L'amigne 2001 de la Cave des Tilleuls a fini de digérer son fût de chêne

Cette amigne-là, je l’ai beaucoup aimée dans sa prime jeunesse. Elle avait pour elle de posséder un caractère, une orientation haut de gamme peut-être aussi unique parmi les vins de ce cépage dégustés en cette période. Puis, elle m’a énervé. Son boisé devenait outrancier, pesant, lourd, occultant d’une certaine façon la beauté de la matière.
Pour mon dernier flacon, j’ai un peu joué à quitte ou double. J’ai décidé d’attendre que le vin ait dix ans de bouteille. Patience et longueur de temps allaient-ils offrir à ce vin une digestion de ses arômes d’élevage en fût de chêne ?
La réponse est oui.
L’élevage est désormais totalement intégré à la riche matière de cette amigne. Le sucre résiduel lui, est encore bien présent. Combien de grammes ? Je l’ignore. Vingt peut-être trente. En bouche, cette sucrosité, qui n’est pas encore totalement fondue, n’aura eu qu’un défaut : interdire un accord mets et vin en cours de repas. Nous aurons donc dégusté cette amigne en fin de repas, sur trois jours. Les arômes perçus typent le cépage : écorce d’agrume, en particulier la mandarine, mais aussi une note de miel.
Un bien joli vin, gras et dense, ayant conservé fruité et fraîcheur, long en bouche. Je suis bien content d’être réconcilié avec lui !
Le site internet de Marc-Henri et Fabienne Cottagnoud de la Cave des Tilleuls