Diwinea met le vin suisse en flacon de 1dl !

La jeune société genevoise Diwinea veut rendre le vin suisse accessible au plus grand nombre. Pour ce faire, elle fait reconditionner des vins en bouteille achetés auprès de vignerons suisses dans des flacons de 1 dl, avec l’aide technique d’une société spécialisée : WIT (Wine in tube) établie en Gironde (France).
A savoir : le transfert du vin depuis un flacon de 75 à 10 cl ne nécessite pas l’ajout d’une dose de soufre (hormis quelques exceptions). La société WIT protège le vin avec un gaz inerte (argon ou azote). Voila une bonne chose qui devrait plaire à plus d’un, à commencer par les vignerons qui travaillent avec de faibles doses de soufre. Cela pourrait aussi être un argument pour en convaincre certains d’adhérer à ce conditionnement.Diwinea I
Après avoir dégusté l’ensemble des six vins de la première sélection de Diwinea, je suis intimement convaincu que ce reconditionnement du vin n’est pas forcément adapté à toutes les cuvées. Celles élevées en fût de chêne en particulier, même si le choix de vins en bouteille de millésimes de 3 ou 4 ans d’âge devrait théoriquement estomper la sensation du boisé.

Diwinea III

La sérigraphie remplace l’étiquette. Mais les informations obligatoires restent.


Toutefois, si la sélection des vins et des vignerons est bien pensée, ce bémol pourrait être considérablement revu à la baisse. D’autres vins comme les liquoreux par exemple, pourraient trouver ici un segment des plus intéressants pour attirer de nouveaux amateurs.
J’avoue que j’ai  spontanément imaginé des sélections ciblées : des vins liquoreux (quitte à me répéter), d’autres élevés en foudre de bois (un contenant où la sensation de boisé est bien plus discret (voire absent) que la plupart de ceux élevés en barrique. Une gamme de pinots noirs de Neuchâtel par exemple.
Mais aussi des chasselas de terroir vaudois, des vins Esprit de Genève, des Petite Arvine de Fully, des Johannisberg de Chamoson, et même des vins Bio ou en Bio-dynamie, …
La liste pourrait être aussi longue que le choix des vins suisses est vaste.
Des partenariats avec des vignerons comme avec des caves qui proposent de véritables gammes seront à réfléchir (la gamme Gourmand de la Cave de Bonvillars, est un exemple parmi d’autres qui me sont déjà venus à l’esprit).
Une chose est certaine, les vins dégustés sont fidèles à qu’ils sont dans la bouteille. Le pinot noir Raissenaz de la famille Cruchon en est le meilleur exemple parmi les vins élevés sous bois. La petite Arvine de Jonathan et Gigi Favre-Carrupt est toute de fraîcheur et de typicité, et c’est bien ce que j’en attendais.
Peut-être avons-nous là un contenant intéressant pour la promotion des vins suisses à l’étranger ?  Par ailleurs, cela pourrait aussi intéresser des vignerons qui sont confrontés régulièrement à des demandes d’échantillons de la part de professionnels avant achat.
Avec ce concept, Diwinea tient là une idée qui mérite encore d’être creusée, mais qui ne semble pas manquer d’arguments pour réussir à convaincre définitivement les amateurs (on pariera sans grand risque sur une population jeune et intéressée par le vin plutôt que branchée), les dégustateurs isolés qui ne peuvent s’offrir un col de chaque bouteille, les professionnels, des faiseurs de cadeaux, et, pourquoi pas, même des « petits buveurs » curieux ?
Diwinea