Trois livres à glisser sous votre sapin de Noël

Et à lire durant l’hiver.
En premier lieu, je vous propose  « Le Vin, entre nature & Culture », d’Azélina Jaboulet-Vercherre.
Cet ouvrage publié en début d’année par les éditions Féret, est un condensé du travail que mène Azélina à partir de ses connaissances encyclopédiques sur les auteurs du vin, sa passion pour le noble breuvage, et de ses dégustations.
Et c’est bien l’art de la dégustation qu’elle entend désacraliser, mais surtout celui suranné que l’homme entretien avec de véritables passéismes, lieux de tous les sens communs que le monde du vin est empreint.
Voila une chose qu’elle a je crois parfaitement réussie, non sans y avoir mis quelques très agréables pincées d’humour.
Azélina Jaboulet-Vercherre aime à rappeler le rapport charnel du vin à l’homme, donc à partir de ses sens, pour rééquilibrer quelque peu celui devenu quasi obsessionnel du rapport cérébral que l’homme a instauré avec le « sang de la terre ».  Le verbe et le vocabulaires sont toujours très généreux, tous comme le sont les exemples et les citations, chose dont l’auteure est elle-même une référence vivante par son art de savoir les transmettre.
Mais l’auteure ne se limite pas à ces seules actions. Elle conduit où plutôt accompagne le lecteur dans son cheminement oenophilique. Son but est rapidement atteint au cours de la lecture : développer puis renforcer l’unicité du rapport que le consommateur-acteur se doit d’acquérir en dégustant les vins de son choix, tout en le libérant des préjugés et des références gravées dans le marbre. 
En ces temps où une certaine forme d’hygiénisme primaire cherche à régner en maître, et où occupe le terrain médiatique avec assiduité, Azélina, elle, aime à se moquer de ses « pauvres buveurs d’eau ». Chose logique pour cette chantre de la mise en avant de la volupté vinique.
« Les envies changent ; le bon goût se cultive, jour après jour. Quelle est la voie s’offrant à l’amateur de vin ? Pas une : une kyrielle. Le vin, c’est la diversité, le changement, la découverte. »
En un mot comme en cent : Azélina Jaboulet est pédagogue. Elle cherche à instruire, certes, mais surtout à libérer les oenophiles et les dégustateurs de leurs chaînes. On ne la remercie donc jamais assez de son action.
Le Guide des Brasseries est Bières Artisanales de Suisse Romande
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Il s’agit de la 2e édition (je suis passé à côté de la première). Contacté par l’éditeur, Creaguide, pour parler de cet ouvrage, j’ai accepté avec plaisir, sachant que le monde la « micro-brasserie » connaissait une vitalité nouvelle depuis quelques années. Un brin naïf, je ne m’attendais pas à recevoir un petit « pavé » de plus d’un kilogramme de lecture. Ce n’est pas franchement le guide du consommateur lambda, celui qui est abandonné dans un vide poche de la voiture, et que l’on utilise lorsque l’on est sur la route et que l’envie d’une bonne mousse se fait sentir !
Dans son « mot de l’auteur », Sylvain Fazan, explique d’ailleurs qu’en raison de l’explosion de l’offre, il a du s’entourer d’une équipe de rédacteurs pour mener à bien l’écriture de cet ouvrage.
Les brasseries sont classées par canton, puis par ordre alphabétique, selon leur capacité de production (Industrielles, Téra, Giga, Méga, Micro, Nano, Pico et même les Home Brewery), et bien sûr leurs spécificités sont bien mises en avant : production, types, volumes. Tout y est. Pour chacune, l’année de création de la brasserie est relevé. Les dernières années ont été fastes et montrent l’engouement pour des bières de qualité, de proximité, originales sinon même typées !
Vaud se taille la part du lion (63 brasseries), bien suivi par Genève (23), le Valais  (22), Fribourg (19), Neuchâtel (09 entreprises brassicoles), le Jura (07). Si l’on s’en tient d’un ratio brasserie/dizaines de milliers d’habitants, le canton du Jura caracolerait en tête d’un classement.
Les noms des brasseries sont très divers. Ils sont souvent révélateurs du lieu où de la région où elles issues (Sierrvoise, Calvinius, la Faougueuse, Bure, Porrentruy…), librement inspirées d’un animal (les Ecureuils, la Marcassine, l’Ours, Loup Blanc, Lynx Marmotte, Singe, …), d’une Légende (La Vouivre, Griffon),  voire d’un jeu de mot. Ainsi j’aime tout particulièrement « Echec et Malt ».
Plus qu’un guide, le livre revient sur l’historique de ce nouvel âge d’or des buveurs d’orge et de malt, donne la définition de chaque dénomination (stout, bockbier, Irish red, mais aussi Blonde, Blanche, Rousse, Noire, Pils, …la liste est longue !
Nanti de toutes les informations préalablement citées, vous pourrez partir en toute connaissance de cause à la découverte de chaque bière élaborées aux « quatre coins de la suisse Romande ».
Que la mousse soit belle et bonne. Santé !
Le Vin selon le meilleur sommelier du monde (astuces et coups de coeur), par Paolo Basso et Pierre-Emmanuel Buss.
Nous voici partis dans « l’intimité » d’un professionnel du monde du vin, un véritable acharné de travail, bien avant d’être le stakhanoviste des concours professionnels.
L’ouvrage est très agréable à lire, Paolo Basso se dévoilant juste ce qu’il faut. Régulièrement dans l’ouvrage il revient sur son parcours professionnel quasi totalement réalisé en Suisse (rappelons qu’il est arrivé d’Italie en Romandie pour apprendre le français, et qu’il a travaillé dans plusieurs établissements de l’arc lémanique et du Valais avant d’aller vivre au Tessin. On lira les passages liés au parcours professionnel de l’homme bien sûr, mais pour les plus curieux de découvertes, c’est bien sûr les chapitres d’association mets et vin qui sont les plus intéressants, ainsi que ceux où il apporte son analyse sur les progrès des grandes régions viticoles qu’il affectionne tout particulièrement. La Suisse y ayant sa place bien évidemment.
Un livre paru aux éditions Favre.