempe de Nicolas, les choses pourraient bien finir par changer.