A Féchy, la Fête du Raisin c'était aussi la fête pour les expatriés (part I) septembre 2017

Vue sur la commune de Féchy Dessus depuis la route cantonale.


Chaque salon à ses particularités. A la Fête du Raisin de Féchy, on aurait pu s’attendre à entendre parler le suisse allemand à chaque coin de rue, car la commune d’Einsiedeln était l’invité d’honneur de cette 20e fête avait dépêché pas moins de trois cars de ses membres de confréries et autres associations.
En réalité, la langue que l’on aura le plus entendu était de loin l’anglais. Une bonne partie des expatriés vivant sur l’arc lémanique s’est invitée chez les fezzolans.

Le beau temps était de la partie, il y a eu du monde et surtout tout s’est très bien déroulé.
J’en ai profité pour faire le tour des vignerons présents. Tous n’étaient pas là. En effet, les vendanges sont en cours. Plusieurs ont tout de même réussi à se libérer un moment et ont réussi à se montrer un petit moment.
Je vous livre ici ma synthèse de mes vins préférés.
C’était le cas de Richard Aguet, qui a « laissé » son pressoir un petit moment. J’ai pu déguster ses vins en sa compagnie. Le chasselas Martheray 2016 est un régal de fruit, de fraîcheur, de buvabilité. Un vin apéritif (nous étions deux à le dire) très réussi.
La cuvée  Curzille GC  2016 offre une belle profondeur de texture en bouche. Las, elle est encore bien jeune et parait austère à ce stade. Idéalement, il aurait fallu pouvoir proposer le millésime 2015. Plus facile à dire qu’à faire !
Joli et intéressant Charmont, 2016, tout en fruit, offrant une belle densité en bouche. Joli pinot noir, typé, fruité et fin. Le gamaret est issu d’une vigne très jeune. Mais il y a du travail et avec le temps ce millésime devrait se fondre harmonieusement.
Au Domaine du Martheray, il y avait trois vins blancs : le chasselas 2016 tout en fruit. Il offrait une belle densité en bouche, de l’équilibre, de la finesse. Bien+. Le Chasselas 1er GC 2014 est minéral, très fin, élégant. Le Chardonnay 2015 est d’une facture classique, un peu marqué par son élevage sous bois aujourd’hui, mais qui ne masque pas les fruits jaunes. Il se fondra tranquillement. Il a un beau volume en bouche.
Au Domaine du Saugey, chez Christophe Brocard, ma préférence est allée vers le chasselas  2016. Complet, élégant, sapide, fin, fruité. En un mot excellent.
Les vins rouges (gamaret et merlot) ne m’ont pas séduit. A leur décharge des vignes très jeunes. Il faut laisser du temps au temps. De belles surprises en perspective pour le futur.
Au Domaine de L’Escalier, chez Raphaël Gaillard, j’ai apprécié la présence d’un chasselas vraiment sec. Un vin tendu comme rarement pour un chasselas ! Il ne manquait pas de fruit. La surprise et la rareté, est aussi venue d’un vin de Sémillon ! Une fois encore, le parti pris a été de présenter un vin parfaitement sec. Millésime 2014. C’est quasiment une micro vinif, puisque le vigneron en tire seulement deux cent bouteilles de 50 cl. Elevage en fût de chêne (une feuillette bien sûr). Bien dosé. Les vignes sont âgées de 20 ans ! Et depuis il n’en a jamais été replanté. Très joli rosé de gamay Les Terrasses. Agréable pinot noir Les Barres 2015. Un soupçon de complexité aurait néanmoins été le bienvenue.
Dans la cave Les Délices de Pierrot, de la famille Molliex, le chasselas Les Délices de Pierrot est fruité, fin, apéritif. La cuvée GC Les Barrettes 2016 est superbe. Pareil que pour Le Curzille de Richard Aguet, c’est un vin que l’on aimerait voir présenté avec une année de recul. Mais, bon, je rêve !
Le viognier est un peu timide par son fruité, mais la bouche a de la tenue. Le Gewurztraminer est typé, floral. Joli rosé de gamay. J’ai été un peu moins séduit par les vins rouges, que j’ai trouvé en de-ça du niveau des blancs. A retenir donc le 1GC Les Barrettes tient son rang. Bravo.
A la Cave des Frères Kursner, bien que l’un des deux frangins était absent, la force des crus a répondu présente à 100 % ! Si les rouges sont toujours de belle facture, agréablement denses et fruités, j’ai trouvé que les blancs ont pris du galon. Vanel, Mi-Coteau, En Brez, voila trois beaux chasselas. Tous ont une histoire personnelle à raconter. La cuvée Barik porte bien son nom, la caricature en moins. Le Gewurztraminer aura été la belle surprise : aromatique nette, la bouche est fine, riche et précise. Une très belle réussite.
J’ai pris du temps auprès d’Alain Bettems pour un large tour d’horizon. Le propriétaire de la cave de La Crausaz a repris la petite cave du Vieux Coteau (à Féchy dessus). Le tour du panorama de dégustation en a donc été logiquement allongé.
Remarquable Féchy Vieux Coteau 2016. Le Féchy 2016 de la cave de la Crausaz est bien réussi également. Un ton en-dessous du premier selon moi. Ensuite, c’est une question de style, et de temps. Le GC En Crausaz est plus complexe, minéral, fin, à atteindre un peu. Très apprécié encore la cuvée La Réserve de Manu, du terroir Les Barrettes. Très joli vin ! Tout comme le chardonnay 2016 tout en fraîcheur, en équilibre, en fruit. Très apprécié. Une petite à petit prix : 11,50 le col de 70 cl.  Coup de coeur !

Autre très joli vin : Le Muscat 2016  Clin d’Oeil : de un, il est parfaitement sec ! De deux, il a aromatique comme on l’attend d’un muscat, avec ses notes de raisin frais, et muscatées. Intense au nez, et de belle profondeur en bouche aussi. TB.
Le Gewurztraminer Ecoute Voir 2016 est typé, mais le fruité manque d’ampleur au regard de celui des Frères Kursner, où du muscat que je viens de citer. Parmi les vins rouges, moins nombreux, ma préférence est allée au gamaret 2016, typé, et fin. Bonne concentration en bouche et jolie finesse. Il est jeune et à tout à gagner à vieillir une année ou deux.
Il reste quelques caves à évoquer.
A suivre très prochainement.