Smart Nose : un nez électronique qui ne manque pas de flair

Des contrefaçons de Cognac, de parfum ou même de fromage ont été débusquées à partir d’un nez électronique mis au point par la société Smart Nose, basée à Marin (littoral neuchâtelois).
Je vous livre l’info comme je la sens :
Le nez électronique de la société Smart Nose a été mis au point en 1997 par un chimiste carquoie (de Cortaillod, NE), Thierry Zesiger.
Smart Nose permet d’identifier un produit en quelques minutes, contre plusieurs heures pour d’autres systèmes, en analysant ses composants volatiles.
« En faisant renifler un fromage à Smart Nose, on peut savoir à quelle altitude broutait la vache ». Absurde ? Pas si sûr. L’herbe des alpages est plus riche que celle de la plaine. On peut ainsi confondre un producteur de fromage AOC qui aurait fait paître son bétail hors de sa zone de production.
Les applications sont multiples : contrefaçons, amélioration du papier recyclé, de la pâte à pain quand elle est malaxée, vérification de l’origine d’un produit.
Sans oublier la santé publique bien sûr, car Smart Nose peut déceler une contamination fongique dans un lot de céréales. Dans le médical, on peut aisément deviner que les applications sont énormes.
On peut imaginer par exemple la reconnaissance d’un germe microbactérien présent dans une expectoration, sur une plaie par exemple (liste non exhaustive), autrement que par une mise en culture dans un laboratoire de microbiologie. Compte tenu des résistances bactériennes aux antibiotiques, la mise en culture d’un germe pour connaître sa résistance ou sa sensibilité resterait certainement indispensable toutefois.
Pour l’heure, et bien que les marchés potentiels soient énormes, la jeune société (Smart Nose SA a été fondée en 2004) se trouve être juste en dessous du seuil de profitabilité.
Compte tenu du champ d’applications envisageables (quid du vin ?) l’affaire semble autrement sérieuse que celle des avions …renifleurs.
 
Pinocchio Laurent
Source :  L’Express – L’Impartial, édition du samedi 27 décembre. Extraits de l’article de Mr David Joly.