Et si on se faisait des bisses à la nuit des musées en Valais ?

Une nuit au musée sans Ben Stiller, ni  squelette de T-Rex, ou encore Attila et ses Huns et sans ensorcellement , c’est possible, enfin, peut-être… Ce sera à Salquenen, en Valais

Tant pis si je me répète, mais l’activité foisonnante du Musée de la Vigne et du Vin du Valais mérite d’être mise en exergue. Cette fois, Anne-Dominique Zufferey et son équipe, en compagnie de l’ethnologue Mélanie Hugon-Duc, proposent cette année une nuit du musée originale avec trois anciens gardiens de bisses qui vont évoquer leur métier. Voici le programme :
 

Les gardes de bisse racontent leur métier

Le Musée valaisan de la Vigne et du Vin fait sa «Nuit» avec trois gardes de bisse. Comment travaillent-ils, comment l’irrigation du vignoble a-t-elle évolué au fil du temps, et avec quels outils? Réponses et échanges le 14 mai.

Joseph Dubuis, photo de Robert Hofer

Faire parler les objets de la vigne à travers leurs utilisateurs, c’est une méthode que le Musée valaisan de la Vigne et du Vin affectionne depuis ses débuts. Parmi la collection de 2000 objets du musée, ce sont les outils liés à l’entretien des bisses qui ont retenu toute l’attention de l’ethnologue Mélanie Hugon-Duc. Grâce à eux, elle a pu remonter le temps, interroger ceux qui les ont connus et illustrer l’évolution de l’irrigation du vignoble. Ce samedi 14 mai, dans le cadre de la Nuit des Musées, elle partage les résultats de ses recherches en donnant la parole à trois témoins privilégiés: Joseph Dubuis, ancien garde des bisses de Lentine, Brasserie et Montorge; Martial Barras, ancien président du comité de consortage au grand bisse de Lens; et Maurice Masserey, garde du bisse de Planige. Ensemble, ils évoquent un métier toujours d’actualité mais en constante mutation.

Surveillance indispensable
Les bisses ont été construits pour assurer le bon développement de l’herbe et de la vigne. Chaque propriétaire de parcelle possède un droit d’eau, qui se décline en temps et en débit d’arrosage. Il se transmet par acte notarié aux propriétaires successifs. Cela se fait encore aujourd’hui. C’est le garde qui actionne les écluses sur demande pour répartir l’eau entre tous les bénéficiaires. Depuis une dizaine d’années, on arrose moins et le bisse est devenu un lieu touristique. Malgré ces changements, sa surveillance reste indispensable. Le garde est toujours responsable de la mise en eau, du nettoyage et de l’entretien des rives. Il doit également contrôler le cours d’eau afin de prévenir tout accident. Les employés du bisse sont payés par la commune ou le consortage. Il s’agit d’un emploi à temps partiel, qui varie selon les besoins du cours d’eau. Le métier se transmet généralement de père en fils. L’ethnologue Mélanie Hugon-Duc le résume en trois mots: «indépendance, courage et confiance». Le garde doit prendre des décisions rapides, affronter des nuits d’orages et des débits parfois impressionnants dans des conditions difficiles. Pendant cette soirée à l’Espace Vigne du MVVV à Salegsch, on pourra écouter les récits des gardes, mais aussi découvrir les outils du Musée et voir des extraits de films de la Médiathèque Valais-Martigny.


Conférence sous forme de table ronde au MVVV Salgesch, 19h30.

Entrée libre et apéritif offert.