Le Clos de Tsampéhro : résolument haut de gamme

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On retrouve le Clos de Tsampéhro sur le papier de soie qui emballe chaque bouteille produite. Cliquez sur la photo pour profiter du plein format.

La nouvelle histoire du Clos de Tsampéhro (sur la commune de Lens, en Valais) est étonnante à plus d’un titre.

Elle tient en premier lieu à l’association d’un duo : le vigneron valaisan Joël Briguet, de la cave La Romaine à Flanthey, et d’un banquier genevois, Christian Gellerstad. Une association improbable en apparence. Ces deux hommes se sont rencontrés à l’occasion de leur service militaire. Deux oenologues se sont associés avec eux à cette « aventure » toute de volonté et de passion : Vincent Tenud, l’oenologue de la cave La Romaine, qui est le responsable de la vinification et de l’élevage des vins, et d’Emmanuel Charpin. Ce dernier, après un passage à l’oenothèque du Château de Villa, où il était en charge de sa gestion, a décidé de réorienter sa carrière. Il agit ici en tant que conseiller.
Elle tient également dans la reconstitution du Clos (d’une taille modeste, moins de trois hectares de superficie). Celui-ci est désormais un monopole pour Tsampéhro SA, dont les associés ont réussi à convaincre pas moins de trente trois propriétaires de leur céder leur parcelle de vigne pour parvenir à leurs fins. Un véritable tour de force !CLOS - 9Ceci fait, les propriétaires et leurs associés ont pu envisager le ré-encépagement des parcelles, ce qui  a nécessité d’arracher dans un premier temps les vignes et les cépages jugés non intéressants pour les crus désirés, et de réaliser une étude des sols pour déterminer quels cépages pouvaient être plantés et sur quelles zones. La culture de la vigne, menée par Joël Briguet et son équipe de la cave de La Romaine se veut biologique. Pour l’heure, il n’est toutefois pas question d’envisager d’obtenir une certification auprès d’un organisme agréé.SONY DSC

Le chai à barriques, vue générale

Le chai à barriques, vue générale


Le travail préparatoire accompli -il aura duré cinq ans (!), il est presque temps de parler des vins. Mais avant, évoquons leur habillage : il est hautement soigné.  Bouchonnage de classe (des lièges de 54 mm de longueur), capsule d’étain, étiquetage et numérotation des flacons, emballés dans un papier de soie sur lequel est imprimé le Clos, caisse en bois.
Il en aura été de même pour la cave, un véritable monument, à l’esthétisme soigné comme rarement en Suisse, tout comme la salle de dégustation, vaste, lumineuse, élégante.
R2D2

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Georges Lukas vous a menti ! R2D2 n’est pas un robot mais un luminaire !

Fil rouge de chaque vin produit : un cépage autochtone valaisan est dominant. La petite arvine pour le Brut (extra-brut en fait avec moins de 03 gr de sucre résiduel), la rèze pour l’assemblage blanc, le cornalin pour l’assemblage rouge.
Au total, dix cépages ont été retenus pour la composition des trois vins. Il ne s’agit que de vins d’assemblage.
On comprendra aisément que les quantités produites pour ce premier millésime, cette Edition I, auront été chiches. Cela vaut surtout pour l’assemblage blanc, produit à seulement 850 cols de 75 cl (et aussi quelques magnums). Le Tsampéhro rouge produit à 2100 cols pour le premier millésime (et 150 magnums), ne se retrouvera pas non plus sur toutes les tables.
Le prix des vins est de 38 CHF pour le Brut et l’assemblage blanc (les deux cuvées sont déjà épuisées à la vente pour ce premier millésime), et de 79 CHF pour l’assemblage rouge. Des prix qui ne sont certes pas à la portée de toutes les bourses (encore que, il existe des coffrets associant une bouteille de chaque cru), mais cela répond à une logique pour qui veut proposer des produits haut de gamme, et il faut tenir compte tant des investissements que des efforts déjà consentis.

SONY DSCA la dégustation des vins, le Tsampéhro rouge s’est imposé sur les deux autres par son équilibre, sa finesse, mais aussi son expressivité et sa profondeur. On ne peut que féliciter l’ensemble du team à la vigne et en cave pour ce résultat. La jeunesse des vignes tant pour le vin blanc que pour le Brut sont aujourd’hui gage d’espoir. Les vins ne manquent pas de qualité, mais ils sont quelque peu encore en rodage, si je puis dire. Pensez que tous les éléments ne sont pas encore en place : pour le blanc, il a été planté du Completer, cépage qui n’est pas encore en production.

L’histoire est en marche, les ingrédients sont encore en maturation. Laissons les hommes et le temps poursuivre leur œuvre. Je leur souhaite sans réserve un plein succès !
Le lien vers le site Internet -aussi soigné que les crus- du Clos de Tsampéhro