Cinq très beaux liquoreux de petite arvine de Fully

Mardi 03 novembre a Fully j’ai pu déguster vingt millésimes de petite arvine de Fully. Dégustation organisée par l’association des vignerons  de Fully Grand Cru.
Pour débuter, voici mon compte rendu de dégustation des six vins liquoreux, soit la seconde partie avant la première (les vins secs se sera pour jeudi). .
Hormis un vin récent (2006), les cinq autres liquoreux proviennent des années nonantes (de 1997 à 1991).
Ces vins ont été fournis par trois producteurs. Ils sont numérotés de 15 à 20. Contrairement aux vins secs, il n’a pas été respecté un ordre de passage décroissant des millésimes. Ceci par souci d’une recherche d’harmonie gustative respectant au mieux les vins. Autre information importante, il ne s’agissait pas d’une dégustation à l’aveugle. Nous connaissions le millésime et le nom du producteur.
03 novembre 09 : six liquoreux de Fully
Coronelle ? Il s’agit d’une couleuvre. C’était également le nom de la cave de Benoît Dorsaz. Un nom qu’il a abandonné depuis quelques années. La raison sociale de sa cave étant désormais « Benoît Dorsaz, viticulteur ».
Pour lire le compte rendu ? Rien de plus simple : lovez-vous dans votre fauteuil et passez à la page suivante…
Bonne lecture !
Vin n° 15 :  2006, Cave Chanton du Clou, Jacqueline Granges : Un vin pourvu d’un nez agréable sur des notes d’agrumes. La matière est souple, avec un caractère acidulé marqué. On est en présence d’un vin dans un équilibre moelleux. Léger, il possède une acidité agréable, mais l’ensemble manque de compléxité et il parait quelque peu aguicheur. La typicité de l’arvine est là, avec une jolie finale saline agrémentée d’une flaveur florale, la glycine.
Vin n° 16 : 1991, Benoît Dorsaz : la vigne est issue du terroir « les Perches », un terroir de gneiss et de moraines (parbleu, le glacier du Rhône occupait la zone voici encore 10.000 ans). Belle robe or, dense. Premier nez de fumée discrète et une impression liégeuse légère. Puis, avec un peu d’aération, ça devient exubérant, sur les fruits frais dont l’ananas (Dominique Fornage évoquera une jolie image de tranche d’ananas prête à croquer je crois) et le cassis, mais également floral (violette). La bouche est grasse, fondue, sans lourdeur. La matière possède un équilibre souverain. L’ensemble est long et complèxe, il plait beaucoup. Je crois que ce vin a été élevé en cuve. Allo, Benoît, tu confirmes ?
Vin n° 17 : 1997, Grain de Folie, Benoît Dorsaz : Robe or, limpide, le nez est complèxe, riche, avec des notes de coing, de cire, de fruits secs (amande), d’épices (safran fin et délicat) et également de glycine. La bouche est plus riche, la matière, fondue mais dense, possède un équilibre superbe et une longueur magistrale, le tout sur une finesse que j’ai trouvé remarquable. Un grand vin racé, un petit rien séchard en finale (problème de bouchon ?).
Vin n° 18 : 1995, Grain de Folie, Benoît Dorsaz : Soyons fous !  Concernant ce vin : à nouveau une belle robe or. Au nez, on retrouve à nouveau des notes d’ananas, mais aussi de figue et de datte, et une légère note fumée. La bouche est riche, grasse, et une fois encore, la sensation d’équilibre domine, ainsi que celle de fraîcheur et de finesse. Très belle longueur. Un vin de près de quinze ans d’âge qui parait encore bien jeune. On évoque le besoin de l’aérer en carafe avant service.
Benoît Dorsaz signale que la parcelle des Perches a été plantée en 1931, ce qui en fait l’une des plus vieilles du Valais.
Vin n° 19 : 1996, Grain Noble de Marie-Thérèse Chappaz : C’est encore une corbeille de fruits, avec des fruits secs et confits, du jus d’abricot, une note de truffe blanche, du safran. Hormis un boisé un peu trop appuyé, on est séduit par la belle patine du toucher de bouche. Une impression liquoreuse qui m’a fait penser à de la crème fraîche. On n’est pas fatigué par l’importante sucrosité, car onctuosité et fraîcheur sont au rendez-vous. A nouveau un grand vin. Nous sommes gâtés.
Marie-Thérèse nous apprend (rappelle peut-être à d’autres) qu’en 96, il était tombé un mètre de neige en novembre et que celle-ci était restée un mois dans les vignes ! Un journaliste évoque une « cryo-concentration » naturelle.
Vin n° 20 : 1993, Grain de Folie, Benoît Dorsaz : belle robe jaune évoquant un jeune Cognac. Au nez, c’est encore un festival : orange, puis zeste d’orange, pruneaux, à nouveau du safran, les raisins de Corinthe, le sucre Candy (Dominique Fornage). En bouche, je retrouve également une discrète sensation tanique, avec une note d’abricot. C’est riche, gras, complèxe, fin et une fois encore pourvu d’un équilibre magnifique, et très long.
Un millésime doté d’un botrytis exceptionnellement riche dit Marie-Thérèse Chappaz.
Que dire de plus après pareille série de vins ? Merci, voila qui est sûr.
Parmi ces vins, il y a ici cinq liquoreux de haute volée. Fully, c’est doux et c’est Fou !
Je dois avouer que je suis toujours stupéfait de me rappeler que le vigneron ou la vigneronne qui les produits, vinifie et élève fréquemment « à côté » de ces nectars, entre dix et quinze autres vins.
Les liens vers les sites des vignerons …qui possèdent un site :
Benoît Dorsaz
Marie-Thérèse Chappaz
Laurent