Des bulles à la Cave de La Côte, et trois vins rouges !

Dernière rencontre de l’année avec Rodrigo Banto en cette fin décembre 2016.
Nous avons choisi de déguster ensemble des vins effervescents. La cave en commercialise deux, l’un est Brut, la cuvée Auguste Chevalley , l’autre est demi-sec, c’est la cuvée Bleu Nuit. Nous avons aussi goûté aussi un échantillon de Doral effervescent tiré de la cuve, non-filtré encore bien sûr, dans un équilibre demi-sec (25 gr de sucre) au très joli nez (notes de d’écorce de pomelos, de pèche et de poire, de pomme aussi (en bouche) doté d’une belle acidité. C’est un essai, et il semble plutôt déjà réussi. A savoir ce que Rodrigo décidera de son avenir futur. Si la Cave de La Côte ne produit que deux vins blancs effervescents, elle en réalise bien davantage en faveur d’autres caves de la région (voire plus loin) en sa qualité de prestataire de service.
Après ces vins effervescents, nous avons dégusté trois vins rouges.
La Cuvée Auguste Chevalley: elle est produite à raison de 10.000 cols par an. Bien que non annoncée tel un « brut sans année », elle est pourtant millésimée, puisque cette mise 2016 l’a été intégralement avec du vin du millésime 2015, issu de vendanges manuelles bien sûr.  Certainement parce que à la cave l’on ne souhaite pas changer les règles d’un vin réussi régulièrement (vainqueur à une reprise de sa catégorie au Grand  Prix des Vins Suisses). A la dégustation, on observe un très joli cordon de bulles très fines qui remontent le verre. La robe est d’un jaune pale d’intensité moyenne, avec des reflets verts. Le nez a une belle intensité, il est fruité, délicat, avec des arômes mûrs de fleur de sureau mais aussi de pèche blanche. La bouche est fraîche, très fine, équilibrée et surtout elle ne manque pas de vinosité. Elle offre une très belle longueur finale, que j’ai trouvée légèrement saline. Ce vin réalisé en cuve close, à hauteur de 10.000 bouteilles ne manque absolument pas de charme.
La Cuvée Bleu Nuit : réalisée à partir de riesling-sylvaner, de muscat, et de gamay, ce vin est produit en plus grande quantité : 40.000 cols par an. L’équilibre est différent, puisque, comme écrit plus haut, ce vin est un demi-sec, qui a conservé 60 gr de sucre résiduel.  Au nez, des notes de mandarine, de pèche, de sureau, de litchi et de raisin frais.
Le nez est intense, frais, tout comme l’est la bouche d’ailleurs (les vins n’ont pas fait leur seconde fermentation). On a donc une bouche qui a un joli gras, mais qui n’est pas lourde. J’ai trouvé ce vin très cohérent entre son nez et sa bouche. Il évite aussi le piège de tomber dans un style facile. On le dégustera pour lui, où en accompagnement d’une salade de fruits.
Sylvie Camandona, qui nous a rejoints au Pavillon, me dit qu’un relooking de d’étiquetage devrait avoir lieu l’an prochain.
Cabernet-France 2014 : Jolie robe sombre. Le nez exprime des petits fruits noirs  mûrs, mais aussi une note de chocolat, et une très discrète note vanillée. La bouche est délicate, très fine. Elle est aussi riche, droite, les tanins sont fermes en finale, mais mûrs (ils ne donnent pas une sensation d’amertume).  C’est un vin digeste et complexe, long. Tout simplement très réussi. Coup de coeur pour ce vin. Pour parvenir à ce résultat, il fallait aussi des rendements bas. Ici, ils sont de l’ordre de 600 gr au mètre carré.
Merlot 2014 : Très belle robe sombre, plutôt mate. Le nez évoque un mélange de fruits rouges et noirs mûrs et une note chocolatée (plus intense que sur le cab-franc). La finesse de l’élevage en barrique est à souligner. Rodrigo a choisi des barriques françaises de chauffe moyenne. L’élevage a duré 16 mois. La bouche est à la fois riche et ronde, mais sans manquer de dynamisme ! Le vin est vif, mûr, très fin, les tannins y contribuent beaucoup. Très jolie longueur. Un très joli vin, mais je lui préfère le précédent, qui est davantage à mon goût personnel.
Distinguo 2014 : c’est un assemblage de cab.-franc, de mara et de gamaret. Robe sombre, nez très fin et de belle intensité, sur des notes de fruits noirs. Les tanins sont très fins, ils sont ronds mais fermes.  Le vin dégage une sensation de maturité et de richesse. L’impression dominante en bouche est la suavité. Très jolie longueur finale. Un vin qui parlerait tout seul si on lui en laissait la possibilité.
Ce trio de vins rouges montre le niveau qualitatif atteint sur un millésime considéré comme difficile par certains, parmi cette sélection de vins en vente actuellement à la Cave de La Côte. Rodrigo Banto, qui réussi pourtant des vins blancs très précis, me confie que son goût personnel le pousse vers les vins rouges. Je lui ai répondu qu’avec ces trois vins, il saurait faire aimer de la viande à un végétarien, tant leur sapidité les pousse à se marier avec un beau morceau de  viande cuit pour lui-même où en plat.
Pour information, le chasselas Morges Vieilles Vigne 2015, champion du Monde en juin à Aigle, au Mondial du Chasselas est quasiment épuisé. Dégusté durant les fêtss à la maison, il s’avère vraiment très en forme actuellement, et surtout, il devrait le rester quelques années. A découvrir sans tarder pour ceux qui ne l’ont pas encore dégusté.