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Les vins du Chablais : dans les Alpes vaudoises, des vins de terroir et de caractère
Avant de vous proposer à la lecture les portraits de trois vignerons du Chablais (Philippe Gex, Jean-Daniel Suardet et Anne Muller) dans les semaines à venir, voici un article sous forme de préambule sur cette région du Chablais. Ces quatre articles relevaient d’une commande du site swissfinewine.ch qui les a proposés très logiquement à la lecture avant moi.
Les terroirs vaudois sont épatants, il faut le dire, car chacune des régions viticoles du canton offre des perspectives différentes, souvent fortes en caractère, aux mêmes cépages. Le Chablais ne fait pas exception à la règle.
Dans cette région de taille modeste (presque six cent hectares), un peu oubliée des amateurs, qui trop souvent filent sur l’autoroute en direction du Valais, tout en lorgnant tout de même du coin de l’oeil les paysages viticoles qu’ils aperçoivent, trop peu nombreux sont ceux qui font le détour pour découvrir cette région.
Pourtant, de Villeneuve à Bex, les jolis vins ne manqueraient pas de les surprendre, car les bons vignerons et caves ne manquent pas.
Alors, en piste pour mieux les découvrir :

Vue plongeante depuis le terroir de l’Ovaille sur le Ch. Maison-Blanche et le vignoble du Clos du Rocher
Avec presque six cent hectares de vignes, soit 15 % du vignoble vaudois, le Chablais possède la troisième superficie viticole de son canton. C’est un vignoble qui se concentre sur cinq appellations communales : Villeneuve, Yvorne, Aigle, Ollon et Bex.

Géologiquement parlant, le terroir de l’Ovaille est l’un des plus jeunes qui soit, en raison de l’éboulement pierreux parti depuis le hameau de Corbeyrier jusqu’à Yvorne en 1584
D’un point de vue climatique et géologique, l’influence alpine est majeure et autorise une grande diversité de sols : du calcaire, des roches de moraines, des sols graveleux d’éboulis à Yvorne, de cônes de déjection marneux-argileux, de gypse, où encore des roches sédimentaires calcaires appelées localement cargneules. Une diversité qui permet au chasselas -tout particulièrement- d’exprimer sa capacité à « rendre le terroir » à la dégustation.

L’Aigle les Murailles, de la maison Henri Badoux à Aigle, est une succes story. C’est le vin suisse le plus connu. Sa production serait proche d’un million de cols par an. Ce qui ne retire strictement rien à ses qualités.
Dans cette région du Chablais, la minéralité du vin est exacerbée, et l’expression « le chasselas, éponge à terroir » prend ici tout son sens .
Outre les terroirs, les expositions et altitudes diffèrent. A Aigle, de puissants murs de pierre ont été construits pour « casser la pente » parfois très forte. Certains vignobles bénéficient de l’influence du foehn pour accroître la maturité de leurs raisins. C’est surtout le cas à Bex, où la proportion de vins rouges est majoritaire à plus de soixante pour cent.
Parmi les cépages rouges traditionnels, on retrouve le pinot noir, le gamay, et aussi la rare mondeuse noire (il en existe aussi une blanche et une grise), un cépage d’origine savoyarde, à la fois délicat mais aussi un peu rustique, c’est ainsi en tout cas que certains la décrivent pour évoquer sa typicité et son originalité.
Le renouveau de l’encépagement du vignoble du Chablais est venu principalement par quelques cépages, dont l’importance reste toutefois fort modeste.
Mais, particulièrement soignés par leurs producteurs, ils peuvent surprendre par leur profondeur de texture. C’est le cas du merlot, de la syrah, du malbec et du gamaret. Quatre cépages qui se sont illustrés lors de la dégustation organisée par mes soins fin novembre 2015 (des commentaires de dégustation à découvrir sur le blog, sous forme de trois articles : chasselas, spécialités blanches et vins rouges).


