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Le programme a débuté le 26 août pour des professionnels de la restauration, revendeurs et journalistes.

Pierre Lambert nous a accueilli dans un parcelle de pinot noir sur les hauts de la commune. C’est un bel amphithéâtre fermé sur le haut par un mur de pierres sèches (cf-photos) et sur les côtés par des arbres. Les premières maisons du village ferment le vignoble par le bas.

Nous avons discuté à l’ombre (pour certains) d’un cognassier, d’un noyer et de figuiers, avant de nous rendre au domaine, en visitant encore plusieurs vignes, où nous avons dégustés des baies de Solaris, de Divico et de Muscat Bleu (ce dernier est vendu en raisin de table).

Très engagé pour le climat, Pierre Lambert a évoqué une technique de séquestration du CO2 à l’aide de roches volcaniques de basalte qui est menée au domaine. Cette très fine poudre de silicate, a été déposée sur un hectare de vigne (l’équivalent de 2kg au mètre carré, soit 20 tonnes sur cet hectare).

En collaboration avec des chercheurs et des étudiants de l’université de Lausanne (UNIL), cette expérimentation cherche à démontrer que l’apport de silicate accélère l’enfouissement du CO2 dans le sol. Outre cette séquestration du CO2, les travaux menés devraient permettre de démontrer que le pH diminuerait (le sol serait donc plus alcalin), et qu’une action de fertilisation du sol pourrait être elle aussi démontrée.

Cette poudre volcanique, déposée en avril 2021, fait l’objet de mesures mensuelles depuis. Les scientifiques compilant des données techniques mesurées, et ce à partir d’un travail in vivo plutôt qu’en laboratoire.
Cette étude s’avère encore plus vaste, puisqu’elle devrait également permettre de savoir comment évoluent et cohabitent des bactéries, des champignons et d’autres éléments du vivant.

Rappelons que le père de Pierre Lambert, Maurice Lambert, après avoir acquis plusieurs parcelles dans les coteaux de Gorgier, a mené ses premières expériences « bio » sans insecticide dès 1957.
En 1982 il a renoncé à l’utilisation d’herbicides dans la culture de la vigne et fait des cultures d’herbes sauvages et des expériences avec des engrais verts.

En 1992, le domaine des Coccinelles devient la première entreprise viticole du canton de Neuchâtel certifiée Bio. L’année suivante, Coop créé la ligne Naturaplan et a intégré le domaine des Coccinelles comme l’un des premiers producteurs de vin de sa gamme bio.
En 2003, le domaine s’est agrandit et atteint une superficie de 20 ha.
En 2006, Pierre Lambert et son épouse Kathrin reprennent l’exploitation viticole et élargissent progressivement la palette des cépages : Mara, Doral en particulier, ainsi que d’autres cépages « helvétiques ».
En 2010, le domaine plante du Divico et dès 2016 accroît sa superficie, qu’il accompagne de Solaris, un autre cépage interspécifique qui ne nécessite aucun traitement à la vigne.
En 2018, l’étude en collaboration avec l’UNIL, voit se réaliser un essai pionnier.
En 2021, plantation du souvignier gris (autre cépage interspécifique résistant aux maladies de la vigne). D’autres vignerons rejoignent le domaine. Il s’agit en particulier des frères Gilles et David Pierrehumbert (14 ha de vigne dont 7,5 sont vinifiés par les caves de la Béroche).

60% des raisins vinifiés par les Caves de La Béroche
sont cultivés selon les règles de l’agriculture biologique