GPVS 2023, si l’on osait des changements radicaux ?

 

 

Avant tout, il convient de saluer la belle ambiance ! Avec près de 600 personnes inscrites et invitées, c’était une sacrée organisation à mettre en place, et, il faut le faire savoir :  cela s’est magnifiquement bien déroulé. Bravo donc aux organisateurs !

 

Résumé et analyse des résultats (à ma sauce !) !

Coup de chapeau à Jean-François Neyroud-Fonjallaz, sa famille et à son équipe. Remporter trois années consécutives une catégorie aussi relevée que celle du chasselas, c’est vraiment incroyable.

Le domaine Leukersonne (VS) remporte le prix de la Cave de l’année ! Ce titre, c’est le but « ultime » pour les caves nationales. Bravo à cette cave haut-valaisanne peu connue finalement. Ce qui me permet d’écrire ici que décidément, talents et terroirs de qualité semblent être inépuisables en Valais.

D’ailleurs les caves valaisannes ont remporté 8 titres sur 15 ! Elles ont aussi fait main basse sur la majorité des prix spéciaux.

A savoir aussi : l’année 2023 s’est offerte deux nouvelles catégories (chardonnay et syrah) qui se sont ajoutées aux treize déjà existantes. Il faut dire qu’avec un vin sur deux en finale (de mémoire 47 cuvées finalistes sur 91), cela montre que les valaisans ont un côté « joueur » bien plus développé que dans nombre d’autres cantons.

Durant la finale se sont aussi mis en évidence :

– les vignerons de Neuchâtel : six caves et six vins finalistes, cinq podiums dont deux titres.
Pour 600 ha de vignes, c’est un résultat remarquable qui mérite d’être salué. Bravo !

– les vignerons de Genève, avec trois caves nominées et six vins en finale, le résultat s’avère très bon : un titre (meilleur gamay national) et 4 podiums totaux, dont un pour chaque vigneron présent.
Les vignerons de Genève ont démontré que les amateurs et professionnels devraient davantage compter sur leurs crus. De toute évidence, le nombre de vins genevois au concours national a progressé aussi.
Xavier Dupraz, du Domaine des Curiades avait trois cuvées finalistes. S’il n’a pas remporté un titre, il est reparti avec 2 places sur le podium. Le Clos du Château de Lionel Dugerdil a eu deux vins nominés. Il a remporté un 3e prix avec sa syrah.

– le « retour » de Provins : pas vraiment un retour, puisque l’on croise presque chaque année Luc Sermier et d’autres cadres de la maison en finale. Avec deux vins titrés, les résultats sont de façon indiscutable en amélioration. C’est réjouissant pour la plus grande cave du pays.


Le fiasco vaudois ! :

Le titre dans la catégorie chasselas du vigneron de Chardonne ne saurait cacher un résultat global très décevant : douze nominés seulement.
Un titre et un total de cinq podiums, pour un cinquième des vins présentés au concours : 21%(soit un total proche de 550 vins sur 2740). La chasse au butin aura été maigre, et en terme de résultat, Vaud fait tout simplement moins bien que Neuchâtel qui compte six fois moins de vigne ! Inquiétant ? Certainement !
Le directeur de l’OVV était encore une fois absent lors de la cérémonie (si quelqu’un l’a aperçu merci de m’en informer, je corrigerai), et l’on est en droit de se demander s’il y a tout simplement un commandant de bord à l’intérieur de la carlingue pour promouvoir le vin vaudois à l’échelle nationale.

Il faut apporter de nouveaux changements au concours national !

Après le « jury de la deuxième chance » proposé par Pierre Thomas voici quelques années, je verrai pour ma part deux autres changements à réaliser :

– rendre la dégustation itinérante.
Je veux-dire par là que les 160 personnes qui dégustent les 2000 à 3000 vins inscrits annuellement cesseraient de venir systématiquement à Sierre. Chaque année la dégustation se tiendrait dans une autre ville et région viticole. Depuis la création du concours, et sans rien retirer aux qualités des professionnels vitivinicoles valaisans, leurs vins jouent à domicile. Stop !

– que des journalistes de Vinum et que des membres de l’association Vinéa ne participent plus en qualité de dégustateurs à la seconde dégustation. Ils n’y ont tout simplement pas leur place, et cela les rend juges et parties. Stop aussi !

Enfin, on notera qu’année après année, le nombre de journalistes spécialisés présents à la soirée de gala diminue continuellement (et certains parmi les présents sont plutôt discrets de part le nombre de leurs publications annuelles).

Alors que le vin suisse a besoin de davantage de visibilité, on loue de plus en plus le travail d’un dégustateur étranger, guère présent plus d’une semaine par an sur notre sol, et qui enfonce en grand les portes ouvertes en consacrant des vins déjà rares et des producteurs déjà au faite de leur gloire.

Osons le dire : nous avons un vrai problème de promotion du vin suisse ! Et ce n’est pas le seul fait d’une concurrence étrangère déloyale (parce que disposant de moyens financiers supérieurs à la notre). C’est une question de choix et de cible.
Le milicien suisse sait pertinemment que si le point de mire de son fusil est mal réglé, la balle ne finira pas au coeur de la cible, aussi talentueux que puisse être le tireur…