Domaine du Mont-d'Or, verticale de surmaturés du 15 octobre 2012 (I) : Présentation du domaine

Je crois que c’est un fait connu de tous ou presque : le Valais viticole produit entre autres vins des liquoreux de classe mondiale.
Le Domaine du Mont-d’Or possède avec les vins doux une riche et longue histoire et peut faire office de pionnier en la matière dans son canton. Voici quinze jours, une vingtaine de journalistes et blogueurs venus d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse ont pu participer à une dégustation verticale de ses vins liquoreux commentée par son directeur Simon Lambiel et le journaliste Thomas Vaterlaus.
Cette dégustation s’est tenue dans une salle de conférence de la Prime Tower de Zurich, à son 34e étage. Une prise de hauteur impressionnante certes, mais qui n’a pas influé sur la dégustation, qui s’est « élevée » du seul fait de la qualité des vins.Ainsi qu’écrit ici sitôt la dégustation de Zurich réalisée, cette dernière, quoique fort homogène, mais avant tout d’un très haut niveau, a mis en évidence un respect de la typicité des cépages de ces trois vins liquoreux du domaine, mais aussi de l’évolution du caractère des vins -et pas de leur style ou de leur esprit- à partir d’éléments nouveaux mis en œuvre et exigés par la Charte Grain Noble ConfidenCiel au milieu des années nonante.
Simon Lambiel, directeur du Domaine du Mont-d’Or. (crédit photo : Dom. du Mont-d’Or).
Le Domaine du Mont-d’Or et son histoire :
Il est situé à l’ouest de Sion, dans le Valais central, sous la colline de Montorge, dont on peut imaginer que bien avant les vignes il y aura poussé de …l’orge. Ses vingt quatre hectares sont constitués de 220 terrasses de pierres sèches et fait rare en Valais, sont d’un seul tenant ce qui renforce le sens du mot domaine. L’altitude des vignes va de 495 à 660 m (le sommet de la colline de Montorge étant à près de 800 m d’altitude). Les murs portant les terrasses totalisent 15 km de longueur.
Mont-d’Or a été créé en 1848 par un vaudois, François-Eugène Masson, conquis par la beauté du lieu, et qui après avoir acheté les terres a entrepris de l’aménager en commençant par le défricher puis de dresser les murs de pierres sèches avant de niveler le terrain et de planter la vigne.
Georges Masson, fils du fondateur, a rapporté du Schloss Johannisberg dans le Rheingau, en Allemagne, des sarments de sylvaner en 1870. Ce cépage appelé Rhin en Valais -le Johannisberg étant le nom du vin- est le cépage blanc le plus planté dans le canton après le Fendant (chasselas). Avec près de 8,5 ha ce cépage représente 40 % de la surface viticole du domaine.Les guérites du Domaine du Mont-d’or sont d’un beau jaune soutenu et se repèrent loin à la ronde. (crédit photo : Dom. du Mont-d’Or).
Les parcelles réservées aux vins sûrmaturés se trouvent pour leur grande majorité sous le bisse de Montorge, à mi-coteau, au centre et à l’Est du domaine..
En raison de la sécheresse de la région dont la pluiviométrie est inférieure à 600mm annuellement et avec une insolation supérieure à 2000 heures, des températures estivales élevées et de la pente qui favorise le drainage lors des pluies, l’irrigation des vignes s’avère nécessaire. Pour cela, un bisse a été réalisé. L’eau provient du lac de Montorge, situé sur l’autre versant de la colline (photo). C’est donc une eau qui est considérée comme tempérée, puisque ne venant pas directement de la montagne (est-il nécessaire de rappeler que le Valais est un canton alpin?). Il va de soit que l’irrigation est contrôlée et qu’elle est utilisée au plus fort de l’été. Pour les promeneurs, il est bon de savoir que le bisse de Montorge est balisé et permet des promenades pédestres. Voici un lien indispensable qui répertorie les bisses valaisans.Le lac de Montorge permet une marche aisée autour de ses eaux et un accès à la maison de la nature, espace informatif et ludique sur la faune et la flore de la région. (photo archive personnelle). Depuis le parking l’on peut bien sûr prendre le départ du bisse pour le longer sous le versant sud de la colline de Montorge, en traversant le domaine du Mont-d’Or.
Les sols sont variés : calschistes gréseux ou brisés. Le calcaire dont la teneur varie selon les parcelles domine donc. Mais il y a aussi des limons, des argiles, qui se conjuguent avec une profondeur variable des sols, la variation de l’altitude et des expositions.
Le Domaine du Mont-d’Or est inscrit à l’inventaire des sites naturels d’importance nationale et se trouve être un site protégé.
Les vignes sont cultivées en production intégrée et possèdent le label Vinatura. Observez ci-dessous sur le cliché hivernal la haute densité des ceps en gobelet et leurs échalas.
L’élevage des vins est réalisé dans une cuverie, partiellement construite dans la roche, et donc souterraine. Elle alterne des cuves inox avec des foudres de bois de 2000 à 20.000 litres. Des fûts de chêne de 228 l (des pièces bourguignonnes) sont aussi utilisées, ainsi que des demi-muids.Outre la production de vins doux, le Domaine du Mont-d’Or réalise également des vins blancs secs ou moelleux à partir de chasselas, de riesling (2 ha), de Johannisberg et de Petite Arvine. Trois vins rouges sont vinifiés en mono-cépage : humagne rouge, syrah et cornalin. Enfin, il existe encore trois vins d’assemblages, un blanc et deux rouges. (crédit photo : Dom. du Mont-d’Or).
Les notes de dégustation des douze vins de cette verticale de surmaturés seront communiquées dans le courant de l’après-midi. Restez connectés ! En attendant, voici le lien du site internet du domaine.