Visite à la Cave Châtenay-Bouvier à Areuse

Je rencontre aujourd’hui Madame Janine Schaer, qui vinifie les vins de la Cave des Coteaux au sein du bâtiment de la cave Chatenay-Bouvier, à Areuse (Boudry, Neuchâtel). Elle remplace aimablement monsieur Thierry Luthi que je devais rencontrer et qui a eu un empêchement.
La vaste cave vinifie au total le produit d’un peu plus de septante hectares (70 ha), ce qui représente un volume de 700.000 kilos de raisins annuels. Ces raisins proviennent de deux entités distinctes :
La Cave des Coteaux, c’est une structure coopérative, dont le vin le plus connu est le pinot noir « Vin du Diable ».
La Cave Chatenay-Bouvier est un encavage privé. Son président, Monsieur Denis Maier, est également propriétaire des vignes du Domaine du Château de Vaumarcus (les vins sont vinifiés ici à Areuse, sous son nom, soit Domaine Château de Vaumarcus).
Janine Schaer me confirme que ces 2 caves couvrent plus de dix pour cent du vignoble de Neuchâtel. C’est donc un site de vinification important dans le canton. Mais il y a trois entités, ne l’oublions pas.
Nous visitons ensemble les locaux. Nous passons rapidement devant la chaîne d’embouteillage (il y a du travail en cours), les trois pressoirs, dont un Vaslin de 80 hectos qui est une acquisition récente. Un appareil moderne, de dernière génération. Poursuite de la visite à l’étage par la zone d’entreposage. Au sous-sol, se trouvent la cuverie et le chai de vins élevés en fûts de chêne. Il y a également un espace dévolu aux vins mousseux. Si la cave en produit une petite quantité, elle est aussi prestataire de service pour d’autres caves voire pour des particuliers.
Je découvre également trois cuves ovoïdes en béton (identiques à celle observée avec Christian Vessaz au Cru de l’Hôpital à Môtier). L’utilisation de ces cuves est nouvelle.
Janine Schaer semble enthousiaste, voire déjà acquise à leur utilisation dont elle considère les résultats comme « étonnants » dans un sens bien évidemment positif et prometteur.
J’ai souvenir de vins très différents selon leur élevage dans une cuve inox ou de ce type à Môtier. Mais ici, nous ne ferons pas de dégustation dans la cuverie et dans le chai. Nous n’en aurions d’ailleurs pas le temps aujourd’hui.
l'Oeil-de-Perdrix 2007 de la cave des Coteaux titré au GPVS 2008
L’oeil-de-perdrix 2007 de la cave des Coteaux, vinifié par Janine Schaer avait reçu la distinction suprême dans la catégorie des vins rosés, au Grand Prix des Vins Suisses 2008.
Les cépages vinifiés :
En blanc : le chasselas, bien sûr, dans sa version classique et le non-filtré (dix pourcent du chasselas neuchâtelois est vinifié sous cette forme désormais). Parmi les spécialités, le pinot gris, le chardonnay, le sauvignon blanc, ainsi que du riesling-sylaner (alias Müller-Thurgau).
Dans les cépages rouges : le pinot noir évidemment, mais aussi du gamaret, du garanoir, le dunkelfeder et du merlot.
La part des spécialités est faible par rapport à l’ensemble. Le pinot noir est majoritaire dans la production des vins (et donc dans l’encépagement) puisqu’il représente plus de 50 % de la production totale. A relativiser toutefois, puisque la part d’œil-de-perdrix (rosé) est plus importante que celle dédiée au vin rouge de pinot noir, qui est elle partagée en deux : les vins vinifiés et élevés en cuve et ceux élevés en fût de chêne.
 
Les vins dégustés ce jour (19 janvier) avec Janine Schaer :
Chasselas 2008 du Château de Vaumarcus : un vin frais, vif, pas très expressif au nez. En bouche, ce chasselas est doté d’un gras agréable. Bel équilibre en bouche et bonne longueur. Je l’associerai volontiers à une fondue moitié-moitié (Gruyère et Vacherin Fribourgeois).
Non-Filtré 2009 cave Châtenay-Bouvier : Un vin que je déguste donc un petit peu moins de deux jours avant la sortie officielle, puisque la présentation du non-filtré se fera le lendemain soir à l’Hôtel de ville de Neuchâtel, et le lendemain à l’heure Bleue, à La Chaux-de-Fonds. Le nez est plus expressif que pour le chasselas traditionnel. Jolies notes d’agrumes, de poire aussi. En bouche, de la rondeur, mais aussi un fin perlant très agréable. Il se goûte franchement bien !
Je pense que ce non-filtré pourrait tenir la dragée haute à un poulet cuisiné dans un wok, à condition de ne pas abuser des épices. On peut aussi l’apprécier pour lui-même, à l’apéro. Un vin qui possède 04 gr d’acidité. Pour ce qui est de la maturité des baies, pas de souci : elles ont été ramassées à 78° Oechslé !
Œil-de-perdrix 2008 de la Cave des Coteaux : Un an de bouteille pour cette œil-de-perdrix (je vous laisse soin de découvrir la couleur de la robe …). Joli nez, avec des fruits rouges mûrs, dont la framboise. Un vin fin, rond, léger, gouleyant, bien équilibré, de bonne longueur. Avec une assiette de charcuterie par exemple.
Pinot gris 2008 du Château de Vaumarcus : Un pinot gris qui possède une belle structure. L’élevage en fût marque un peu la matière, avec une note de vanille bien présente, tant au nez qu’en bouche, mais on est loin du jus de planche ! En bouche, j’aime la finesse, la rétro sur le litchi, c’est frais et tendu. La finale procure un bel effet de salivation. Un joli pinot gris qui devrait se bonifier si on veut bien lui donner un peu de temps pour s’affiner.
Pinot Noir 2008 du Château de Vaumarcus : robe grenat , l’élevage est comme pour le pinot gris assez marqué. En bouche notre de groseille mûre, les tanins sont fins, ronds et agréablement serrés. Un pinot noir plutôt strict en l’état. Lui aussi gagnera à être attendu. A servir après carafage.
 
Laurent