A l'aise à St-Blaise, au BOCCA

Le Bocca de Claude Frôté est une adresse incontournable depuis longtemps en terre neuchâteloise pour les gastronomes.
Depuis belle lurette, il « caracole » en tête de chaque classement régional réalisé par les guides gastronomiques. Aujourd’hui encore, il reste au sommet. Non pas que sa côte s’effrite, car il possède toujours un beau 17/20 au Gault & Millau et reste le seul étoilé neuchâtelois du guide du pneumatique. La concurrence est peut-être plus vive, ce qui n’est certainement pas une mauvaise chose.
En cette fin décembre, nous voici de retour au BOCCA, pour un repas anniversaire, avec un ami.
Presque contre toute attente, nous avons choisi d’un commun accord le menu « terre », il nous a tout simplement plus tenté que le « mer ». Contre toute attente ? Oui, le BOCCA, c’est pour nous l’adresse de choix pour goûter des poissons parfaits.
Nous débuterons notre soirée avec un Champagne servi à l’apéritif, au verre. Il s’agit du brut Grande Réserve de chez J. de Telmont. Note toastée délicate au nez, la bouche est fine, vive, discrètement minérale. Un vin qui provoque une agréable stimulation des papilles gustatives. Très apprécié.
Il est temps de passer à table.
 
Le premier plat : Brûlé et glacé de filet d’agneau au taboulé et gelée de piments. C’est une entrée tonique, épicée, réussie tant d’un point de vue gustatif que visuel. Je vous invite à voir la photo de ce plat sur le site du restaurant (lien en bas de page). C’est la photo de gauche de la page d’accueil du site.
Le premier vin sera un blanc valaisan. C’est l’Ermitage 2005 de Philippe Darioli, producteur valaisan de Martigny, mais dont la cave est installée à Riddes. J’avoue que mon intérêt pour ce vin est double : d’abord parce que je l’imaginais se marier avec deux des plats du menu, mais aussi parce que j’en possède trois bouteilles en cave. Un vin que je n’avais jamais goûté sur ce millésime. Il a été acheté en confiance (j’ai pris les trois derniers flacon qui étaient en vente à l’époque).
Ermitage 2005 Philippe Darioli
Cet Ermitage est un vin puissant, frais, gras, élégant, tonique, fin et long. Des arômes boisés discrets au nez (touche vanillée plus que beurrée), et aussi de truffe, d’olive verte et …de coing (une note décelée par chacun de nous trois). Un très joli vin d’ermitage (marsanne), et une très belle réussite valaisanne dans ce millésime (un millésime que j’aurais plaisir à revoir dans les années à venir, puisque 2005 est le millésime de « Vins-Confédérés Jr ».
Je dispose dans notre cave de vins dans ce millésime de Marie Bernard Gillioz, Marie-Thérèse Chapaz, Gérald Besse et donc aussi de Philippe Darioli. De la première à la dernière dégustation de ce vin, nous étions trois à avoir été conquis par cet Ermitage.
Je n’ai aucunement l’intention de jouer au prophète , mais c’est avec des blancs de ce calibre que le Valais va faire sa place dans l’Olympe viticole !
 
Le deuxième plat : Cannelloni de lapereau servi avec son émulsion légèrement tomatée
cannelloni de lapereau
C’est fin et diablement gourmand. Les épices sont dosés pile poil (c’est important compte tenu que ce plat se glisse entre deux plats de fort caractère).
Pour ce plat ainsi que pour le dernier, nous voulions un vin rouge (et pourquoi pas ?).
Suissitude quand tu nous tiens ! 😉
J’ai tranché pour un vin du Tessin, la cuvée BALIN 2006 de la Cantina Kopp von der Krone. Un vin plaisant, mais qui divisa quelque peu lors du premier plat servi, par ses arômes étonnants, de lierre, de vanille, de chocolat, de poivron vert,mais aussi une légère note d’orange très mûre. En bouche, j’ai également retrouvé une note de pointe de crayon. Le nez était également marqué par une note toastée (trop, selon nous). La bouche, nerveuse, tendue, donc tonique, longiligne, m’a bien plu. Le vin gagnant en profondeur et en complexité en s’aérant. Ce Balin est un assemblage de merlot, bien sûr, et de cabernet (05 %). J’avais pensé à une petite part de syrah (à cause de la note d’agrume), mais non. Un vin qui devrait gagner à être attendu un peu sans aucun doute. Pas d’AOC Ticino pour ce vin, il semble que cela soit le fait de la volonté du domaine d’être en vin de table.
Balin 2006 cantina Kopp von der Krone
 
Le troisième plat : Foie gras de canard poêlé, sauce à la Téquila et au gros sel de Guérande et retour sur l’Ermitage de Philippe Dariol, une association qui roula toute seule.
foie gras poelé et Téquila
 
Le dernier plat  : Brochette de filet de boeuf au poivre concassé servie sur un fond de purée de pommes de terre aux tanins.
Cette fois, le Balin a gagné en complexité à l’aération. Le vin se marie très bien avec ce plat puissant et de caractère. Pour la photo, retournez sur le site du Bocca, toujours en page d’accueil, c’est la photo du centre.
Avant de passer au dessert, un arrêt par le plateau des fromages était indispensable. Des fromages qui proviennent de plusieurs adresses : St-Imier, La Chaux-de-Fonds (Pierre-Alain Sterchi). On salive devant le choix, on apprécie la présentation (service attentif et efficace) et on goûte à des fromages parfaitement affinés. Palme d’Or à la Tête de Moine, un fromage affiné de façon exclusive pour le BOCCA.
le plateau de fromages
Rien de hors norme question nombre, mais une qualité irréprochable. L’occasion était belle de faire goûter le chardonnay du patron à notre ami. Je n’ai pas pris de note, ce que je relève, c’est avoir apprécié que le boisé soit plus discret que sur les autres millésimes dégustés auparavant (toujours au Bocca d’ailleurs).
 
Place au dessert :
zedessert
 
Le « vin du patron » :
Claude Frôté est également co-propriétaire d’un domaine viticole familial à La Neuveville (le cuisinier neuchâtelois est en fait bernois). Un domaine assez unique en Suisse, puisque ne produisant qu’un seul vin, de chardonnay de surcroît. Sur une surface de quelques trois hectares, est produit un chardonnay dense, séveux, crémeux, élevé à la bourguignonne (un producteur de Côte-d’Or apporte ses conseils). Pour en savoir plus, il suffit de se rendre sur le site du domaine, voir le lien plus bas.
 
Bref, une fois de plus, nous avons été à l’aise à St-Blaise, au Bocca. Merci à Claude Frôté et à toute son équipe pour ce beau et bon moment.
 
Laurent
 
Le lien internet avec Le BOCCA
Le lien avec le domaine viticole Frôté
 
Les coordonnées du restaurant (et brasserie) :
Restaurant Le Bocca (anciennement Le Boccalino)
Claude Frôté – Propriétaire et Chef
Avenue Bachelin 11 – 2072 SAINT-BLAISE
Tél. +41 (0)32 753 36 80 – Fax +41 (0)32 753 13 23