Immersion dans le Calamin avec le millésime 2012 de Pierre Fonjallaz, et plus encore !

20141128_123859Le Calamin 2012 de Pierre Fonjallaz a une robe jaune prononcée, un nez intense et complexe avec des notes de fleurs et d’herbes sauvages. La bouche est dense mais fraîche, équilibrée avec en finale cette amertume typique du Grand Cru. Une amertume que Blaise Duboux me décrivait récemment comme étant « linéaire » en bouche. On note souvent une note saline en finale de bouche des vins de Calamin.
Le Calamin ? C’est l’un des deux grands crus « naturels » de Lavaux. Il est au coeur de mon actualité, puisque j’ai décidé de me pencher sur lui avec le même intérêt que je l’avais fait il y a huit ans déjà avec le Dézaley.
De fait, dans mon programme actuellement, il y a des rencontres, des dégustations. La dernière en date s’est déroulée dans le Grand Cru lui-même, puisque j’ai rencontré longuement Pierre Fonjallaz qui m’a présenté tout à la fois ses vignes et sa philosophie de travail, et m’a fait déguster quelques vins du millésime 2014, en cours de fermentation malolactique pour la plupart.
Un domaine de petite taille, deux hectares seulement, qui sont répartis à parts égales entre le Calamin et le Dézaley. Avec un hectare de vignes dans le Calamin, Pierre Fonjallaz est certainement le plus grand propriétaire de ce Grand Cru qui compte un peu moins de 17 hectares  (162.950 m2 précisément) et pour lequel on évoque un peu moins de 40 vins produits.
Le domaine de Pierre Fonjallaz est en cours de reconversion en biodynamie.
L’homme a un parcours atypique, étant passé par l’école Polytechnique avant Changins. Mais ce qui apparait le plus évident, c’est sa conscience écologique. Je ne parle pas seulement du mode du culture de ses vignes, mais de son engagement dans celui-ci, et dans la vie de tous les jours : recherche de partenariats avec des agriculteurs régionaux et promotion de produits locaux, sains il va sans dire, engagement pour rendre sa maison le plus autonome possible des matières fossiles, automobile électrique, …
La liste serait longue.
Pierre a passé la journée à me parler de ses convictions, sans jamais condamner qui que ce soit ou tenter de faire du prosélytisme. J’aurais même tendance à dire au contraire, car s’il respecte ceux qui ne travaillent pas comme lui, il louait systématiquement chaque effort qui tend vers un travail respectueux du sol et de la vie qui s’y déroule.
Un enherbement total des parcelles, voila donc ce qui caractérise le domaine de Pierre Fonjallaz. Des herbes « folles » en apparence, mais il y a un laissé faire étudié, et toujours en questionnement. Le vigneron lutte contre le tassement du sol afin de favoriser au maximum son aération. De ce sol, il en parle comme d’une personne, avec respect.
La parcelle de gauche, ci-dessous, n’a été fauchée qu’une seule fois en 2014. Les rendements de ses vignes ne posent aucun souci au vigneron.

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Deux parcelles et deux modes d’enherbement, par deux propriétaires différents.


La ligne de "démarcation entre le Dézaley (à gauche) et le Calamin (à droite). Comme souvent c'est un ruisseau.

La ligne de « démarcation » entre le Dézaley (à gauche) et le Calamin (à droite). Comme souvent c’est un ruisseau.


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et vice et versa…


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une parcelle de Pierre Fonjallaz dans le GC Dézaley


DSC_0492DSC_0516DSC_0523En quittant l’appellation Dézaley en direction de Cully, vous apercevez ce panneau.
La cave et la maison de Pierre Fonjallaz se trouvent moins de cent mètres après (facile, elle a des volets bleus).
Et c’est même ouvert aujourd’hui 29 novembre 2014 jusqu’à 19h et demain dimanche de 14h à 17h. Les portes ouvertes, n’est-ce pas là un bon moyen de rencontrer le vigneron à la cave ?