Diversité et qualité à la cave Mon Pichet, à Féchy !

Ce domaine familial a une taille de 05 ha de vignes en propriété, toutes situées à Féchy.
L’immense majorité des vignes se trouve à proximité immédiate (moins de 1 km) de la cave, qui est située à Féchy Dessus. Quatre hectares de vignes sont loués de longue date.

Alain Pélichet représente la cinquième génération de vignerons d’une cave dont il a repris les rênes voici cinq ans.

Le vignoble est planté à 70 % de chasselas, 20 % de spécialités blanches, et de 10 % de spécialités rouges. La première plantation de cépages rouges date de 2002, avec du pinot noir, du gamay, puis gamaret, garanoir, et merlot ainsi que syrah.
Le père d’Alain a réalisé nombre d’essais de plantation de cépages : jusqu’à 26 !

Le pichet, symbole de la cave, représente en fait les armoiries familiales. Il date de 1087 !

La dégustation des vins :

Les chasselas :

Mon Pichet 2017 :
ce vin est l’assemblage de diverses parcelles. Le nez est encore discret, avec des notes florales évoquant le tilleul tout particulièrement, mais aussi de poire. La bouche est davantage en place, elle est bien dans le registre du millésime 2017, dans lequel évoluent beaucoup de vin de ce millésime : c’est-à-dire un « mix » entre fruité intense, richesse et fraîcheur. C’est un vin jeune. Il faut savoir l’attendre un peu (six mois sinon même une année). Il vous le rendra bien.


Crêt en Bayel 2017 :
Échantillon tiré de la cuve. Cette cuvée sera mise en bouteille à partir du 22 mai prochain, soit après les caves ouvertes vaudoises. Vous aurez donc l’occasion de déguster le week-end prochain ce vin dans les mêmes conditions que moi. Le fruité n’est pas intense actuellement (c’était déjà le cas lors du salon Divinum), au contraire de la bouche, qui est parfaitement en place. Elle est savoureuse, délicate, déjà d’une grande finesse. Le toucher de bouche est une vraie réussite, et il n’est pas perturbé par le léger carbonique que l’on perçoit aujourd’hui. Belle longueur finale. Un très beau vin à venir, sur un grand millésime. A 12,50 CHF c’est une affaire !


Les spécialités blanches :

Le Pinot Gris 2017 :
il n’y a pas eu que des essais de plantation de cépages. Ce pinot gris est loin d’être réalisé de façon confidentielle avec ses 3000 litres annuels est bien resté dans l’encépagement de la cave.
Les vignes ont entre 20 et 60 ans.
Joli nez, avec des notes de fruits exotiques tel le litchi, et d’écorce d’orange. La bouche se présente sur la finesse et la richesse. La fraîcheur n’est pas en reste, mais elle ne domine pas (la fermentation malolactique a d’ailleurs été faite). Le vin a conservé quelques grammes de sucre résiduel, parfaitement fondus. Belle longueur finale.

Le Chardonnay 2017 : élevage en cuve inox. Les ceps sont également âgés de 20 à 60 ans.
A l’instar du pinot gris, ce chardonnay est produit à hauteur de 3000 litres. Robe d’une jaune or très jeune bien sûr. Le nez est ouvert, sur des notes de fruits jaunes mûrs et même exotiques. En bouche, ce chardonnay se présente entre tension et finesse. La bouche est bien constituée. Le vin se présente de façon gourmande. Belle longueur finale. Un chardonnay typé cépage !

Le Gewurztraminer 2017 :
Alain Pélichet en produit 1000 litres. Le cépage est parfaitement identifiable avec ses notes évoquant la rose, le litchi. Étonnamment, ce Gewurztraminer, apparait comme la spécialité la plus tendue des trois vins dégustés. Il offre aussi beaucoup de finesse en bouche, d’équilibre et de longueur. C’est un très joli vin, parfaitement typé, la fraîcheur en plus.
Bravo !


Le Rosé de Gamaret et Garanoir :
La robe de ce rosé évoque celle d’un Oeil-de-Perdrix car elle a une teinte légèrement saumonée. Le nez est riche et complexe, avec des notes de fruits rouges : fraise, groseille, framboise. La bouche est riche, grasse. Le toucher de bouche est très fin. Ce rosé a du caractère, de la matière, de l’équilibre. Il ne manque pas de fraîcheur et de longueur. C’est une fort belle réussite.

L’assemblage de Gamaret et Garanoir 2016 (élevage en cuve) : Robe sombre et brillante. Le nez évoque les fruits noirs, la cerise et la mûre en particulier. La bouche est droite, de belle densité. Le fruit est bien présent en bouche aussi. Les tanins montrent encore un peu la jeunesse. Mais cet assemblage est réussi. Belle longueur finale.

L’assemblage de Gamaret et Garanoir 2017 (échantillon tiré de la cuve) :
On retrouve dans cet assemblage les caractéristiques du millésime. A sovoir un fruité mûr bien présent tant au nez qu’en bouche (toujours des fruits noirs), une bouche riche, mais fraîche, construite sur une belle matière aux tanins déjà bien fondus. Ce jeune vin a du potentiel et la gourmandise du millésime.

La Syrah 2017 : élevage en cuve.
Jolie robe d’intensité moyenne légèrement brillante. Notes de fruits rouges et noirs, d’épices. C’est une syrah de caractère, « dynamique » en bouche. Elle est dotée d’un beau volume, avec des tanins mûrs et fondus. Belle longueur finale. Prix presque angélique pour un vin rouge de cette qualité et sur un grand millésime : 16 CHF les 70 cl. Tant mieux pour la clientèle fidèle de la cave, car avec 500 bouteilles produites, il est clair qu’il ne peut y en avoir pour tous. Coup de coeur !


Merlot 2017 :
Robe de belle profondeur, plutôt mate. Nez agréable sur des notes de fruits rouges, avec une touche chocolatée. La bouche offre une agréable richesse, de la finesse et une belle longueur. Un joli vin, qui n’a pas le caractère de la syrah, ce qui l’a desservi d’avoir été servi après elle.

Cabernet-Dorsa 2017 (élevage en cuve) :
Toute petite production de seulement 300 à 400 bouteilles selon les années.
Le cabernet-dorsa est un cépage de Valentin Blattner, l’obtenteur de cépages de Soyhières dans le canton du Jura. Belle intensité du fruité au nez. En bouche, la matière est présente, riche, équilibrée, avec de la fraîcheur. Les tanins sont fins, fondus. Le vin est gourmand, long, digeste. Une bien belle réussite, très appréciée. Les vignes ont 15 ans désormais.


L’assemblage de Gamaret-Garanoir 2015 élevé en barrique :
Voila donc une cuvée élevée en fûts de chêne. Nez de belle intensité, avec des notes de fruits noirs comme la myrtille, la mures, mais aussi des fruits rouges comme la fraise ! Le boisé est encore un peu présent au nez, avec une note vanillée. En bouche, le boisé est intégré, et discret. L’élevage au duré 14 mois. Belle densité et tenue de la bouche, qui est complète. Les tanins sont fins. Belle longueur finale, dans un registre d’épices douces.
C’est un fort joli assemblage équilibré de bout en bout.


Gewurztraminer surmaturé 2014  « La douce Eliane » :
un vin issu d’une vendange réalisée à la mi-décembre. Fruits jaunes au nez (ananas, coing), floral aussi (rose). La bouche est puissante, mais très fine et donc délicate. L’acidité est bien dosée, et l’équilibre en bouche s’avère réussi. Les sucres résiduels (entre 90 et 100 gr) sont fondus. Très jolie longueur finale.


Le propre des surprises, c’est bien d’apparaitre là où on ne les attend pas. A la cave Mon Pichet, si les vins blancs ont fait montre de belles qualités, c’est bien les vins rouges qui s’étaient mis sur leur 31 le jour de ma visite. Syrah, Cabernet-Dorsa, mais aussi l’assemblage de gamaret-garanoir élevé en barrique, se sont particulièrement distingués, tout comme le vin rosé.
Alain Pélichet peut proposer outre ses deux cuvées de chasselas, une gamme de vin qui est à la fois homogène et cohérente. Les prix des vins sont vraiment attractifs. Tant pis pour ceux qui ne l’entendent pas, car avec le millésime 2017, le plaisir est vraiment au rendez-vous.

La cave Mon Pichet participe aux caves ouvertes vaudoises des 20 et 21 mai 2018