Pierre Monachon, vigneron à Rivaz, le parti pris de l'élégance


Une visite chez Pierre Monachon, vigneron et syndic de Rivaz, c’est décidément un excellent moment assuré.
Bien sûr, la qualité des vins de la Cave de Derrey Jeu pourrait à elle seule motiver mes visites. Mais derrière les vins, il y a l’homme, et celui-ci possède le calme et la passion d’un vrai terrien, ancré dans son terroir aussi solidement que les racines des ceps de ses vignes. Amoureux de ses terres sans aucun doute donc, mais aussi certainement fier de ses vins, dont il parle avec beaucoup d’humilité. Il reçoit ses visiteurs avec cordialité, simplicité et sincérité.
Une visite humaine autant que viticole, voila qui compte ! Pour tout dire, il y a quelque chose de voluptueux à faire prolonger ces moments passés auprès de vignerons tels que Pierre Monachon. C’est certainement l’une des plus belles motivations à l’écriture des pages de cet espace !
Mais place aux vins désormais :
Les vins blancs :
St-Saphorin les Manchettes 2008 : un chasselas tout en finesse, frais, équilibré sur des notes herbacées, mais mûres.
Dézaley Les Côtes Dessus :
2008 : un chasselas qui m’a paru « opaque », peu causant. La matière est fine et élancée, ressemblant à s’y méprendre au physique de son « géniteur ». Un vin qui tranche avec l’épaisseur de nombres de ses pairs du Dézaley, par sa souplesse et sa droiture. L’ensemble est frais, délicat, la finale s’épanouit agréablement sur une note citronée.
2003 : Un vin rond, aux arômes d’encaustique, de citron également. Jolie finesse, une matière dense, au caractère presque crémeux, mais sans lourdeur. Un vin qui s’avère déjà prêt de son apogée. Il est marqué par son millésime, sans aucun effet caricatural toutefois.
1990 : Beaucoup de finesse en bouche et d’équilibre, malgré les notes évoluées à nouveau sur l’encaustique, peut-être aussi un léger rancio (flacon ouvert la veille pour un passage de journalistes), mais une finale longue qui conserve de la fraîcheur avec toujours une note citronée rafraîchissante. Un vin qui possède une structure élancée à nouveau.
Les vins rouges :
Manus Extrema 2008 : jolie robe de couleur rubis profond, nez fin, fruité (fruits rouges, mais épices également). La bouche est suave, fraîche. Les tanins sont fermes mais soyeux, la matière offre un beau volume. Un vin qui s’offre déjà aujourd’hui avec beaucoup de plaisir, mais qu’il faudrait savoir garder dans sa cave quelques années aussi.
Merlot 2007 : un vin élevé en fûts de chêne. Un cépage que Pierre Monachon apprécie tout particulièrement. Fruité  sur des notes de fruits rouges (groseille) de chocolat. Beaucoup de fraîcheur, de finesse et d’équilibre. Un vin leste, au très joli toucher de bouche. Ne recherchez pas puissance et volume, se vin se présente, une fois de plus, dans un registre où l’élégance prime. Jolie longueur.
Pinot noir 2008 : de la fraîcheur et de l’équilibre à revendre ! Un vin fruité, sapide, dôté d’un très joli volume en bouche, et au toucher de bouche tout en finesse. Les tanins sont très fins, délicats, mais serrés. Belle longueur. Une fois encore, un vin bâti sur l’élégance. Mon coup de coeur de cette dégustation.
Oserai-je un conseil ou une proposition ? Oui, sachez que l’ensemble des vins de la cave était encore disponible lors de mon récent passage à la cave.
Laurent
le lien avec ma visite chez Pierre Monachon en 2008 (et coordonnées du vigneron)

La commune de Rivaz et ses vignes, vues depuis l’extrémité Est du Grand Cru Dézaley. Au coeur du Lavaux !