Olivier P et Reto M ? Une visite bio sinon biodynamique

J’avais déjà rendu visite l’an passé à Reto Mueller, vigneron et oenologue biodynamiste, qui se présente comme un vigneron artisan, ce qui ne semble absolument pas faux. Je l’avais rencontré il y a quelques années en compagnie d’Olivier (que je connaissais déjà) sous la tonnelle de Marie-Thérèse Chappaz.
Cette année pour les caves ouvertes 2011, il a fait de la place à son copain Olivier Pittet, vigneron à Branson (Fully). Olivier cultive 4000 mètres carrés de vignes. Il a isolé quelques pieds de grosse arvine dans le vignoble et les a fait greffer puis a procédé à une plantation de ceux-ci ! Actuellement la deuxième feuille est en cours pour ces jeunes plantes. D’ici deux où plutôt trois ans, le premier jus de ce cépage devrait avoir fermenté et devrait être pouvoir se laisser déguster ! J’ai déjà évoqué son chasselas Le Raffort en ces pages, ainsi que le gamay vieilles vignes (faire clic ici et une nouvelle page tu ouvriras). La densité des ceps dans une parcelle est proche de 20.000 pieds/ha. Venu avec son PC et offrant en diaporama une galerie de photos, Olivier nous a montré qu’il y avait encore de la place pour laisser croître des plantes -envahissantes parfois- qui le font peut-être passer pour un barbare où pour fou aux yeux de certains de ses voisins. Sur la rive droite des coteaux valaisans, il y a donc de la place pour de l’enherbement.
Nous avons dégusté des vins des deux vignerons proposés dans la salle d’accueil, mais nous avons aussi été conviés à taster dans la cave, des vins prélevés aux fûts (oh, le pinot noir de Charrat !). Certains vins dégustés sont épuisés à la vente, mais l’envie de les proposer aux amis étant trop forte pour nos deux vignerons, nous avons pu les goûter quand même.
Les vins en bouteille, dans « l’ordre » de dégustation :
Le chasselas 2008 (vaudois, de Luins) de Reto. J’avais déjà beaucoup apprécié ici ce vin l’an passé, puis à la maison. Olif, a qui j’en ai offert une quille en fin d’année passée, en a d’ailleurs parlé chez lui. Toujours sur le fruit, très fin, la bouche est souple et digeste. A boire.
Le Raffort 2008 d’Olivier : pas de note prises pour ce vin qui montrait des signes nets d’oxydation.
Le Johannisberg 2009 de Reto : Toujours ce nez de pierre à fusil, mais aussi des notes d’amande, de poire. En bouche, bel équilibre entre richesse (un peu de sucre résiduel peut-être ?), et une vivacité de  aloi.  Vin de belle longueur. Issu du terroir de Ravanay à Chamoson.
Le Johannisberg 2007 de Reto : notes de pierre à fusil encore plus marquées. Cornalin parle de notes de livèche, de chou, on se retrouve aussi sur une note de melon. Bouche vive et tendue.
Ass. de Fully 2009 d’Olivier : Du fruit au nez. En bouche, très belle attaque, puis le vin révèle sa puissance. Une matière riche et fondue, longue. Un vin puissant et élégant.
Assenda 2007 de Reto : un assemblage (qui n’existe plus), de Johannisberg (pour moitié), de petite arvine et de chardonnay (parts égales : 25 % chacun). Beau fruité sur les agrumes, un vin gras, fin, riche mais sans lourdeur, car tonique.
Chardonnay 2007 de Reto : Du fruit ici aussi, mais du jus surtout ! Un vin qui semble avoir pas mal évolué par rapport à l’an passé. Un ensemble mûr, où l’acidité du chardonnay se montre avec une grande franchise et évidence. J’ai une bouteille à la maison que j’ouvrirai prochainement.
Je n’ai plus pris de notes ensuite (on discute aussi), il y avait chez Reto un gamaret bien structuré mais tendre (sans lourdeur). Quel millésime ? Un diolinoir 2008, fin, élégant. Nous aurons aussi dégusté la cuvée Racines d’Olivier. Un assemblage de cépages rouges avec une dominante importante du gamay. Cinq parcelles et des vignes dont l’âge atteint 70 ans pour certaines). Rendement de 500 gr au mètre carré. Cuvaison très longue. Pas de filtration, élevage en barrique de trois vins. Et bien sûr, pas de levures exogènes. Le millésime 2008 est un véritable colosse ! Une cuvée concentrée, mais gourmande et fruitée.
 
Le lien vers le site de Reto c’est ici
Olivier ne dispose pas de site, mais d’un numéro de téléphone portable. Si vous souhaitez une dégustation et une découverte in situ de ses vignes, contactez-moi, je ferai suivre votre demande.