La Charte Grain Noble s'est mise sur son 31

A la dégustation annuelle de sélection de vins de la Charte Grain Noble qui s’est déroulée au Château de Villa (dégustation de sélection, car elle permet aux responsables de la Charte de choisir les vins qui représenteront celle-ci lors de diverses dégustations durant l’année à venir).
Si tous les producteurs -ils sont désormais 36- n’y sont pas représentés par leur vin, certains le sont par contre avec deux vins. La coopérative Provins, ainsi que l’an passé, était représentée par trois vins. Rappelons qu’elle représente le quart du Valais viticole en surface.
Stéphane Gay et Emmanuel Charpin face aux dégustateurs
Stéphane Gay et Emmanuel Charpin animaient la dégustation dans la salle de dégustation du Château de Villa, le Sensorama. Les voici face aux dégustateurs (sommeliers, journalistes, blogueurs). Ils sont respectivement président et secrétaire de la charte Grain Noble ConfidenCiel.
Je préfère l’annoncer de suite. A cette dégustation, il n’y avait pas que les cadors aux belles places. Amateurs de vins liquoreux, prenez-en bonne note !
Le Château de Villa
Par sa qualité d’accueil, de restauration et le choix de vins sur sa carte (du restaurant et de l’oenothèque) le Château de Villa marque de nombreux goals avec la clientèle espagnole qui vient le visiter. Quoi de plus normal pour le Campeon del mundo de la raclette ! Aux espagnols comme avec les autres visiteurs d’ailleurs.
Ici, et sans la moindre note sur cent et compte rendu détaillé vin par vin, voici quelques pistes à vous proposer de cette dégustation à l’aveugle en mode Schwarz total, car toutes les informations sur les vins dégustés ont été communiquées en fin de session (cave, millésime, nom de la cuvée, vin mono-cépage ou d’assemblage). Encore une chose : l’ordre des vins était totalement aléatoire.
A lire ci-dessous…
Dégusté immédiatement après le vin de mise en bouche, le premier vin de cette série de 31 liquoreux m’a beaucoup plu, ce qui n’était pas évident car on manque encore de repère à ce stade de la dégustation :
un vin que j’ai trouvé complexe, fin, frais mais riche, il possède une belle personnalité avec un caractère bien affirmé. Doté d’un petit soupçon de volatile qui  le rendait à mes papilles plus complexe, c’était la cuvée Larmes de Décembre 2008 de Thierry Constantin. Un vin de Johannisberg (cépage sylvaner).
La Malvoisie (pinot gris) 2002 des Frères Philippoz « m’a bien causée » également. Un vin doté d’un très belle liqueur et au toucher de bouche fondu et délicat. Pas vraiment une surprise pour celui qui déguste les vins de cette cave de Leytron (carnotzet) ou Riddes (chais), réputée bien que discrète (et aux prix sages).
Découverte de la cave Weinschmiede de Salquenen par son assemblage Lauberflöte 2008, un vin à la structure moins dense que d’autres vins dégustés préalablement, mais pourvu d’une complexité aromatique intéressante, qui s’associait très agréablement à une indéniable finesse de la matière.
Si l’an passé la cave Provins s’était faite remarquer par un trio …remarquable, cette année, la « performance » de la coopé est toujours à souligner. Sur les trois vins dégustés, j’en citerai deux : Grain de Malice (assemblage)2007 et Petite Arvine Tourbillon, millésime 2007 également. Un lecteur m’a signalé que ce dernier vin doit être une nouveauté. J’ai effectivement souvenir d’un Ermitage Tourbillon (dégusté l’an passé à la même dégustation). Merci à lui pour cette information.

Le Château de Tourbillon, à Sion, et le drapeau valaisan.
J’ai été aussi sensible aux vins du Domaine du Mont-d’Or (Pont de la Morges), un domaine qui présentait son Ermitage Merle des Roches 2007 (cépage marsanne), ainsi que son Johannisberg Saint-Martin 2008. Deux très beaux vins.
Le domaine de Mont-d'Or
Le Domaine de Mont-d’Or : des terrasses sinon rien !
Voici encore un autre grand papable des vins liquoreux du Valais : Philippe Darioli. Ses deux vins, l’Ermitage 2007 et l’assemblage Vent d’Anges 2008, se sont distingués par leur grande qualité.
Il faut également citer le fort bel assemblage Polymnie 2008 du Domaine de Muses de Robert Taramarcaz. Un vin déjà très bien noté l’an passé, et même avant la dégustation de 2009 d’ailleurs.
Si dans la région de Martigny et Fully tout le monde ou presque n’ignore plus la grande qualité des vins liquoreux de producteurs comme Benoît Dorsaz, Marie-Thérèse Chappaz, Christophe Abbet ou Gérald Besse, il serait bon de noter sur ses tabelles découvertes celui de Gérard Dorsaz, dont les vins de Petite Arvine et d’Ermitage 2007 (tirés du fût, donc certainement mis en bouteille dans les semaines à venir) se sont brillamment illustrés vendredi passé.
Le savoir-faire de Fabienne Cottagnoud et de Marie-Thérèse Chappaz n’est plus à démontrer. Leurs vins (des 2008, tous tirés du fût) étant peut-être un peu bruts en l’état, mais ils promettent beaucoup.
Nous avons fini cette dégustation avec un Ermitage 2006 « 240 » (degrés oechslés) de la vigneronne fullyéraine. Un vin d’une richesse quasi extravagante (au moins 300 gr de sucres résiduels, pour je crois 07° d’alcool). Sweet, sweet, sweet !
Johannisberg, Petite Arvine, Amigne, Ermitage et Malvoisiele club des cinq cépages autorisés par la Charte a parfaitement fonctionné en mode mono-cépage et en assemblage.
Poursuite de la soirée dans le restaurant du Château de Villa, où presque la moitié des dégustateurs présents sont restés pour partager la raclette au cinq fromages des lieux, et quelques vins sortis de la cave par Dominique Fornage et Emmanuel Charpin (responsable de l’oenothèque du Château de Villa). Dans une ambiance détendue, souvent riante (pourquoi s’en priver, c’est bon aussi), mais pas dénuée de tout sérieux non plus ! Étaient présents Dominique Fornage, Emmanuel Charpin, Stéphane Gay, l’oenologue bourguignon Dimitri Bazas, Christophe Tupinier, journaliste à la revue Bourgogne Aujourd’hui. Côté presse helvétique : Alexandre Truffer et Pierre Thomas.
Le Clos des Cochons
La raclette a été précédée de trois superbes assiettes de charcuterie. Du bon cochon valaisan ayant séjourné dans un alpage. Le fameux Clos des Cochons ! Un bon mot signé Pierre Thomas, qui au passage a réalisé un petit festival dans la recherche de cépage des vins proposés à l’aveugle par Dominique Fornage.
Pas de photo de la raclette aujourd’hui : elle aura droit à son article prochainement. Par contre, je puis vous dire que le Château de Villa vend grosso modo chaque année 10 % des 16 à 18 tonnes de fromages (au lait cru) à ses clients de passage, qui souhaitent racler chez eux (par meule entière ou demi meule seulement).
Je ne m’en suis pas privé, pour racler « comme là-bas » : j’ai acheté deux demi meules qui ont spontanément été emballées sous vide. Merci !
Nous avons terminé la soirée avec un dernier vin valaisan liquoreux. Stéphane Gay, nous a fait découvrir l’assemblage (sylvaner, PA et ermitage) 1990 de la cave du Cheval Noir. Absolument remarquable.
Un grand merci aux organisateurs de cette après-midi, mais aussi aux « petites mains », qui ont oeuvré au service des vins ou du repas.
Laurent
www.grainnoble.ch
www.chateaudevilla.ch
la dégustation des Grains Nobles 2009