Alain Gerber vigneron à Hauterive, Neuchâtel : passion, discrétion et modestie sans langue de bois

Alain Gerber

Vigneron-Encaveur à Hauterive

Neuchâtel


J’ai de suite aimé cette cave neuchâteloise. Le style imprimé aux vins, le discours du vigneron sont particulièrement convaincants, et ce d’autant plus qu’ils ne cherchent pas à être flatteurs dans le seul but de plaire. C’est ainsi qu’au cours de mes discussions avec Alain Gerber j’ai pu me rendre compte que si la passion habitait cet homme, modeste au demeurant, il ne maniait en aucun cas la langue de bois. Son regard sur le monde viticole régional est très précis, et, au-delà de toute critique, il est d’une rare sincérité. Mais ce vigneron est avant tout un homme d’un grand calme, qui dégage une impression de sérénité pour le moins plaisante sinon engageante.

Si la vérité passe en grande partie par le travail et par la philosophie qu’on lui imprime, elle existe aussi dans la confrontation avec les autres. Curieux de ce qui se réalise ailleurs que chez lui, il m’est arrivé de le croiser dégustant les vins d’une appellation voisine, preuve s’il en est d’une belle ouverture d’esprit. Une autre possibilité pour un vigneron de se confronter à ses collègues est les concours. De la part des vignerons neuchâtelois, on s’attendrait surtout à les voir se mettre en évidence à partir des vins qui sont leurs points forts. A savoir, l’oeil-de-perdrix, un rosé de pinot noir, où bien sûr, avec un vin de pinot noir, car originaire de Neuchâtel, le vin de ce cépage jouit en Suisse une excellente réputation et surtout une histoire millénaire. Il est vrai que la Bourgogne n’est pas bien éloignée, et que la région de Neuchâtel est marquée dans son histoire par la présence de sites clunisiens et cisterciens.

C’est pourtant à partir d’un vin de pinot gris et de chardonnay, liquoreux, la cuvée « Prélude », qu’Alain Gerber s’est fait connaître du plus grand nombre, quand, un soir de novembre 2009 il a triomphé (le mot n’est pas faible) en gagnant le premier prix de la catégorie des vins doux au Grand Prix du Vins Suisse, soufflant au passage un second prix récompensant la note la plus haute du concours. Comme cela ne suffisait pas, il a presque répété sa performance l’année suivante, en terminant second de la même catégorie, démontrant au passage que son travail était davantage basé sur la pérennité que sur une soif de performance.

Traditionnellement, le vignoble de Neuchâtel s’est développé avec deux cépages, le fin pinot noir, déjà évoqué, et le chasselas. Pour le pinot noir, dont Alain Gerber réalise deux cuvées distinctes car nées de terroirs différents. L’une de ces deux cuvées est également déclinée à partir d’un élevage en barrique. Il s’agit d’une cuvée appelé à disparaitre dans quelques années, car le vigneron s’est engagé dans un projet avec le cuisinier Claude Frôté. Quant au chasselas (dont le nom n’apparait pas sur l’étiquette, car il est remplacé par Neuchâtel), c’est dans sa cave que j’en ai découvert la plus belle expression régionale à ce jour. Si vous en avez un jour l’occasion, n’hésitez pas à faire connaissance avec le non-filtré, une spécialité régionale de chasselas …troublante.

Les autres cépages blancs ou rouges sont rares dans la région, mais le pinot gris et le chardonnay sont aussi vinifiés et élevés secs, avec de forts belles surprises, et, ici aussi, le savoir-faire du vigneron est indéniable.

Prix des vins : de 9,5 CHF (06 euros) à 30 CHF (20 euros).

Alain Gerber

Vigneron-encaveur

Impasse Alphonse-Albert 8

CH-2068 Hauterive

Tél. : +41 (0)32 753 2 753

www.gerber-vins.ch

E-mail : info@gerber-vins.ch