Très belle dégustation de fin d'automne à la Cave des Viticulteurs de Bonvillars

Je me suis rendu mercredi après-midi à la cave de Bonvillars où j’ai passé l’après-midi en compagnie d’Olivier Robert, l’oenologue de la cave.
En près de quatre heures, nous avons dégusté nombre de vins. Cette dégustation s’est déroulée dans un premier temps dans les chais, où nous avons pris du temps auprès des vins du millésime 2015. Nous avons ainsi dégusté des vins de chasselas, de pinots (blanc, gris, noir), de gamay, de gamaret, de garanoir avant de nous rendre dans l’espace de dégustation vente du nouveau bâtiment (inauguré l’an passé) pour poursuivre cette dégustation avec des vins des milésimes 2014 et 2013 en bouteille.20151209_172411
Parmi les vins dégustés dans les chais, tous du millésime 2015, trois chasselas. Ces cuvées montrent que la qualité du fruit est déjà bien au rendez-vous. Le vin qui servira de base à la cuvée « Les Nonnes » (ce n’est plus une cuvée parcellaire comme jadis, mais un assemblage de plusieurs vins, la cuvée Les Nonnes est devenue une marque commerciale) est un vin riche, franc, expressif, frais et offrant une belle longueur. Le vin de la cuvée « Champagne » s’avère encore plus expressif, et même davantage complexe au nez : pomelos, ananas, poire mûre. Moins puissante certainement que Les Nonnes, car moins vineuse, cette cuvée possède par contre un supplément de fraîcheur que j’ai beaucoup apprécié. La troisième cuvée, Les Rouges-Terres, s’est montrée un peu plus rustique peut-être, mais elle ne manque pas d’équilibre. Elle possède en outre un joli caractère salin en finale.
L’Oeil-de-Perdrix (un pinot noir bien sûr) est à la fois vineux et frais. Le vin possède un caractère salin étonnant. Très apprécié. Le Blanc de Noir (cépage gamay) possède beaucoup de finesse et un très bel équilibre. L’aromatique était plutôt florale. Un vin fin et délicat.
Le Pinot Blanc est un vin riche et fin, avec un fruité porté sur les fruits blancs (pèche). Encore un peu à la recherche de son équilibre (ce qui est normal, il n’a pas fini son élevage), il s’est présenté également de façon très saline en bouche. J’ai eu un coup de coeur pour le Pinot Gris, un vin très fin, frais, équilibré et long. Très joli fruité avec des notes de fruits exotiques.
Parmi les vins rouges dégustés, il faut relever la concentration des jus certes, mais aussi la qualité du fruit, toujours très présent.  C’était le cas pour le pinot noir avec des notes de griotte. Un vin qui possédait aussi une très belle acidité.
Des vins de Gamaret et garanoir aussi. Seuls ou en assemblage.
En assemblage, (deux tiers de gamaret pour un tiers de garanoir) resplendissait de fruits (groseille, framboise, et cerise noire). La bouche est suave, dense. Un vin équilibré et long qui devrait posséder un très joli potentiel.  A revoir après la mise en bouteille. Mercredi, le 2e coup de coeur n’est pas passé loin pour lui.
Le Gamaret a des tanins bien enrobés, une belle acidité, de la concentration, et aucune trace d’amertume. Belle longueur. Le Garanoir est riche et puissant, sans être opulent. Il possède déjà une très belle finesse.
Trois vins de chasselas 2014 (en bouteille bien sûr).
La cuvée L’Arquebuse est un vin encore jeune, qui demandera un peu de temps encore pour pouvoir s’exprimer. Le vin est légèrement sur la réduction aujourd’hui, ce qui est bon signe. On décèle des notes de fruits blancs à l’aération. La matière est sèche, délicate et élégante, avec beaucoup de finesse. Très apprécié.
Les Nonnes GC, est bien en place. un peu plus ronde en bouche que L’Arquebuse.
La cuvée Terraillex, possède un peu le style de L’Arquebuse : finesse, tension, droiture et légère retenue (d’un point de vue aromatique).
Du côté des spécialités, j’ai eu un coup de coeur pour le Chardonnay 2014 de la gamme Gourmand. Une cuvée élevée en fût de chêne (20 % de bois neuf). L’expression aromatique est d’une grande franchise et noble. Note vanillée discrète, mais aussi des agrumes et des fruits mûrs comme la pèche jaune.  Très belle finale sur une sensation minérale saline. Un vin qui possède un potentiel indéniable.  Le millésime 2013, est un peu plus gras en bouche, mais dans le même style. Olivier Robert et moi, qui semblons apprécier tous deux des vins tendus, avouons une préférence pour le plus jeune. Le chardonnay 2014 élevé en cuve, est dans un registre similaire à la cuvée de la gamme Gourmand, avec, logiquement, un peu moins de complexité.20151209_151024
Parmi les vins rouges, le gamay coeur de presse 2014, s’avère être fin, franc et friand. Il est bien typé, avec ses notes de fruits rouges et une belle acidité intégrée. J’ai bien aimé. Le pinot noir Vin des Croisés 2014 pinote agréablement. Il est fruité (framboise et groseille principalement), possède une jolie matière, et un soupçon d’épice (de la réglisse) en finale.
Le Gamaret 2013 est à la fois équilibré et tannique. Il faut donc lui accorder du temps. Il possède une belle aromatique, complexe, sur des notes de fruits murs. Très apprécié.
Le Gamaret 2014 « Gourmand » est plus fondu, grâce à l’apport de bois durant son élevage et de la micro-oxygénation apportée sans doute.  Il a une très jolie finesse, de beaux tanins mûrs. Du fruit (myrtille en particulier), et de la longueur.  Un très joli vin avec une acidité marquée, mais intégré.
Le Merlot 2014 « Gourmand » m’a surpris et conquis. Je ne m’attendais vraiment pas à déguster un vin de merlot à la fois sapide, élégant, avec un fruité bien mûr. En fait, je ne m’attendais pas à déguster un vin aussi fin et complexe de ce niveau. C’est un merlot qui devrait en surprendre bien d’autres que moi. En tout cas je l’espère.  Et c’est bien sûr un autre coup de coeur.20151209_161457(1)
La gamme « Gourmand » poursuit si je puis dire son sans faute avec un très joli gamay 2013, typé, fruité, épicé, à la fois souple et ayant pourtant un base tannique pour lui permettre un vieillissement sur plusieurs années. Toujours dans la gamme « Gourmand », la dernière bonne surprise aura été un Galotta, épatant. Un vin tannique, fruité (dont une note de fève de cacao, qu’Olivier Robert attribue au cépage et non pas au fût de chêne). C’est un vin puissant, dense, à qui il ne manque aujourd’hui que la finesse qu’apporte le vieillissement pour être obtenir un coup de coeur. Il suffira d’attendre quelques années, car ce Galotta a un sacré potentiel. Il est disponible en magnum. Je pense d’ailleurs que pour ce millésime, c’est certainement le contenant à privilégier (42 CHF). Très bien à excellent.
Nous avons aussi goûté deux vins passerillés (sur cagettes dans un grenier ventilé). La cuvée Corpus, millésime 2013, conçue sur une base de Pinot Gris à 60 % et de Chardonnay et de Doral pour le reste, est remarquable d’intensité et de complexité au nez  (coing, miel, pèche). La bouche est  fraîche, portée par une très jolie acidité.  Aucune lourdeur en bouche, de la finesse, de l’équilibre et de la longueur. Là encore, je suis surpris par le niveau qualitatif de ce vin qui a été élevé en fût de chêne (au nombre de quatre). Très bien.
La seconde cuvée est un Gamaret passerillé 2014. Très joli nez sur l’olive noire, la cerise noire, le noyau d’amande. Les tanins sont souples, fondus, la liqueur est elle aussi fondue. Ce passerillé offre lui aussi une très belle fraîcheur.20151209_170111
Olivier et moi terminons ce large tour d’horizon en dégustant le mousseux Brut, réalisé en partenariat avec Daniel Marendaz, le maître es bulles de Mathod.  Il s’agit d’un assemblage très champenois, puisque réalisé avec 60 % de pinot noir et 40 % de chardonnay. Ce Brut a un très bel équilibre en bouche, des bulles très fines, un nez fin avec des notes d’amande, de pèche blanche. Il a été élevé sur lattes durant 12 mois. Peut-être est-ce en raison de cette durée qu’il manque un peu de vinosité. Souhaitons qu’avec une partie de sa production puisse permettre de rallonger progressivement sa durée d’élevage pour lui apporter un supplément de complexité.  Mais il ne faut surtout pas bouder son plaisir, car ce Brut a déjà un très bon niveau qualitatif. En prime il est proposé à un prix très doux (22 CHF).20151209_170627En conclusion : des vins typés et d’excellente facture. La gamme « Gourmand » est homogène qualitativement, et recèle de véritables pépites. Avec son Chardonnay à 18 CHF, et les vins rouges à 22 CHF chacun, c’est en plus une affaire.
Le millésime 2014, qui est apparu  d’un point de vue général comme sous-côté qualitativement, peut-être en raison d’un excès de communication quant au drosophile Suzukii, s’avère être un très bon millésime, que les amateurs auraient tort de bouder tant les matières sont belles et les fruités expressifs. Enfin, les vins de ce millésime possèdent une belle acidité qui apporte une très belle fraîcheur.
Où trouver tous ces vins me direz-vous : mais à la cave bien sûr, à Bonvillars, où sur son E-shop.
Et pourquoi pas vous y rendre demain 12 décembre, à l’occasion de l’opération cave ouverte, de 09h à 17h00 ! Il y aura le vernissage des photographies de Madame Silvia Sandoz, des huitres, du foie gras, des fromages, et toute la gamme des vins de la cave à déguster.
Durant le mois de décembre, la cave accorde une réduction de 10 % (dès l’achat de six bouteilles). Pour les cadeaux de fêtes de fin d’année, de nombreux coffrets sont à votre disposition. 20151209_170408