Mes visites de caves

J’ai retrouvé récemment Florian Barthassat à la cave de Genève, pour un second tour de cave où sans « tour de chauffe, nous nous sommes attelés à déguster une partie de la gamme  « Belles-Filles » avant de revenir sur la gamme Clémence.
 
Les Belles-Filles, anciennement « Les Personnalités », est une gamme dont le nom est inspiré par la rue des Belles-Filles, qui était un « ancien lieu libertin de Genève, où résidaient de charmantes personnes point trop farouches ». Si les Belles-Filles remplacent aujourd’hui « Les Personnalités », il faut aussi savoir que leur rue a été rebaptisée en rue Etienne Dumont. Un homme, qui après des études de théologie devint Pasteur, mais qui était surtout très intéressé sur la politique !
Source : http://ge.ch/noms-geographiques/voie/geneve/rue-etienne-dumont

L’Assemblage de Riesling-Sylvaner et de Pinot Blanc 2015 : très joli nez, intense, frais, pur, avec des notes florales, mais aussi d’agrume et de fruits blancs. La bouche est riche et tendue, équilibrée, longue, sur la finale se greffe une note citronnée qui rehausse la fraîcheur. Si la proportion de R-Sylvaner domine l’assemblage, c’est sur l’équilibre en bouche et l’intensité aromatique qu’il convient de saluer. Très joli vin à un prix très doux (10,80).
Pinot Blanc 2015 : Joli fruit, intense, entre notes de fruits exotiques et de pâte d’amande. Cette cuvée est fine, équilibrée, fraîche (pas de FML), avec une petit soupçon de douceur perceptible en finale (6 gr).
Rosé de Gamay 2015 : Un rosé délicat, fin, au fruité porté sur les fruits rouges (fraise et groseille), dynamique en bouche et de belle longueur. Un rosé élégant, à point, à consommer dès l’apéro, mais aussi avec des plats estivaux légers.
Gamay 2015 : Après le rosé, voici le gamay. Quel joli nez, entre fruits noirs et épices! En bouche, belle attaque, et surtout fort jolie présence des tanins. Ce gamay n’est pas une …fillette. Il a du muscle, un (beau) caractère, une très jolie longueur finale. A 9,50 le col de 75 cl, je dis bravo ! Avec 50.000 bouteilles, il n’y en aura pas pour tous, mais seulement pour les plus malins!
Assemblage de Garanoir et de Gamaret 2015 : Robe sombre et légèrement brillante, le nez est intense, fruité, sur des notes de fruits noirs, et épicé. La bouche est riche et délicate, les tanins sont mûrs et parfaitement enrobés. C’est un assemblage très jeune, gourmand, fin. équilibré et long en bouche. C’est un très joli vin !
A partir de ces quelques cuvées, on ne peut cacher sa satisfaction. Les vins sont typés, francs et nets, et en prime, ils offrent un rapport qualité/prix excellent.
Nous revenons sur des vins de la gamme Clémence, déjà dégustés voici quelques mois. Cette gamme est constituée uniquement de vins élevés en fûts de chêne :

Le viognier 2014 : si le premier nez s’est avéré un peu discret, une légère aération a vite « corrigé » cette première impression. Par ailleurs, le fruité s’est montré très généreux en bouche. J’ai retrouvé des notes de fruits blancs, de  vanille (discrètement), et de peau d’abricot. La bouche est équilibrée, fraîche et tendue, mais cela ne dissimule pas le volume de la matière. L’élevage en fût n’a été que partiel  (et il a fait sa FML), et une autre partie a été élevée en cuve inox, sans FML cette fois. Belle longueur finale. Attention à ne pas servir ce vin trop frais. Un court passage en carafe ne pourrait que lui être profitable aussi.
Chardonnay 2014 : cette fois, l’élevage de cette cuvée aura été réalisé en son entier dans des fûts de chêne. Ce chardonnay  est typé, il a un joli nez sur des notes de fruits frais (poire), de miel (discret). La bouche est élégante, tout en finesse, fraîche, et avec un caractère minéral affirmé. Très jolie longueur finale. Très apprécié.
Cabernet-Franc 2014 : 10 à 12 mois d’élevage pour ce vin au nez très fin, très pur et fruité (fruits noirs comme le sureau, la mûre). Très jolie robe, profonde, légèrement brillante. La bouche est suave, offrant une belle mâche, des tanins très fins. L’équilibre général de cette cuvée est un élément qu’il faut souligner, tout comme la justesse et la qualité de l’élevage, parfaitement approprié à la la matière. La longueur finale est à l’avenant. C’est une réussite, tout simplement, le genre de vin qui montre que si la planète vin dans sa quasi intégralité s’est tournée vers le cabernet-sauvignon, « l’autre » cabernet, le franc, à un nom non usurpé.
On en redemande ! Bravo. Coup de coeur bien sûr.
Gamaret 2014 : Belle robe sombre, plutôt mate, le nez est sur les fruits noirs et les épices douces. Riche et concentré, ce vin n’a pas totalement digéré encore son bois, qui reste un peu perceptible en bouche surtout. La richesse alcoolique est présente et déséquilibre un peu ce vin qui pourrait demander deux voire trois ans pour trouver son équilibre et gagner en patine. Il gagnerait en gourmandise ce qu’il perdrait de sa rusticité. Fort jolie longueur finale à relever.
Merlot 2014 : les merlots helvétiques me plaisent de plus en plus. Surtout, lorsque comme pour celui-ci ils c’est leur « buvabilité » qui est mise en exergue, plutôt que de vouloir rechercher à en faire un monstre de puissance et d’extraction. Avec ce merlot, c’est bien le fruit et la finesse qui s’expriment, et si la richesse de la matière est indiscutable, il faut relever sa finesse, sa fraîcheur et son élégance.
Le style de ces deux gammes est parfaitement posé. Mais surtout les vins sont précis, fruités. Il ne vous reste plus qu’à les découvrir. Pourquoi pas lors du prochain salon Vinéa de Sierre, vendredi soir et durant la journée de samedi ?
Le site de la Cave de Genève