Boire en Suisse

Daniel Dufaux, oenologue de la maison Henri Badoux à Aigle m’avait invité en septembre de  l’an passé à la présentation de ce cru qu’il a vinifié et élevé en barriques de chêne (de plusieurs passages) dans les caves même du prestigieux château de Chillon. Un cru dont la modernité s’alliait avec grâce au site médiéval de Chillon et à son actualité cette semaine-là.

Neuf mois plus tard, j’ai dégusté a nouveau cette bouteille. L’état de grâce est toujours bien présent.
Ce chasselas se présente avec une livrée magnifique, la robe est d’un beau jaune intense avec quelques reflets verts, brillante, limpide. Le nez est délicat, avec des notes fruitées de belle intensité, qui s’associent à des notes d’élevage quoique fort discrètes. En bouche, ce chasselas fait montre d’une classe indéniable. J’ai rarement été séduit par un chasselas élevé en barrique. Celui fait ou fera exception. L’intégration du bois est parfaite et sublime la qualité de la matière de ce cru. Nous n’avons pas à faire à un chasselas typique (de terroir, voire aussi -c’est plus fréquent- gouleyant). Celui-ci est vineux, étonnamment gras,et son appartenance aux crus destinés à la gastronomie est évidente (mariez-le donc à un carpaccio de St-Jacques par exemple !). La qualité du toucher de bouche est impressionnante. Le vin est ciselé, précis, frais, long.
Un coup de maître !