Mes visites de caves

Passage à l’improviste fin 2010 chez Jean-Daniel Giauque, du domaine du Signolet, à La Neuveville. Traditionnellement, les caves de la région sont ouvertes deux ou trois heures le vendredi après-midi et le samedi matin. Je n’avais pas grand risque de déranger. L’homme est là, au téléphone devant sa cave. Cela semble bien parti.
Je me présente, il se souvient très vite de notre première rencontre (à lire ici) et il remarque aussi immédiatement les trois (très) petites vaches sur mon pullover …ce qui ne manque pas de l’amuser.
Il prépare son opération cave ouverte (qui débute dans moins d’une heure), répond aux appels téléphoniques, embouteille une cuvée avec son personnel. Je le laisse à son travail et lui annonce que je pars faire quelques photos dans la commune et repasserait un peu plus tard.

La Neuveville, commune vigneronne du bord du lac de Bienne, est une cité médiévale du 14e siècle. Elle a conservé quelques atours remarquables : diverses tours fortifiées tout particulièrement. Et un fort joli panorama depuis le le quai faisant face au lac de Bienne.

Vous pouvez voir cette rue depuis la webcam placée sur la tour (voir dans les liens).


En l’an du Seigneur 1520, le 21e jour du mois de juin.

La presqu’île Saint-Pierre partage le lac de Bienne sur près de cinq kilomètres.
Avant le recalibrage des eaux des trois lacs (Morat, Neuchâtel et Bienne) la bande de terre était invisible et son extrémité était une île (où séjourna Jean-Jacques Rousseau). La photo a été prise sur les hauteurs de la commune neuchâteloise voisine, Le Landeron.
J’ai dégusté l’ensemble des vins proposés à la dégustation. Entre discussion avec des amateurs, le vigneron ou son personnel, il était impossible de prendre des notes.
Parmi les vins blancs, j’ai bien aimé les deux cuvées de pinot gris (2008), le surin (sauvignon gris), un muscat très aimable (à prix doux : 12 CHF les 75 cl) le viognier, riche et plein de vigueur, le savagnin rose (gewurztraminer). Très joli vin blanc d’assemblage, la cuvée Mathilde (du prénom de sa fille) vraiment très élégant, vif, arômatique.
Pour finir, je déguste un vin qui vient d’être embouteillé quelques minutes plus tôt : une roussette (ou altesse). Nez frais et arômatique, avec une note dominante de pomelos, la bouche est structurée, riche, mais avec une belle tension. Un vin qu’il faudra laisser vieillir pour le laisser s’affiner. Très prometteur. (pas donné à 28 CHF, c’est le vin de spécialité le plus onéreux de la cave).
J’ai goûté aussi quatre vins rouges. Ma préférence  allant à l’assemblage Carré blanc, j’ai aussi bien apprécié la franchise du vin de St-Laurent, frais, tendu, mais avec du corps. Le pinot noir classique est plutôt léger, mais la compléxité et la richesse n’étaient pas le but de ce vin qui se veut être un vin de plaisir.
Ceux qui connaissent quelque peu la région, savent déjà que cette cave est pour le moins iconoclaste ! Jean-Daniel Giauque est un vigneron mais aussi un ampélographe connu et reconnu. Au Signolet, il a planté quelque cent variétés différentes. Un quart de ces cépages seulement lui est utile pour la cave. Aujourd’hui, il l’avoue spontanément : cela en fait trop.
Les caves ouvertes se poursuivent chez ce vigneron tout le week-end.

Jean-Daniel Giauque
Chemin Prés Guëtins 1
2520 La Neuveville
079 321 06 16

Laurent