Une bien belle 1ere visite à la Cave de Genève en 2017

Première visite annuelle à la Cave de Genève, où Pierre-Igor Cusnir m’a présenté à Monsieur Jérôme Leupin, le nouveau directeur général de la cave, ainsi qu’à Madame Jessica Guzzo, responsable du dicastère marketing et communication institutionnelle, avant que nous ne dégustions ensemble une courte sélection de vins de saison.
En ces jours d’été, quoi de plus rafraichissant qu’un vin de rosé ? La réponse est toute trouvée : trois vins de rosé !
Gamme Belles-Filles :
Rosé de Gamay 2016 : une couleur tendre, c’est-à-dire d’intensité moyenne, limpide, agréable à l’oeil, ce rosé de gamay présentait un premier nez discret. Mais ça, c’était avant l’aération ! Une fois le vin légèrement aéré (et ayant aussi gagné peut-être très vite un degré ou deux de température), son intensité s’est « décuplée » : petits fruits rouges mûrs, tels la groseille, la fraise, la framboise (dominante), une petie touche légèrement lactée. La bouche a une agréable attaque, donc un soupçon de nervosité de bon aloi à la mise en bouche, puis un gras délicat. L’équilibre est excellent, ainsi que la finesse et le toucher de bouche. Une petite note épicée en finale apporte un supplément de complexité à ce vin, qui s’avère particulièrement friand et surtout réussi. En outre, il provoque un reflexe de salivation, toujours bienvenu chez le dégustateur.
Considérant qu’il s’agissait là du premier vin dégusté, sa réussite n’en est que plus méritoire encore. Avec un prix inférieur à 10 CHF (09,50 CHF précisément) ce rosé de gamay possède un excellent prix d’appel.
Oeil de Perdrix (rosé de Pinot Noir) 2015 : La robe est plus soutenue. Le nez est intense, également sur des notes de fruits rouges (framboise, fraise tout particulièrement). La bouche est caressante, veloutée, sinon même soyeuse. La finesse est remarquable. La fraîcheur n’est pas en reste. Le vin est sapide, délicat, à l’instar du rosé de gamay dégusté précédemment, il faut souligner la qualité du toucher de bouche, d’une très grande finesse. Ce rosé présente aussi une légère dimension minérale, avec une discrète salinité accompagnant sa finale (de belle longueur). Prix de 12,90 CHF.
Gamme Trésor :
Rosé de Gamaret 2015 : Logiquement, avec le gamaret, la robe gagne encore en intensité. Le nez est intense, sur des fruits rouges, où la groseille à maquereau domine d’autres fruits comme la fraise bien mûre et la framboise. La bouche offre un toucher de bouche suave, voluptueux, gras mais très fin et frais. Le caractère épicé du cépage (épices douces orientales) est bien présent sur la longue finale.
C’est un vrai vin de gastronomie, qui pourra tenir tête sans difficulté à des plats de poisson et de viande grillée. Prix 14,80 CHF.
Après une série réussie de rosés, présentation d’une cuvée de sauvignon blanc, de la gamme Trésor également :
Sauvignon blanc 2015 : Pierre-Igor Cusnir, le responsable des ventes de la cave de Genève n’est pas peu fier de cette cuvée, avec raison. La complexité aromatique est évidente au nez : note d’agrume (pomelos), de bourgeon de cassis, ainsi qu’une note florale également. Le tout est intense. Certes, nous avons là un cépage aromatique. Mais cela ne suffit pas à justifier cette intensité. Il faut avant tout avoir récolté les baies à leur optimum de maturité, et aussi avoir préservé durant la vinification et l’élevage leurs qualités. C’est de toute évidence ce qui a permis aux oenologues de réaliser cette cuvée, qui s’avère digne d’éloges. La bouche est droite, tendue, accompagnée par un gras délicat, qui ne cache pas une sucrosité « cache-misère ». Ce sauvignon blanc est typé, franc, frais, complet et complexe.
Présenté au concours des Citadelles du Vin à Blaye (région de Bordeaux), il a été récompensé d’un prix spécial. Et il aura été en dégustation lors du salon de Vinexpo de Bordeaux.
Avec un prix départ cave de 17,50 CHF, il n’y a rien à redire. C’est amplement mérité, sinon même carrément avantageux. Une cuvée qui devrait intéresser tous les amateurs de « bons coups d’achat », et tout ceux qui considèrent avec erreur que le sauvignon blanc peine à mûrir dans nos contrées. Ce vin leur donnera l’occasion de découvrir une cuvée où les notes variétales parfois grossières sont totalement absentes.
Personnellement, je lui accorde un (second) coup de coeur sincère cette année, après celui offert lors de la dégustation publique commentée de six vins de la cave de Genève, que j’avais réalisée au salon du Livre voici deux mois.
Le Gamaret 2015 de la collection Philippe Chevrier :
c’est une cuvée qui célèbre l’alliance entre une cave qui va de l’avant avec un cuisinier de haut niveau.
Ce gamaret possède une fort belle robe d’un rubis intense, légèrement brillante. Le nez est immédiatement fruité et intense, avant toute aération du verre. Voila qui est bon signe ! Si aujourd’hui on perçoit des notes fumées au nez, mais aussi de petits fruits noirs (la mûre et la cerise).
La bouche fait preuve de caractère, avec une structure bien nette, où les tanins montrent leurs qualités. L’élevage en fût de chêne est encore marqué en bouche. Quoiqu’il en soit, il est intégré et ne demande qu’à se fondre.
Pour cela, on privilégiera un carafage dans la jeunesse, c’est-à-dire maintenant, soit on accordera à ce vin le temps nécessaire pour que l’ensemble de ces éléments se fondent lentement au fond de votre cave (je prévois entre trois et cinq ans pour que ce vin atteingne son apogée). Ce gamaret possède un joli potentiel de garde. Pensez à en oublier une ou deux bouteilles au fond de votre cave pour les retrouver d’ici une dizaine d’années.
On veillera au service, en accordant une température adaptée, c’est-à-dire suffisamment fraîche.
Prix de 28 CHF, le prix de la typicité, mais aussi d’une certaine forme d’exigence,  mais aussi du potentiel du flacon.
Vers le site INTERNET de la Cave de Genève