A la vigne, encore !

Nous sommes dans une période capitale dans les vignobles, celle des vendanges. Un moment qui permet aussi de rencontrer les vignerons ailleurs qu’au fond de leur cave et cartnozet, où encore lors d’un salon pour présenter leurs vins. J’ai donc multiplié les sorties ces derniers jours. Je suis retourné à Cressier, rencontrer Nicolas Ruedin, du domaine Valentin (un encavage quatre fois séculaire en 2014 s’il vous plait !), suivre la vendange de l’ultime parcelle en 2014 :

Un vin de cépage gamaret, que Nicolas Ruedin prend le temps d’élever et d’affiner avant de mettre en vente. Actuellement, il propose le 2009 à sa clientèle.
A Saint-Aubin, j’ai rencontré Caleb Grob, le directeur de la cave coopérative de la Béroche. Nous nous sommes rendus dans plusieurs parcelles, dont l’une de garanoir, à Sauges. J’ai pu constater de visu les dégâts que peut occasionner le drosophile Suzukii.
Le tri à la vigne est long et demande une grande minutie. Il est non seulement nécessaire mais surtout indispensable pour ce cépage apparemment fort sensible à cet insecte. Il était impressionnant de constater qu’au sein de la même parcelle, la proportion des baies touchées était extrêmement variable.
Les ceps de la rangée située la plus à l’extérieur de la parcelle, et dans sa partie basse, à proximité immédiate d’arbres fruitiers (des cerisiers) d’une propriété privée, montraient des grappes quasi totalement condamnées. Le vigneron propriétaire ne conservant qu’au mieux une baie sur cinq ! Quelle abnégation pour sauver ce qui pouvait l’être. Son père, âgé de 72 ans me confiait que pareil tri relevait du « jamais vu ».
Nombre de guêpes et d’abeilles se sont invitées à un véritable festin offert par ces baies sucrées, rendant le travail de l’homme encore plus compliqué.

Du drosophile Suzukii, on en parlera également en Lavaux. Blaise Duboux  ayant lancé cet avis de recherche on ne peut plus explicite : drosophila SuzukiiInformé voici plusieurs semaines par un collègue valaisan de la virulence de l’attaque, il aura été parmi les premiers à protéger ses vignes avec de l’argile. En tout état de cause, à l’instar de ses collègues il annonce un troisième millésime consécutif de petits rendements. avec sans aucun doute des vinifications qui pourraient être compliquées.
Puis je suis allé tchatcher un moment avec Benjamin et Luc Massy qui ramassaient les raisins de chasselas du Clos du Boux, et de déguster en compagnie de Luc et de Baptiste (un vigneron bourguignon qui est régulièrement de passage dans la région) un Epesses 2012 de la cave, avec un seul verre, tournant toujours sur sa droite, comme il sied partout en Lavaux, hormis à Riex, où il tourne à gauche.Clos du Boux En quittant Epesses, passage un bref instant dans la cave de Louis Fonjallaz, pour constater que ses cuves sont bien vivantes : oeil-de-perdrix