A déguster sur place le gamay ? Non, à Champortay s'il vous plait

Oui, je sais, dès fois, on a envie de se laisser aller un peu. Je parle ici de l’usage de la langue, des digressions, de l’assaisonnement en jeux de mots dans le texte -qu’ils soient douteux où réussis.
Je ne parle évidemment pas du choix des vins ici. Non, là, si je suis curieux et que j’aime me faire plaisir, je préfère rester sérieux.
Démarche d’ailleurs indispensable. Les vins suisses sont communément considérés comme étant chers –surtout par ceux qui les connaissent pas où peu. Ces mêmes gens, qui, parfois, vendent leurs propres vins à des prix que ne pratiqueront jamais plus de 95 % de leurs collègues suisses.
Donc, si je traitais le sujet des vins confédérés à la franche rigolade, quel intérêt ? Si je me laissais aller de la sorte, autant fermer « boutique » (entre guillemets, parce que je suis et je reste un amateur, passionné, sans raison sociale liée au vin). Qu’on se le dise !
Après ce nécessaire aparté, revenons-en à notre gamay :
gamay 2008 Champortay, G. & P. Besse
Gérald Besse, vigneron à Martigny-Combe, prend le cépage gamay très à sérieux, sinon à coeur. C’est pourquoi, il l’élève au rang de spécialité, et le vinifie selon les terroirs dont il dispose. Il a choisi, et c’est tout à son honneur, de prendre cette voie, plutôt qu’une seule cuvée « gamay ». Bon, Il a les terroirs et la surface qui lui facilitent cette prise de décision, mais il fallait oser le faire. Cela dit, il fait pareil avec le chasselas, le pinot noir aussi.
Gamay de Champortay 2008, de Gérald et Patricia Besse :
Belle robe soutenue, nez de fruits rouges mûrs, d’épices, avec un petit rien de lierre en bouche. La bouche, justement, offre une belle densité, de la rondeur sur des tanins très fins et ronds. Voila un vin de gamay charnu, délicat et de bonne longueur, qui nous a Champortay de plaisir avec une assiette de charcuterie.
Laurent