Vins de Porto : des mots pour les comprendre des informations pour les déguster

Voici de la soirée « Porto » du Club DIVO à Neuchâtel, présentée par Christoph Von Rittter, le 11 mars 2003, quelques notes prises sur le vif, qui n’engagent que moi et ma compréhension du sujet :
(suivent dans un autre article, les commentaires de dégustation des vins dégustés ce soir-là).
+ Vinage : le vin de Porto est un vin viné. A aucun moment, l’eau de vie ne doit dominer la matière, c’est-à-dire le vin. Dans l’appellation Porto, le vinage consiste à stopper la fermentation alcoolique au deuxième ou troisième jour de celle-ci à l’aide d’une eau-de-vie titrant 75° d’alcool pur (issue de vins distillés). Globalement, les Portos contiennent entre 80 et 100 gr de sucres résiduels.
 
+ Les vins de Porto : les noms, les styles :
+ le vin de Porto blanc : pour l’orateur, un Porto blanc ne sera jamais un grand Porto. Pourtant le meio-seco présenté a fait l’objet de soins très attentifs, d’un élevage soigné (et d’une durée peu commune : près de sept ans sous bois).
Ce vin n’a bien entendu, rien à voir avec l’immense majorité des Portos présentés sur les étagères des supermarchés. D’ailleurs, si Mr Von Ritter, a signalé que les français étaient les consommateurs les plus importants des vins vinés de la vallée du Douro, il s’est abstenu de préciser que le marché hexagonal était l’acheteur des Portos bas de gamme principalement. Elégance propre à un Chevalier (jeu de mot en rapport avec son nom de famille).
Concernant ce vin : SR : 82 gr.
Température de service : 14 à 16 °.
Usage : apéritif, mais aussi avec des fromages à pâtes molles. Après un repas, avec un cigare.
Conservation d’un flacon entamé : au frigo durant huit jours.
+ Tous les Portos « rouges » sont à déguster chambrés.
+ Le Porto Ruby, Spécial Réserve de la Quinta da Heredias : un ruby est usuellement un vin élevé sous bois pendant deux à trois ans. Ce vin a été élevé durant cinq ans sous bois. Il s’agit donc d’un LBV déclassé.
+ Late bottled vintage : récolte d’un millésime, élevage plus long que celle d’un Vintage, soit quatre à six ans contre un à deux ans. Le LBV est à boire 5 à 7 ans après la mise en bouteille, car il est déjà mûr.
Usage : fromages tels le Stilton ou un Roquefort (le choisir sec). Mais aussi de la chasse, grâce à sa structure tannique. Il peut aussi se boire après un repas, car il est relativement digeste. C’est un vin qui n’a pas de grande qualité de dégustation, en raison de ses tannins évolués et moins fins que ceux d’un Porto Vintage.
+ Conservation d’un Ruby et d’un LBV entamés : dans l’appartement, durant deux semaines maxi. A leur température de service.
+ Le Tawny jeune (10 ans) : c’est un vin d’assemblage, donc une moyenne des millésimes qui ont servi à l’élaboration du vin. A boire seul.
+ Les Tawnys plus âgés : le fruité disparaît, les vins prennent un aspect oxydatifs, éthérés un peu tel une eau-de-vie. A boire sans trop attenbre après l’achat : la faiblesse de ce vin tient à son petit bouchon !
Un vieux Tawny peut égaler en qualité tous les vintages par sa compléxité, sa race.
+ Le Vintage : des vins haut de gamme, qui ne représentent pas plus d’un pour cent de la production de l’appellation. Il n’est produit que durant les meilleurs millésimes, soit une année sur deux ou plutôt sur trois. Il s’agit de vins dont l’élevage est le plus court : l’amateur se doit de les considérer tels des vins de garde, car le vintage ne se révèle qu’au cours de sa maturation, de son vieillissement donc, comme un vin (non viné) issu d’un grand cru.
Le vintage n’existe que depuis 120 ans à peu près, c’est-à-dire depuis l’introduction de la bouteille et du bouchon dans la région.
 
+ Les cépages des Portos Vintage :
– Le Touriga National : il apporte la structure tannique au vin.
– Le Touriga Francesca : apparenté par erreur pendant longtemps au pinot noir, ce cépage est moyennement tannique. Il possède des arômes subtils, variés.
– Le Tinta baroco : cépage aromatique, qui apporte au vin son moelleux, son gras.
Le style du vin est donc donné par les cépages (le cépage) qui entrent dans sa composition.
 
+ Préparation d’une bouteille de Vintage : la placer debout une à deux journées avant l’ouverture, en raison de la lie (elle peut atteindre un tiers de la bouteille !).
+ Conservation : les vieux Tawnys et les Vintage : à déguster rapidement, car ces vins sont sensibles à l’oxydation.
 
Le vin était réalisé dans la Vallée du Douro, dans son aire d’appellation contrôlée, puis élevé et embouteillé dans les entrepôts de Villa Nova de Gaia*, à l’embouchure du fleuve, face à la ville de Porto (ville dont il tire son nom…**). Etait en fait, car cette obligation a été abrogée en 1986. Désormais, le Porto peut être élevé dans sa région de production directement. La Quinta das Heredias fût l’une des toutes premières à en profiter.
 
* le quartier du négoce, quasi totalement britannique pendant longtemps.
**Usage surprenant pour un vin dont l’aire d’appellation débute près de cent kilomètres à l’Est de cette ville, et dont l’appellation d’origine est l’une des plus anciennes (avec le Tokay hongrois et le Chianti italien).
 
+ Le danger : les vins rouges non mutés.
Ces vins issus de cépages de qualité vont-ils entrer en concurrence avec les autres vins rouges de la planète au point de mettre en péril la production de vins vinés ? Certains s’interrogent sur ce sujet.
De plus, le Portugal est un véritable conservatoire de cépages autochtones : 500 variétés. Certains sont certainement prometteurs !