Conférence dégustation au MVVV : de nouvelles pistes pour maîtriser le Cornalin

Conférence au Château de Villa à Sierre le jeudi 21 mars 2013 à 19h00

C’est le cépage valaisan le plus prisé des amateurs de vins, mais c’est aussi le plus difficile à cultiver! Trois études récentes menées par la Station de recherche Agroscope de Changins-Wädenswil (ACW) permettent de mieux comprendre le comportement du Cornalin. Le Musée valaisan de la Vigne et du Vin a invité les chercheurs à partager leurs découvertes le 21 mars prochain.
Dans le verre, la noblesse et la subtilité du Cornalin séduisent les palais les plus exigeants. Mais à la vigne, ce cépage ancestral donne du fil à retordre au vigneron: sensibilité à la pourriture, rendements irréguliers, carences en magnésium, flétrissement des grappes, dessèchement des rafles, etc. Depuis une dizaine d’années, plusieurs études menées par la Station de recherche Agroscope tentent de mieux comprendre les réactions du Cornalin, afin d’aider les viticulteurs à faire les meilleurs choix. Une démarche essentielle pour optimiser la qualité du cépage et maintenir sa compétitivité. Les chercheurs Vivian Zufferey et Jean-Laurent Spring (en photo ci-dessous respectivement à gauche puis à droite) se sont penchés sur l’effet terroir, la sélection clonale et le choix du porte-greffe. Le 21 mars prochain, ils livrent les résultats de leurs travaux lors d’une conférence-dégustation au Château de Villa à Sierre.
Vivian Zufferey-2254Spring
 
 
 
 
 
 
 
De l’eau mais pas trop
En observant le Cornalin sur 24 parcelles différentes pendant cinq ans, on a confirmé l’influence de l’alimentation hydrique et minérale sur son développement. Le cépage est capable de s’adapter à des conditions climatiques et géologiques très variées. Mais il a besoin d’avoir un peu soif («stress hydrique») pendant la maturation du raisin pour afficher des taux optimaux de sucres et d’acidité. Ni trop, ni trop peu. Les chercheurs ont défini des seuils précis, au-delà desquels la plante souffre ou devient trop vigoureuse. Le Cornalin est connu pour le rougissement prématuré de ses feuilles, un symptôme d’une carence en magnésium qui empêche la bonne maturité du raisin. Ces carences varient selon les conditions géologiques et le régime hydrique de la parcelle. Qu’il soit à Martigny ou à Loèche, le vigneron doit tenir compte des caractéristiques du terroir pour doser l’irrigation au mieux.
Clones et porte-greffe
Menacé de disparition, le Cornalin fait partie du programme de sauvegarde du patrimoine génétique viticole, initié par l’Office cantonal de la Viticulture en collaboration avec les pépiniéristes de l ‘ACW. Lancée en 1991, cette démarche a permis de recueillir une centaine de types différents. Ces clones ont été sélectionnés pour garantir l’équilibre, la richesse et la pérennité du cépage. Une vingtaine d’entre eux ont fait l’objet d’investigations plus précises. On leur a découvert des différences de comportement, qui pourraient atténuer certains penchants indésirables du cépage. Enfin, l’étude du porte-greffe a montré le rôle du matériel végétal dans l’évolution du cépage, de la vigne au vin. Six porte-greffes ont été testés sur le domaine expérimental de Leytron. Résultat: ils ont une influence déterminante sur la vigueur de la plante, l’absorption des minéraux et donc la qualité du vin. A la fin de la conférence, le public pourra déguster quelques échantillons issus de ces différents essais.
Infos pratiques
Conférence-dégustation «Recherches récentes autour du Cornalin», jeudi 21 mars, 19h, MVVV Sierre, Château de Villa, salle du Sensorama. Prix Fr. 20.-
Réservation: museeduvin@netplus.ch ou 027/456 35 25