Un livre pour honorer et expliquer les murs en pierre sèche du Valais

Ils façonnent le territoire valaisan depuis des siècles et l’Etat a lancé un projet pour les sauvegarder. Mais de quoi sont-ils faits et pourquoi sont-ils si précieux? Pour la première fois de leur longue histoire, les murs en pierre sèche font l’objet d’une étude scientifique complète. Un ouvrage dévoile les résultats de cette recherche menée par le Musée valaisan de la Vigne et du Vin (MVVV) entre 2009 et 2012.
Ils font partie du paysage depuis si longtemps qu’on ne les voit plus. Mais que serait le Valais sans ses murs de vignes et ses terrasses? Conscient de leur valeur pour le tourisme et l’image des vins valaisans, l’Etat du Valais a pris des mesures afin de lutter contre l’inévitable dégradation de ces ouvrages d’art. Environ 10% d’entre eux doivent être assainis, ce qui représente un investissement de 200 millions de francs. Il était temps de se pencher sérieusement sur ce patrimoine trop peu connu.
Le Musée valaisan de la Vigne et du Vin (MVVV) a lancé une recherche scientifique pour comprendre les murs sous tous leurs angles: historique, biologique, ethnologique, géologique et architectural. Ce 16 novembre 2012, dans le cadre d’un colloque au Château Mercier, il présente «Murs de pierres, murs de vignes», un ouvrage de 264 pages qui regorge d’informations inédites, de témoignages savoureux et de belles images.
Age d’or, déclin et renaissance
Le mur en pierre sèche le plus ancien retrouvé en Valais remonte à 6000 ans. Il faut attendre le XIIe siècle pour les premières mentions écrites faisant référence à des clos viticoles de pierre. Elément incontournable des travaux viticoles, les murs sont omniprésents dans les documents. Ils connaissent leur âge d’or au XIXe siècle, avec le développement du commerce de vins. Les parcelles s’agrandissent, exigeant de nouveaux soutiens dans la pente. C’est à cette époque que s’édifient des murs impressionnants, comme celui de la Cotzette au-dessus de Sion, un lieu déjà connu pour son clos au XVI e siècle. Le livre raconte la concurrence du mortier et du béton, puis la renaissance récente de la construction à sec, qui a fait ses preuves en matière de solidité et de perméabilité.
«Chaque pierre a sa place»
Des pierres montées les unes sur les autres, sans aucun liant…. Comment ça tient? L’art de monter les murs est raconté avec passion par une quinzaine de bâtisseurs nés au début du XXe siècle. Parmi eux, Médard Bonvin: «Chaque pierre a sa place. Si elle ne va pas là, tu recommences, 3 ou 4 fois, tu cherches, tu vas un peu plus loin, jusqu’à ce que tu trouves. Ça vient automatiquement, en montant, en parlant avec le voisin. À la fin, toutes les pierres doivent y être, il ne doit rien rester.» Les pierres sont prises sur place ou à la carrière du coin. C’est pourquoi les murs sont le parfait reflet de la géologie locale. Ne vous fiez pas à leur apparente stérilité: entre les cailloux, ça grouille de vie! On y recense pas moins de 200 espèces de plantes. Preuve que la sauvegarde des murs est aussi un enjeu pour la biodiversité.Des murs qui grouillent de vie ! Des murs qui dépassent la dizaine de mètres de hauteur ! 
Un livre à commander directement au Musée Valaisan de la Vigne et du Vin. 35 CHF + frais de port.
 
Colloque au Musée de la Vigne et du Vin du Valais  :
Le colloque se tiendra au Château Mercier à Sierre le vendredi 16 novembre de 09 à 17h30. Il sera suivi du vernissage de l’ouvrage « Murs de pierres, murs de vignes », à partir de 18h00. Durant cette journée, une dizaine de personnes (ethnologue, géographe, historien, architecte, géologue, biologiste, directeur d’un domaine viticole, …) prendront la parole.
A partir de 16h30, se tiendra une table ronde une heure durant.  Seront présents entre autre deux vignerons valaisans : Marc-Henri Cottagnoud et Gérald Besse.
Les places sont limitées, votre réservation est indispensable. Veuillez vous inscrire auprès du MVVV par retour de courriel : museeduvin@netplus.ch
Coût de la journée (dîner compris) : 45 CHF.

Au Musée valaisan de la Vigne et du Vin (Maison Zumofen à Salgesh/Salquenen, une exposition évoque les 3000 km de murs de pierres sèches du vignoble valaisan, jusqu’au 30 novembre !