A Salquenen, Olivier Mounir ne dort pas… 22, voila du pinot noir, et du Grand Cru !

Pinot noir Grand Cru certes, mais élevage en cuve métallique !

Je n’ai pas eu le temps de déguster le vin de pinot noir grand cru de Salquenen à l’hôtel du Parc de Martigny jeudi après-midi (avec cinquante caves membres présentes, il est impensable de vouloir être exhaustif), mais nous étions présents dans sa région, le Valais, et une visite de cette cave était au programme samedi matin.

De fait, le premier vin dégusté de cette cave aura été l’humagne blanche lors de l’apéritif précédent le repas au Château Mercier à Sierre. Et il s’agissait d’une très belle Humagne : toute en fraîcheur, en finesse, avec belle expression aromatique. Un vin délicat très apprécié.Une passion et une bonne humeur partagées.

Le lendemain matin à Salquenen, pas question de dormir pour écouter Alain Mounir (Mounir en patois valaisan veut dire meunier) évoquer sa cave du Rhodan (Rhône). Une jolie cave, dans un style moderne sinon contemporain, où béton et autres matériaux se côtoient avec élégance. Il y a aussi des tableaux accrochés aux murs, et bien sûr, une agréable salle de dégustation, vitrée vers le chai à barriques, et pourvue d’un plafond intelligemment équipé d’un materiaux absorbeur de sons (utile lorsqu’il y a du monde ainsi que c’était le cas). Voila pour l’ambiance.
Côté cuverie :  des cuves inox et métalliques, deux « oeufs » béton. Le chai à barriques est lové dans un « caisson » de béton, séparé de la cuverie par la salle de dégustation. Cette dernière, vitrée, offre une jolie vue sur le parc à barriques.
Parmi les vins dégustés, voici mes préférés du jour :
Les vins blancs : très joli fendant 2010, fruité, vif, très apprécié. Le Heida 2011 semble complexe, fin, sur une trame grasse, mais non dénuée de tension. Joli vin qui devra vieillir un peu. Une marsanne également, un peu marquée à ce stade par son boisé, mais le vin reste tonique.
Du côté des vins rouges, le pinot noir Grand Cru 2009 m’avait paru un peu sec en finale à la première impression, puis, en le regoutant après les autres vin, il paraissait plus équilibré, sans sècheresse. Un Grand Cru salquenard -élevé en cuve, plus élégant que riche en fait, plutôt loin des « standards » décriés de la commune (sur-extraits et légèrement doux). Joli diolinoir 10 (barrique), du jus dense et tonique. Bien aimé sa finesse aussi. La syrah 2010 est puissante, sur des tanins encore bien présents. Le cornalin du même millésime possédait une structure plus souple, plus tendre. Un vin digeste. J’ai été moins convaincu par la cuvée Walser Trunk 2010, un assemblage de cornalin valaisan et de pinot noir grison.
 
Du côté des vignerons, on discute beaucoup, outre le fait qu’ils dégustent bien sûr avec attention les crus proposés. Un mot que j’aurais entendu souvent ces deux jours, davantage que les deux années passées : biodynamie. Je ne crois pas que cela tienne au fait que j’étais régulièrement proche de Raoul Cruchon, de Raymond Paccot ou de Christian Vessaz. Un peu plus tard, Yann Van Vlaenderen, oenologue du Ch. d’Auvernier (NE) laissait entendre que selon lui la production intégrée devait dans les très proches années à venir évoluer vers les normes de la viticulture biologique.
 
Olivier Mounir
Mounir Weine
Flantheystrasse 1
3970 Salgesh
www.rhodan.ch