Dis voir, toi …un diolinoir ?

Rencontre avec un cépage né voici une quarantaine d’année à Pully, à la station de recherche fédérale (voir plus bas, mon « informateur » -que je remercie- m’a transmis une fiche sur ce cépage).
Diolinoir 2008 de la Cave Fin Bec
(j’en connais un qui va être intéressé par cette cave !).
Un vin élevé en barrique.
Robe d’un rubis très sombre. le nez est marqué par une note vanillé que je ne trouve pas envahissante, contrairement à Mme Vinsconfédérés qui la trouve trop appuyée. Le nez parait un peu lourd, avec des notes de fruits noirs (dont le sureau), mais aussi de graphite, de goudron.

La bouche est riche, les tanins sont compacts, gras. L’ensemble ne manque toutefois pas de cohérence, la puissance est réelle, l’alcool et le boisé sont intégrés. La finesse se développe durant la finesse. Un vin loin d’être inintéressant, manquant un peu de fraîcheur à ce stade d’évolution. A laisser vieillir quelques années avant consommation sans aucun doute.

Laurent
La fiche du cépage DIOLINOIR :
Le Diolinoir est un cépage relativement récent. Il a été sélectionné par les stations fédérales de Pully en 1970 en fécondant du Rouge de Diolly par du pollen de Pinot Noir. Si le Pinot Noir est bien connu, le Rouge de Diolly a été introduit dans la collection des stations fédérales en 1940 en provenance des collections du Dr. Henry Wuilloud de Diolly sur Sion. Le nom exact de cette variété, mère du Diolinoir, qu’Henry Wuilloud assimilait au Poulsard Noir du Jura, n’a finalement pas pu être établi par les ampélographes.
Le Diolinoir a été sélectionné dans le but de mettre à disposition des viticulteurs un cépage qui puisse à la fois mûrir sous nos latitudes, qui soit au bénéfice d’une structure concentrée, avec des tannins et une intensité colorante très supérieurs à la moyenne. Ainsi, la culture du Diolinoir permettra de disposer d’un cépage très utile pour ses qualités dans un assemblage, amenant à la fois la couleur et les tannins que les vinificateurs trouvaient autrefois auprès de vins rouges achetés à l’étranger. Au printemps 1990, après 20 ans d’observation et d’essais, le Diolinoir est entré officiellement dans la liste des cépages autorisés en Suisse.
Le Diolinoir résiste bien à la pourriture. De maturité moyenne et de bonne fertilité, il exige une parfaite maturation pour exprimer toutes ses qualités. Il n’est donc pas conseillé de le planter trop haut dans le vignoble car le sondage idéal à obtenir est supérieur à 90° Oechslé. Les grappes sont moyennes et allongées, assez compactes avec un pédoncule court. Les baies bleu-noir ont un jus incolore et une pulpe juteuse.
Le vin est fruité, corsé et surtout très riche en couleur et en bons tannins. Le Diolinoir est très rarement bu seul car un élevage en cave de quelques années serait nécessaire pour arrondir la force de sa jeunesse. Il est de plus en plus souvent marié à la Dôle ou assemblé avec d’autres cépages auxquels il apporte sa belle robe, sa structure particulière et son aptitude plutôt bonne au vieillissement.