Une dégustation entre "bulles et douceur" à la Cave de Genève

La Cave de Genève s’est positionnée de longue date comme un producteur de vins effervescents de qualité. Aux trois cuvées de la gamme Baccarat (Blanc de Blanc, Rosé et Demi-Sec), élaborées en cuve close, s’est ajoutée assez récemment la Grande Cuvée, un vin élevé sur lattes, et dont le vin tranquille a connu un élevage en fût.
C’est avec cette dernière que nous avons débuté notre dégustation :
Baccarat Grande Cuvée : un assemblage de chardonnay et de pinot noir. Le nez offre une belle intensité. Il est annonciateur d’une finesse qui sera effectivement présente en bouche également. Je perçois des notes florales et de fruits blancs (poire, pêche de vigne). Il est complexe ce qui est est fort prometteur.
La bouche possède des bulles très fines. Elle est élégante, vive, mais équilibrée. Le léger boisé, perceptible, mais intégré, apporte un supplément de complexité à la matière.
C’est un très beau vin effervescent, qui ne dépareillerait pas dans une dégustation de vins de Champagne. Bien malin qui irait dénicher un pirate suisse de cette qualité parmi eux.
Et cette Grande Cuvée possède aussi un prix très compétitif (20 francs en action actuellement à la cave !). Bravo. Coup de coeur bien sûr !
Baccarat Blanc de Blanc : Nez fin et de belle intensité, sur des notes de fruits jaunes. Jolie attaque en bouche. La vivacité est tempérée par la finesse de la bulle, qui n’est pas explosive. La bouche est vineuse, fraîche, structurée, sapide et équilibrée, en outre elle est dotée d’une fort belle longueur. A seulement 15 francs départ cave actuellement, c’est cadeau !
Baccarat Rosé : issu du seul pinot noir. La robe est légèrement saumonée. Au nez, les fruits rouges sont présents : fraise, framboise et groseille. La bouche est fine, tout comme les bulles d’ailleurs. L’ensemble est équilibré, sans excès de fraîcheur, long. La longueur finale est accompagnée d’un fort joli retour du fruit en bouche.
Baccarat Demi-Sec : un vin qui m’a « surpris en bien ». Qui aujourd’hui achète encore du demi-sec ? De moins en moins de personnes assurément. Ici, la sucrosité est certes présente,  mais en aucun cas elle ne pèse sur le vin. La matière reste vive et élégante, fraîche, longue. Le point d’équilibre est atteint. Cela ne fera pas forcément revenir la clientèle vers ce type de cuvée, mais cela montre en tout cas que les vinificateurs maitrisent leur sujet et que l’on peut leur faire confiance.
Poursuite de la dégustation avec trois vins doux :
Assemblage de sauvignon blanc et de sauvignon gris, 2015, collection Philippe Chevrier : robe jaune pale. Le nez est riche et complexe, entre notes de miel, de melon, de mirabelle. En bouche, la finesse et l’élégance dominent. La vinosité est élégante, sans lourdeur. Le toucher de bouche est caressant. La longue finale permet au fruité de faire un retour « en force ». Très joli vin,  parfaitement maitrisé. Très apprécié.
Intuition 2016 : c’est un assemblage de muscat de sauvignon gris et de gewurztraminer, soit trois cépages aromatiques !  De fait, le nez est puissant et fruité, entre notes de raisin frais, de pèche, de brugnon et aussi d’ananas. La bouche est légère, fluide, sans aucune lourdeur, équilibrée. Belle longueur finale. Moins complexe que la cuvée précédente, elle s’avère vraiment facile à boire car sapide à souhait. La teneur en alcool de « seulement » 10,5 ° y contribuant aussi.
Pinot Gris doux, gamme Clémence 2016 : rappelons que la gamme Clémence est une gamme dont les vins sont élevés en fûts de chêne. Ici, le boisé domine discrètement le fruité du vin au service. Mais c’est un boisé très fin et intégré, qui apporte avant tout de la complexité et une petite touche tannique. Fruits exotiques au nez (litchi, ananas). La bouche fait preuve d’une agréable complexité, elle est grasse, très fine, fraîche, longue. C’est clairement une très belle réussite.
C’était là une très belle dégustation, avec six cuvées très bien dessinées. Des vins digestes, fins, fruités, souvent très sapides. Bref, des vins qui donnent envie d’être bus. Et n’est-ce pas là la chose primordiale ?