Visite chez Pierre Monachon, vigneron-paysagiste en Lavaux

En cette journée du 03 octobre, j’ai poursuivi et terminé ma route chez Pierre Monachon, à Rivaz (j’avais rencontré plus tôt dans la journée Pierre-Luc Leyvraz et Luc Dubouloz).
Pierre m’a rejoint devant sa cave, le sourire aux lèvres et m’a glissé : « on va voir les vignes pour commencer »? Comment résister à pareille invitation !

Nord-Sud

Sur la rangée du bas, côté Nord, les feuilles ont été retirées pour permettre une ventilation des baies et leur séchage après la pluie. Sur la rangée du haut, côté Sud, elles ont été conservées pour éviter que le soleil ne rôtisse les raisins.


grappes de merlot le long d’un mur


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Un très beau chasselas se prépare !

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Quelques pas dans celles-ci suffisent pour se rendre compte du travail qui y est réalisé. C’est un véritable jardin, entretenu avec une passion évidente. Des foyers de pourriture ? Je n’en verrais pas. Tout au plus, de temps à autre, une baie atteinte de pourriture grise, que Pierre Monachon élimine avec soin et doigté. Je m’étais promené huit jours plus tôt à quelques dizaines de mètres de cette parcelle. La différence est parfois considérable. Ici, les vignes sont bichonnées, elles ont l’air heureuses !

Ici aussi, bien sûr, les baies sont encore insuffisamment mûres. Le vigneron me dit « pas besoin de réfractomètre, la couleur des pépins et le goût du jus me suffisent pour lancer les vendanges ». Pour ce millésime 2013, il évoque une date, le 23 octobre, soit dans près de trois semaines.
En cave, nous dégusterons trois vins, en compagnie de ses deux fils qui nous rejoindrons dans le carnotzet et avec lesquels je resterai à discuter un bon moment après son départ pour d’autres obligations.
Si l’ainé se destine à une profession scientifique (il est diplômé de l’EPFL), son frère Basile reprendra l’exploitation viticole l’an prochain. Il est solidement formé professionnellement et Pierre Monachon considère que le moment est désormais opportun pour un passage de relais entre le père et son fils à la tête de l’exploitation. Cela se fera dans quelques mois.
Pierre ne prendra pas sa retraite pour autant. Son plaisir à travailler dans les vignes le comblera. Pour l’heure, Basile peaufinait quelques détails pour se rendre en Allemagne chez un vigneron, puis en Afrique du Sud. Deux derniers stages avant de se vouer à son domaine, pour lequel il ne cache pas sa chance de pouvoir le reprendre dans un état exceptionnel.
Les vins dégustés :
St-Saphorin « Les Manchettes » 2012 : ce chasselas est un vin membre de la Mémoire des Vins Suisses depuis trois ans. Fruité croquant accompagné de notes végétales mûres. En bouche, il a beaucoup de finesse, de fraîcheur, de l’équilibre et du caractère. C’est un très beau chasselas.
Dézaley « Les Côtes Dessus » 2012 : un peu retenu au nez, où je perçois des notes de noisettes, de brûlon, ce vin fait montre en bouche de finesse et de fraîcheur. Il montre bien que discrètement, qu’il possède des épaules. A savoir attendre.
Merlot 2010 : des notes d’amande douce, de cerise, ce merlot est gourmand en bouche, ses tanins sont très fins, il possède une jolie mâche. Le boisé est très discret. C’est un vin dans le parfait style du vigneron : tout en finesse, ce qui n’empêche aucunement d’avoir du caractère.
Nouveau, un site Internet : www.domainemonachon.ch