Au salon Divinum, en passant par l'Appellation Morges (part III)

Je poursuis mon tour des caves de l’appellation Morges avec encore cinq caves au programme aujourd’hui, car Morges a de la ressource !
Au stand de la maison Bolle :
La gamme de chasselas est très cohérente, et le niveau hautement respectable pour ne pas dire élevé. Le Ch. de Vufflens 2017 est floral à souhait, avec une note de tilleul dominante. Sa bouche est franche, consistante et fraîche et longue. Domaine du Plessis 2017 : Il est plus gras en bouche que le Ch. de Vufflens, doté d’une grande finesse. C’est un vin complexe, pur, long. Difficile de ne pas sucomber à ses qualités.
Le domaine de Sarraux-Dessous, à Luins, est dans un registre un peu plus minéral à ce stade. Il est également bâti sur un socle de grande finesse. Très apprécié. La cuvée 1865 1er Choix est tirée de la cuve. Ce vin souvent puissant, gras, au fruité intense, ici sur les fruits blancs, offre un très bel équilibre et une grande fraîcheur. D’ici un an il va gagner en volume de bouche. C’est un superbe vin pour accompagner une viande blanche en sauce à table.
Coup de coeur pour le Gamay Réserve du Domaine de Sarraux-Dessous. Décidément, le duo Eric Barbay (le vigneron) et Jean-François Crausaz (maitre caviste chez Bolle) fonctionne du tonnerre !  Un gamay complet, dense, très fin, fruité, avec une touche épicée en finale remarquable. Une pépite de  plus parmi les gamays 2017 dégustés durant ce salon Divinum. 13,20 CHF départ cave : à ne pas manquer !!
Emporté par mon élan, et aidé par Jean-François Crausaz aussi rapide à dégainer une bouteille qu’il était de plus disponible pour moi, j’ai encore dégusté trois cuvées : le pinot noir 2017 du Ch. de Vufflens est agréablement concentré, franc, frais et délicat, avec de beaux tanins. Un vin qui va continuer à se révéler dans les années à venir. Le Gamaret de Novembre 2016 (vendange du 30 novembre précisément) est suave, croquant en bouche, sensuel, fruité et épicé. Très jolie finesse et belle longueur. Le fruité est puissant. Beaucoup d’équilibre. Pour finir, voici la cuvée de pinot noir Réserve du Domaine de Sarraux-Dessous 2015 : Jean-François me l’avait déjà fait dégusté il y a quelques semaines. Une cuvée qui joue sur la finesse et la délicatesse plus que sur la puissance, quand bien même elle ne manque pas de corps. Beaucoup d’équilibre, de fraîcheur, du fruit aussi bien sûr. Belle longueur. Un pinot noir pour connaisseur.
Au stand Henri Cruchon :
Très joli chasselas Au Clos 2017 : tout en finesse, en fraîcheur, avec juste ce qu’il faut de gras en bouche pour donner envie d’en reprendre un deuxième verre. Très jolie longueur. Très apprécié.
La cuvée Champanel est un peu plus ronde en bouche, Elle a plus de coffre. Elle n’en reste pas moins friande ou gourmand et longue. Un peu plus complexe, sa minéralité en bouche est flagrante.
Le Chapitre 2016 : joli fruité au nez. En bouche,  le Chapitre ne se clôt pas si vite… Agréable vivacité (il est vrai que ce chasselas est porté par un discret carbonique), beaucoup d’équilibre et de finesse. C’est un vin sapide, franc, long en bouche.
J’ai bien aimé la cuvée d’Altesse 2016 « classique » : très fine, précise, fruitée, à la bouche équilibrée. Elle a un joli potentiel.
Coup de coeur pour le Servagnin 2015 : il regorge de petites baies rouges, dont la cerise rouge. Il est en outre de belle intensité. La bouche est équilibrée, elle a un bel équilibre entre la fraîcheur et la densité. L’élevage est adéquat. Les tanins sont murs. Le vin complexe et long. Superbe !
Je termine avec le gamay 2016 : certainement le plus joli gamay vaudois de ce millésime dégusté durant le salon. Du fruit à revendre, une bouche croquante et charnue, fraîche, longue. Pur plaisir !
Domaine de la Ville de Morges :
Attention, ce domaine historique et institutionnel, n’est vraiment plus à mettre entre toutes les papilles des amateurs ! Il trace sa voie avec un style propre, chose hautement respectable. Certains de ses vins peuvent apparaitre clivants, ce qui a l’immense avantage de gommer de son vocabulaire interne des termes comme banalité et neutralité. Vous voila prévenus !
La Grande Rue 2016 : un vin puissant au nez et en bouche. Le repos d’une année en bouteille lui confère finesse et davantage d’équilibre. Un beau chasselas de gastronomie que l’on peut (doit) attendre. Le Morgien 2017 : c’est un 2017, le nez est ouvert, fruité. La bouche est dense, en finesse et en fraîcheur. Bel équilibre. Très apprécié.  EN souscription actuellement, il ne sera disponible que début septembre.
Chardonnay 2016 parcelle n° 902 : élevage sans soufre: un vin qui a un joli nez entre fruits frais et marque oxydative discrète. En bouche, le vin est tonique, vif, tendu. A privilégier avec des fruits de mers.  Le Servagnin 2015 a un caractère floral au nez puis des fruits rouges. En bouche l’équilibre est là, c’est un beau vin de pinot noir, délicat et fin avec de beaux tanins. Le gamay Réserve 2015 a une belle couleur, du fruit, de la fraîcheur et une bouche franche et délicate. Je termine avec la Méthode Ancestrale 2017 : c’est un vin blanc de chasselas, millésime 2017.
Le Domaine de Marcellin :
Autre institution, cantonale cette fois, Marcellin étant une école également. Elle dispose de domaines qu’elle met en valeur depuis Morges et jusqu’à Aigle, en passant par Villeneuve !
Villeneuve 2017 : belle richesse en bouche, un petit rien de carbonique, une fraîcheur bien dosée, et bien sûr du fruit !
Aigle GC 2017 : ce vin est davantage porté par son fruité et sa finesse. C’est un joli vin élégant et sapide.
Assemblage blanc 2017 : pinot blanc, doral, gewürz et chardonnay. Elevage en cuve. Joli nez sur des notes de fruits blancs et une touche florale discrete. La bouche a une belle structure, beaucoup de finesse et de fraîcheur. Elle  apparait un peu tannique aussi. Très apprécié pour son caractère gourmand, apéritif et sapide.
Forcément, l’assemblage blanc 2016 (pinot blanc et pinot gris élevé en barrique) a un peu de peine à se faire entendre après un vin aussi démonstratif. Pourtant il est fort bien élevé (la barrique ne marque pas), fruité, et d’une jolie finesse.
Deux très jolies cuvées : le chardonnay barrique 2016 : typicité garantie. Fraicheur, fruité, qualité du boisé, équilibre, longueur. Très bien. Idem pour l’assemblage Trifolies 2016 (gamaret, garanoir et trousseau) : du fruit, de l’équilibre, de la finesse, une belle acidité bien maitrisée et de beaux tanins.
Domaine des Vaugues, à Chigny : 
Chasselas Les Ecoussons 2017 :un nez floral de belle intensité, avec une discrète touche citronnée pour augmenter la sensation de fraîcheur. Bouche élégante, franche, digeste et longue.
Doral 2016 : complexe de nez avec notes de fruits blancs et jaunes. C’est vin frais, avec une acidité marquée mais pas prononcée. Il est élégant en bouche, voire même ciselé. Un Doral de fête !
Pinot Gris 2015 : fruité classique, agréable mais pas exubérant. La bouche offre de finesse, équilibrée entre richesse et finesse, elle est élégante. Très agréable.
Pinot Gris barrique 2016 « Insolite » : le boisé est fin, un peu vanillé. En bouche il y a de la finesse, de la fraîcheur, et tant mieux car il a été conservé volontairement un peu de sucre résiduel.
Viognier 2016 « Emotions » : élevé dans des barriques de 3e et 4e passage. Beaucoup de fraîcheur, ce vin est fin et élégant. Seul le nez est un peu retenu. Peut-être une question de température. Bien en apéritif, où sur une entrée légère.
Le Pinot noir 2016 est agréablement dense en bouche, offrant de beaux tanins. Le fruité est sur les fruits rouges. Pas hautement complexe mais tellement agréable dès aujourd’hui. Je termine avec l’assemblage « Rêveries » de gamaret et garanoir 2016, élevé en barrique. Jolie robe d’un rouge violacé. Le nez est riche sur des notes fruitées de fruits noirs. La bouche est tonique, bien construite, avec de beaux tanins. Bel équilibre général et belle longueur.
Mon mot sur le millésime 2017 et les vins de chasselas : Associez la richesse du fruité à ce stade de vins si jeunes, la richesse de la matière, et une réelle fraîcheur, vous avez là les trois caractéristiques principales d’un millésime 2017 qui s’annonce ni plus ni moins que somptueux. Je n’ai qu’un conseil : dégustez, cherchez et acheté ce millésime. Il vous le rendra bien ! Et vous, vous allez vous faire plaisir pour quelques années et plus avec les meilleures bouteilles cachées au plus profond de votre cave.
Un autre cépage en grande réussite en 2017 : LE GAMAY ! même si je n’ai pas dégusté une centaine d’échantillons ou de vins en vente, ceux qui auront été dégustés durant le salon sont particulièrement évocateurs que ce cépage tient là un très grand millésime, parfaitement à sa main !
Très belles surprises également avec des vins de Doral, des assemblages de gamaret et de garanoir. Le Divico devrait lui aussi avoir son mot à dire dans les années à venir.
News : Une information qui confirme ce que tous les observateurs pressentaient : le succès du salon est confirmé avec 18.000 visiteurs en six jours (3.000 entrées supplémentaires par rapport à l’an passé!).  Divinum est dans la place des grands salons, aussi lors du debriefing qui s’est tenu lundi vers 12h30, Richard Chassot a communiqué les dates des cinq prochains salons à venir (jusqu’en 2023 oui !).