Grand Prix des Vins Suisses 2017 : les belles affaires neuchâteloises

une odeur de sainteté flottait-elle dans la belle salle du Kursaal Allegro ? Très certainement !


Yann Künzi peut se réjouir, pour sa première participation à la soirée de gala du Grand Prix des Vins Suisses, en sa qualité de directeur de Neuchâtel Vins et Terroir, il a été gâté : cinq caves en lice, quatre podiums, dont un triplé « historique » dans la catégorie des vins rosés et Oeil-de-Perdrix. La cave des Coteaux, à Boudry Areuse, a remporté un nouveau titre, grâce à un travail de toute une équipe, et d’une oenologue, Janine Schaer, toujours aussi humble et discrète que talentueuse. Je lui avais pronostiqué avant l’entrée en salle un nouvel accessit, et, plaisantant, lui assurait qu’elle finirait bien par dépasser un jour sa collègue valaisanne Madeleine Gay ! Le podium est complété par la jeune garde de la famille Porret de Cortaillod : Sophie et Martin, et par le team du Ch. d’Auvernier, qui a défaut de remporter enfin cette catégorie fait une nouvelle fois preuve d’une belle régularité.
La maison Mauler, spécialiste des vins effervescents, établie à Môtiers, dans le Val-de-Travers, s’est adjugée la troisième place cette année, après avoir réalisée un doublé l’an passé. Belle constance donc. Bravo !
Jean-Daniel Chervet, vigneron à Praz dans le Vully, s’est quant à lui offert une troisième place avec sa cuvée Les Arzilles, un assemblage blanc qui lui avait valu dans cette même catégorie, une victoire voici trois où quatre ans de celà.
Y a t-il eu beacoup de surprises ? Oui et non.
Le Valais continue de truster les podiums dans un nombre de catégories toujours fort impressionnant. La victoire dans la catégorie des vins mousseux par la cave de L’Orpailleur de Frédéric Dumoulin (qui n’est pas un inconnu dans le concours) en atteste. Gérard-Philippe Mabillard aura donc passé une soirée des plus confortables.
Les vignerons de Suisse alémanique font toujours mieux que de se défendre, en particulier en trustant les six places de la catégorie Müller-Thurgaux (alias Riesling-Sylvaner). Une cave bâloise a remporté la catégorie des assemblages blancs avec vin AOC Valais !
Chez les vaudois, pas de que places d’honneur et des médailles en chocolat ! Reynald Parmelin a remporté son cinquième trophée dans la catégorie Vin Bio. Une victoire dans la catégorie Chasselas (avec le St-Saphorin Bellevue AOC Lavaux de la cave Les fils Rogivue, de Chexbres.
Le Merlot Le Bernardin de la cave de La Côte a obtenu une seconde place dans sa catégorie.
Les Frères Dutruy ont remporté quant à eux deux secondes places (avec leur vin mousseux de la gamme Les Romaines et leur Gewurzraminer liquoreux, toujours issu de la gamme Les Romaines).
Ils n’auront pas remporté une des treize catégories, mais la constance qualitative de leurs crus dans le concours les a poussé au sommet de cette édition 2017 :
La Cave Les Frères Dutruy est LA CAVE DE L’ANNEE 2017.

Submergé par l’émotion, Julien Dutruy craque. Son frère Christian le prend dans ses bras. Davantage pour le féliciter que pour le réconforter !


 
Dans l’impossibilité de déguster tous les vins, j’ai toutefois pu avoir deux coups de coeur parmi les vins qui sont passés à ma portée.
Les voici :
Une troisième place amplement méritée pour ce vin de gamay issu du Nord vaudois dans les Côtes de l’Orbe. Benjamin Morel a signé là un vin peu conventionnel dans le sens où la typicité n’était de prime abord pas évidente. Mais quelle profondeur de bouche, quelle belle matière !
Robert Taramarcaz s’est déjà signalé à plusieurs reprises dans le concours national, signant une année un doublé aux deux premières places avec deux chasselas. En 2017 il a présenté une Petite Arvine d’une remarquable harmonie et précision. Le vin  est typé, très fin, et surtout digeste. Un premier verre qui aurait pu en appeler un second (mais on ne fait pas ça ici ! ).
Bravo aux organisateurs de la soirée, soit l’association Vinéa et la revue Vinum. J’ai passé un excellent moment. Merci !