Mes visites de caves

 
« Rouvinez Vins » était la cave historique l’an passé à Vinéa. Elle fêtait ses soixante cinq ans d’existence. Quelques mois plus tard, elle a changé sa raison sociale et s’appelle désormais Domaines Rouvinez. Un nouveau nom certainement plus conforme à la politique de cette grande maison, bâtie sur une multiplicité de domaines viticoles répartis sur tout le Valais.

Changement de raison sociale et aussi l’occasion pour Jean-Bernard et Dominique, les deux frères aux commandes depuis trente cinq ans, d’annoncer qu’ils passent en douceur la main à leurs enfants, sans toutefois se retirer totalement. La nouvelle génération (la 3eme) c’est Véronique, ingénieur ETHZ en alimentation, qui va prendre en charge la production des vins, son Frédéric gèrera l’administration. Leur cousin Philippe gèrera prochainement le secteur commercial et l’essor des marques des domaines. C’est une certaine forme de compagnonnage, mais dans un esprit familial.

Dominique Rouvinez  (en photo ci-dessus) a pris soin de rappeler qu’un grand vin a pour objectif de plaire, de réjouir, d’émouvoir et de « révéler le génie inimitable de son origine ». Il aura cité Pascal Ribereau-Gayon :  « les meilleurs vins sont ceux obtenus avec des cépages fins qui arrivent juste à maturité sous le climat où ils sont plantés ».

De ces vins, voici ce que nous pouvons en dire avant dégustation : sélection de petites grappes à petits grains, tri minutieux, provenant du coeur des domaines sélectionnés. Leur vinification et élevage se fait durant douze mois en foudres de chêne suisse (un contenant très apprécié de Dominique Rouvinez en particulier).

Jean-Bernard Rouvinez

Il s’agit de vins d’assemblage nés de six cépages tardifs, soit de 3eme époque :

• l’assemblage rouge : Cornalin (domaine de Montibeux), Humagne rouge (domaine de l’Ardévaz) et Syrah (domaine de Créta-Plan),
• l’assemblage blanc : Petite arvine (domaine des Seilles, Savagnin blanc (domaine de La Leyraz) et Marsanne (domaine de Prafalcon).

Ces crus sont nés d’une réflexion qui aura duré cinq années et où chaque membre de la famille, mais aussi des salariés, aura participé.

Je passerai sur la proportion des cépages de ces deux assemblages, ils pourraient varier dans le temps selon les millésimes. Je crois aussi qu’un assemblage joue sur la complémentarité des cépages afin d’offrir un vin harmonieux et typé.

C’est Véronique Rouvinez qui aura présenté ces deux vins lors de la dégustation dans la cave (mais ce sont mes notes de dégustation ci-dessous, je ne suis pas sténo) :

• Coeur de Domaine (ass. Rouge) : nez fin et complexe, légèrement empyreumatique, fruité (cerise, griotte, pruneau), épicé. La bouche est généreuse, puissante, concentrée, d’une très belle fraîcheur, les tanins sont gras, fins, serrés. La longue finale fait la part belle aux notes fruitées.
• Coeur de Domaine (ass. Blanc) : Belle attaque, « coeur » de bouche gras, très fin, sans lourdeur. Belle complexité aromatique (agrumes, framboise) associée à une discrète minéralité et un caractère légèrement épicé en finale. Beaucoup de fraîcheur et de finesse et d’équilibre, grande longueur. Un grand vin blanc harmonieux et élégant !

Frédéric Rouvinez aura évoqué l’habillage des flacons. Une bouteille bordelaise dite « Antique » de 75 cl ou  en magnum. Les bouchons, d’une longueur de 49 mm, sont de type « extra-fleur », sans aucune nervure.
Sur les étiquettes, il y a la volonté d’une simplicité, un élément qui est cher à la famille, mais la mention « Cru de Terroirs Exceptionnels », pour évoquer ces deux vins qui se veulent être le nec plus ultra de la production des Domaines Rouvinez.
Deux vins qui auront surpris à l’aveugle un certain Robert Parker, qui les a dégusté récemment en compagnie d’Alain Reynaud (un ami de la famille Rouvinez), un oenologue bordelais qui était d’ailleurs présent à Sierre le 16 mars dernier pour la présentation de ces crus.

Alain Reynaud

Nous poursuivrons le programme au Terminus, le restaurant du Chef Didier de Courten, dont la famille Rouvinez est propriétaire des murs. A suivre…