Vinéa 2006

samedi 2 & dimanche 3 septembre
Une foule énorme samedi. Avec un très grand nombre de jeunes dégustateurs -des deux sexes. Du jamais vu depuis cinq ans ! Avis corroboré par les vignerons, surpris en bien par l’attitude intéressée de la plupart, voire même studieuse pour certains.
Il faut le reconnaître, ce n’était pas toujours facile de s’approcher de certains stands. La fatigue se lisait sur le visage de plusieurs vignerons, parfois stressés par le rythme imposé par les nombreux « Vinéastes ». Rapide bonjour à Marie-Thérèse Chappaz, sans dégustation (faîte au domaine trois semaines plus tôt) pour lui apporter, ainsi qu’à Jean-Claude Favre un cadeau.
Les visiteurs étaient moins nombreux dimanche, plus âgés peut-être aussi, la commodité d’une dégustation de meilleure qualité s’en ressentait. Le temps, agréable pour l’ouverture, redevenait estival dès 13 heures.
Les millésimes en question : 2005 bien sûr, mais aussi présentation de nombre de vins élevés en barrique du millésime 2004. Des encaveurs ont apporté des flacons plus anciens.
Pour débuter, une rencontre avec un vendéen du vin : Philippe Rapiteau, l’homme de La Pipette. Hello Philippe, merci pour la rencontre et ta curiosité au cours de cette journée.
Comme d’habitude, CR dans le sens de la dégustation.
Le millésime 2005 s’annonce vraiment très prometteur, en particulier avec les cépages blancs très agréables car de belle maturité et conservant de la fraîcheur grâce à une bonne acidité.
En blanc, principalement de très jolies Petite Arvine, Marsanne et Païen. Mais aussi d’excellents Fendant, dans divers styles, donc pour tous les goûts. L’amigne m’a déçu, elle parait en vin sec aussi rare que l’Arlésienne.
De beaux vins rouges aussi, dont des pinots noirs (j’ai aimé ceux élevés en cuve tout particulièrement) quelques Cornalin offrant un fruité riche et une bouche suave, et humagne rouge.
J’ai été à la rencontre de quelques maisons de négoce et de la coopérative Provins. Trois bouteilles sur quatre en Valais sont vinifiées et élevées par le négoce et la coopération. Si la coopération m’a un peu déçu surtout par les tarifs qu’elle pratique, le négoce, avec la maison Rouvinez, se montre au niveau des meilleurs vignerons de la région avec le millésime 2005.
Présentation de ma découverte de l’année à Philippe Rapiteau (le blogueur de La Pipette aux 4 vins) pour commencer :
Domaine des Muses, Robert Taramarcaz, Sierre : 
Fendant 05 : Issu de vignes sises à Vétroz et Conthey, ce Fendant enthousiasme par son naturel, sa richesse et sa finesse. Maturité des raisins et un élevage parfait pour un vin digne de figurer à table auprès d’un poisson ou d’un beau plateau de fromages. C’est un Fendant où le caractère fruité l’emporte sur la minéralité.
Chardonnay Réserve 03 : (barrique). Vin riche, gras, sec, doté d’une jolie note de citron apportant un supplément de fraîcheur. Corps élégant, sans lourdeur, belle longueur. A attendre.
Petite Arvine (PA) 05 : Une PA riche, florale au nez. En bouche le pomelo rose est bien présent, il doit rester quelques grammes de SR. Finale un peu courte (Pb de mise ?).
Euterpe 04 : assemblage de PA et d’humagne blanche, élevé en barrique. Beaucoup d’équilibre pour un vin élégant, floral, gras en bouche. La barrique est encore légèrement présente. Un vin fin, net, à réserver à table.
Pinot Noir Réserve 04 : (barrique). Un vin élégant, avec des tanins fins. Il offre un fruité expressif (fruits rouges), malgré un élevage encore un peu présent. Belle longueur. A attendre 3 ou quatre ans selon Robert Taramarcaz.
Cornalin 05 : Le fruité est plus flatteur (élevage en cuve). Jolie bouche avec des tanins fins, ronds. L’ensemble est de corpulence moyenne. Il possède du tonus, de la fraîcheur, de l’équilibre et une belle longueur. Un beau cornalin fruité et soyeux.
Syrah 05 : Vin également élevé en cuve. Ce vin m’est apparu un peu dur samedi, avec des tanins plutôt secs. A revoir plus tard, si possible, après davantage de repos.
Terpsichore 04 : Un vin d’assemblage (cornalin et humagne rouge), élevé sous bois. La robe est d’intensité moyenne, rubis. Le nez m’est paru très mûr, avec une touche de réglisse. La bouche est longue, avec des tanins très fins, gras. Joli vin d’assemblage qu’il faudra attendre un peu.
Muscat flétri 05 : Nez puissant, riche, qui « muscate ». La bouche est douce, équilibrée, longue. L’équilibre acidité / alcool / sucre est idéal. Un vin qui offre du charme à revendre, et qui plait !
Polymnie 03 : assemblage de malvoisie (pinot gris) et d’Ermitage (marsanne). Elevage en barrique durant 18 mois. Le nez offre une richesse et une complexité associée à beaucoup d’élégance. Des notes de fruits rouges, de cire, de miel. La bouche est franchement liquoreuse, mais reste très digeste. Grande longueur, beaucoup d’équilibre en bouche. Un vin plus expressif que lors de mes dégustations de janvier et mai, il n’occasionne aucune fatigue. Raisins récolté à 150° Oechslé.
Robert Taramarcaz fait fort décidément. 3ème dégustation des vins du domaine en six mois et que du plaisir !
Le Domaine des Muses : il monte en flèche dans la hiérarchie valaisanne. Une superbe gamme de vins, dont l’homogénéité est grande.
Si Robert Taramarcaz a misé sur les concours (avec des résultats probants) pour faire parler de ses vins, le résultat (commercial) semble déjà être au rendez-vous. Le stand a été pris d’assaut tout le week-end. Succès légitime tant le sérieux et le perfectionnisme du vigneron œnologue sont patents.
Une dégustation en présence du vigneron devrait se réaliser à La Chaux-de-Fonds en novembre. Deux dates lui ont été proposées : le 11 et le 25. J’attends sa réponse.
Avis aux intéressés potentiels, mais un courriel devrait suivre prochainement.
Domaine Anne-Catherine et Denis Mercier, Sierre :
2 vins blancs proposés (les autres sont épuisés) :
Fendant 05 : Un vin souple, au CO2 bien présent, avec une note un peu étrange de banane en bouche, voila qui étonne. Je l’ai trouvé un peu court. A revoir dans quelques mois à la maison.
PA 05 : Robe pâle, le nez est franc, floral (glycine), et rhubarbe mûre. La bouche manque un peu de tension selon moi. Le vin reste frais, de bonne longueur.
Pinot Noir 05 (cuve) : Premier nez donnant une légère impression lactique. En s’aérant, le fruité se développe. Bouche fine, élégante. Le charme d’un pinot noir élevé en cuve me conquit toujours davantage.
Les vins rouges du domaine subissent tous une macération pré fermentaire à froid. Denis Mercier confie que ses vins en sont devenus plus élégants, plus nets et riches d’un point de vue aromatique.
Les vins élevés en barrique :
Cornalin 04 : Un vin puissant, riche, complexe. Tanins fins, serrés, gras, long. Belle acidité de l’ensemble pour équilibrer la richesse de la matière. Très bon et très prometteur.
Cornalin 05 (en cours d’élevage, tiré de la barrique et amené à Vinéa dans la plus grande discretion) : Fruits noirs très présents au nez. Robe quasi noire, le vin est puissant, il n’offre aucune astringence. La riche matière se développe en bouche avec grâce. C’est superbe.
Syrah 04 : Robe profonde, l’ensemble est riche, l’acidité est plus marquée que sur les vins de Cornalin. C’est long, équilibré. Très bien.
Syrah 05 (en cours d’élevage, tiré de la barrique) : robe noire, pourtour violet. Un vin dense, gras, à l’acidité moins prononcée que pour le vin précédent. Un vin équilibré et long, prometteur également.
Syrah Maison Rouge 05 (Domaine Maurice Zufferey) : la robe offre une couleur moins soutenue. La bouche est plus souple (élevage en cuve), le vin est sur la réserve, certainement suite à sa mise en bouteille. A revoir plus tard. Un style différent, mais qui trouve à table sa justification.
Domaine Mercier : Ermitage Flétri sur souche 04 : Belle robe or, au premier une impression de soufre me gène un peu, puis en s’aérant, le vin se révèle davantage, sur des arômes assez classiques, dont la truffe. Bouche liquoreuse, longue. Une marsanne flétrie puissante, mais tonique.

Frédéric Dumoulin, Cave de l’Orpailleur, Uvrier :

Fendant 05 : Nez fin, la bouche offre beaucoup de fraîcheur grâce au soutien élégant de CO2, Minéralité et tension, bonne longueur, un caractère évoquant un épice tendre. J’ai bien aimé ce style très apéritif.
Johannisberg (sylvaner) 05 : Un vin plutôt souple, à la typicité retrouvée grâce à une note d’amande douce. J’aime mieux le style chamosard, plus viril, plus ample.
PA 05 : à nouveau un vin que j’ai trouvé (ce samedi) trop souple et à la typicité moyenne.
Sélection Excelsus, Jean-Claude Favre, Chamoson : 
Fendant Excelsus 05 : Un Fendant nerveux, minéral. Un vin de soif qui terroite. En apéritif, ou à apprécier avec une raclette ou une fondue.
Pinot Blanc 05 (cuve) : Nez puissant sur les fleurs blanches. La bouche est ample, grasse, longue. Un vin riche et net. Il y a du vin dans ce pinot blanc!
Pinot Gris Excelsus (cuve) 05 : jolie robe dorée tirant vers l’orange. Le nez est puissant, floral, la bouche est à nouveau d’une grande richesse, très mûre, précise, longue. Un vin sec, vif (sans malo), élégant.
PA Excelsus 05 (cuve) : Un vin sec, bien tendu, mais pourvu d’une riche matière. Superbe salinité perçue de l’attaque à la finale, avec netteté mais offrant surtout un supplément d’élégance.
Pas de vins rouges dégustés ce jour. Ce devrait être possible en octobre au domaine certainement selon le temps disponible par le vigneron (vendanges).Un style net, puissant et non dénué de charme. Le pinot blanc doit être un must en Valais. PA et Johannisberg sont parmi les meilleurs vins de ces cépages également.
 
Domaine Philippoz Frères, Leytron :
Fendant La Barme 05 : Bon Fendant au perlant fin. Jolie note de citron, la bouche est bien tendue.
Païen 05 (barrique) : nez fin mais puissant. La bouche est tendue, malgré un petit reste de SR, c’est un vin persistant en bouche, long. Elevage en barrique encore légèrement perceptible.
Johannisberg 05 (cuve) : Un vin typé, gras, la bouche offre une belle concentration. Un beau Johannisberg. Leytron partage le cône de déjection avec Chamoson, ce qui explique bien des choses.
PA 05 : Nez typé, avec une belle note de rhubarbe mûre. La bouche est tendre, légèrement épicée, de bonne longueur. Je trouve qu’il manque un petit rien de tension.
Marsanne 04 (barrique) : A ce stade, le vin est très marqué par la barrique. J’ai trouvé cette marsanne un peu brûlante. Un vin qui demande un peu de temps pour s’équilibrer certainement.
Malvoisie Flétrie 2000 : nez puissant où la cire et le coing dominent. La bouche est riche, grasse, de bonne longueur et bien équilibrée.
Ermitage flétri 2001 : Nez puisant avec des notes de truffe. La bouche est volumineuse, liquoreuse, fraîche (jolie note de citron qui accentue l’impression). Grande longueur et très bel équilibre. Une belle réussite.
Domaine Gérald Besse, Martigny : 
Fendant Les Bans 05 : Un vin minéral, doté d’un fin perlant, amertume en finale assez prononcée. Bonne longueur.
Païen 05 (barrique) : Robe pâle, nez plutôt discret, en bouche une belle acidité apporte beaucoup de fraîcheur, et ce d’autant plus que la barrique est encore bien perceptible.
Pinot Noir 04 (barrique) : Le vin servi est un peu trop chaud. La matière semble assez riche, la barrique semble un peu appuyée actuellement.
Syrah 05 Les Comballes : vin de syrah élevé en cuve. Nez riche, la bouche est riche, élégante, avec une belle acidité. Les tanins sont fins, serrés. Belle expression gourmande. Très apprécié.
Syrah 04 barrique : Le nez semble un peu réduit et à nouveau marqué par l’élevage en barrique. La bouche est dense, avec une acidité marquée, l’élevage confère actuellement une impression « torréfiée » que la matière devrait à terme dominer.
2 vins dégustés le lendemain :
Ermitage 04 Les Serpentines (barrique) : le vin possède une très belle robe or, intense, légèrement évoluée. Nez puissant et complexe, évoquant la truffe, les fruits rouges. La bouche est riche, grasse, possédant une belle acidité, beaucoup de longueur. Beaucoup d’équilibre. G. Besse pense que ce vin devait pouvoir vieillir jusqu’à une quinzaine d’années.
Ermitage 05 Les Serpentines (barrique, en cours d’élevage) : La robe est moins intense, le nez est moins puissant, évoquant les fleurs blanches. La bouche est très riche. Un vin qui semble prometteur. A revoir.
Le domaine se situe dans le magnifique vignoble en terrasses de Martigny. Il constitue aujourd’hui l’un des plus grands domaines en terrasses de Suisse (16 ha). Patricia et Gérald Besse sont partis de rien ou presque voici 25 ans !
Marie-Bernard Gillioz-Praz, Grimisuat : 
Un domaine que je suis moins depuis deux ans, alors que les vins de la présidente du groupement valaisan en production intégrée (Vitival) ne m’ont pourtant jamais déçus.
Fendant 05 de St-Léonard : très joli fendant au caractère minéral affirmé. Un vin élégant, équilibré et typé à souhait.
 
Cave du Vieux Moulin, Romain Papilloud, Vétroz : 
Petit domaine d’un excellent niveau. Egalement moins suivi depuis quelque temps, sans pourtant avoir éprouvé de déception.
Fendant Amandoleyre 05 : Un fendant typé, floral, riche, avec un peu de CO2. Un très joli fendant.
Amigne Grand Cru 05 : Robe pâle, le nez est miellé, évoquant également le tilleul. La bouche possède une belle acidité, heureusement, car il reste encore quelques 12 gr de SR, la bouche est riche, on y retrouve la note bien typique de l’écore d’agrume de l’amigne. Bel équilibre général du vin et bonne longueur. Une abeille.
Une verticale dans un an ou deux? Je dispose déjà de cinq millésimes de ce vin en cave (2001 à 2005).
Le syndicat des vignerons encaveurs de Vétroz, sur proposition de Gilles Besse, œnologue et co-propriétaire du Domaine Jean-René Germanier, a décidé et ce dès le millésime 2005, d’apposer une contre étiquette où figure de une à trois abeilles selon que le vin est sec, mi-doux ou doux. Ceci pour informer la clientèle voulant acheter un flacon sans dégustation. Pour obtenir une abeille, un vin « sec » doit contenir entre 0 et 8 gr de SR. Deux abeilles, de 08 à 25 gr de SR. Trois abeilles : plus de 25 gr de SR.

Raphael Vergère, Vétroz :

Amigne Grand Cru 05 : Une amigne « mi-douce » avec un peu plus de 20 gr de SR. L’ensemble est gras, typique mais n’est pas exubérant. Longueur moyenne. Deux abeilles.
Pinot blanc 04 : un vin issu de vignes de 25 ans d’âge. Le nez et la bouche sont pour moi trop marqués par l’élevage en barrique. Un style que je trouve racoleur. Un « ersatz » de pinot blanc après avoir dégusté celui de Jean-Claude Favre.
Petite Arvine 05 : Nez fin, jolie bouche typée, de bonne longueur. Un style aimable et plaisant.

Domaine Les Ruinettes, Serge Roh, Vétroz :

Fendant GC 05 : un vin riche, avec une jolie note de citron, un peu de CO2, très agréable.
Johannisberg 05 : Le vin est typé Johannisberg, de concentration moyenne. L’impression provient sans nul doute que la fermentation malolactique n’a pas été faîte. Belle persistance. S. Roh a obtenu un Nobilis d’or pour ce vin (au nez et à la barbe des vignerons de Chamoson semble-t-il).
Humagne blanche 05 : une humagne puissante, grasse, ce qui surprend avec ce cépage fin et neutre. Certes, le vin a été élevé en barrique. Il m’est paru long, élégant, mais je lui préfère tout de même celui du Domaine des Muses (dégustation à Berne à la mi-mai) qui l’était davantage selon moi. Une fort belle humagne blanche toutefois.
PA 05 Les Ruinettes : Au nez, arômes de miel floral. En bouche, c’est une PA que je trouve trop riche, car légèrement douce.
Amigne GC 05 : Jolie bouche équilibrée et tendre. Malgré la richesse en sucre (à nouveau 20 gr de SR) le vin est digeste et très agréable. Bonne longueur. Deux abeilles.

Cave La Madeleine, André Fontannaz, Vétroz : 

Amigne GC 05 : toujours un vin d’amigne doux. La bouche est avenante, avec une bonne fraîcheur. Bel ensemble, mais il faut aimer ce style riche et doux. Deux abeilles.
Cave des Tilleuls, Marc-Henri et Fabienne Cottagnoud, Vétroz : 
Fendant GC 05 : Très joli fendant, fin, équilibré, net, belle matière équilibrée et belle longueur. Un fendant qui m’avait laissé sur ma soif début juin à Lausanne. Un problème dû à la mise récente sûrement.
Amigne CG 05 : 2 abeilles sur la contre étiquette. Nez puissant, miellé, la bouche est déséquilibrée aujourd’hui : le sucre domine la matière. Il faudra laisser passer un peu de temps pour apprécier cette amigne mi-douce, si l’on sait y faire.
Amigne 04, élevée en barrique : moins de richesse en sucre pour un vin beaucoup plus élégant au nez et en bouche (belle qualité de l’élevage en barrique en règle générale au domaine des Tilleuls). La typicité de l’amigne est flagrante, grâce à des notes d’écorce de mandarine. Joli flacon qui possède une certaine classe tout de même. Je lui préfère toutefois l’amigne GC 04 de Jean-René Germanier, dégustée lors de la RAVVS en avril 06. (22€)
PA Réserve 04 : (élevage en barrique) : Nez discret, un peu vanillé peut-être. La bouche est d’une grande finesse, sèche, sans grande tension toutefois. Au final, c’est un vin fin, équilibré, élégant, qui respecte le cépage, avec une finale saline bien présente.
Amigne surmaturée 04 : très belle robe or, le nez est très élégant, la bouche est liquoreuse (180 gr SR), l’ensemble est d’une grande finesse, puissant, persistant, frais. Très beau flacon.
Malvoisie (Pinot Gris) 2000 : Les Cottagnoud semblent avoir ouvert par erreur ce flacon (prévu le lendemain pour la dégustation des 10 ans de la Charte Grains Nobles ConfidenCiels), tant mieux. Superbe bouteille d’un vin liquoreux gras, complexe, long et fin qui va encore tenir la route longtemps. Il doit m’en rester un ou deux flacons en cave…

Jean-René Germanier, Vétroz : 

Fendant Les Terrasses 05 : Gilles Besse a réussi ici un superbe Fendant : finesse, fraîcheur et minéralité se complètent pour produire un fendant harmonieux, racé.
Amigne 05 : un vin déjà dégusté à Leytron en avril, et le même avis : impression triste, pâteuse en bouche, à oublier.
L’amigne 05 GC n’a pas été présentée à Vinéa. Gilles Besse m’a confié le lendemain avoir raté sa vinification : le vin conserve des SR, contrairement au millésime 04.
Décidément, les vins d’amigne secs sont toujours aussi rares à trouver. Ils devraient le rester. Si je n’ai aucun plaisir avec les vins de style mi-sec ou mi-doux, l’amigne liquoreuse peut toucher à l’excellent. Surtout dans les mains de Fabienne Cottagnoud. La Mitis de Jean-René Germanier, produite à près de 40 barriques par an, même très agréable, la suit de loin.
 
Rouvinez Vins, Sierre
Une maison de négoce qui avance à grands pas depuis quelques années : rachat d’Orsat à Martigny en 98, partenariat avec Imesch Vins à Sierre.
Mais aussi, achat de l’hôtel Terminus au centre ville de Sierre pour l’offrir (en le louant) à Didier de Courten, restaurateur talentueux, à l’étroit dans ses locaux de Corin/Sierre. Le résultat ne s’est pas fait attendre : non seulement Didier de Courten est resté « au pays », mais il a obtenu l’année suivante le titre envié de cuisinier suisse de l’année 2006 par le guide Gault & Millau. Deuxième récompense : un 19/20. Note non attribuée par le guide depuis sept ans.
Voila pour les anecdotes. Concernant les vins, Rouvinez pratique une politique de vins de domaines, presque unique en Valais. Jolie dégustation, les vins se sont révélés très purs, possédant un caractère propre à être appréciés à table.
Tous les vins dégustés ont été élevés en cuve.
Fendant de Sierre : Fendant riche, avec des notes de citron, fin perlant, la matière parait mûre, un peu déséquilibrée aujourd’hui. A laisser reposer un peu certainement.
Château de Lichten 05: (domaine à Loèche). Il s’agit d’une PA. Nez fruité avec des notes d’agrumes, la bouche est sèche, joliment tendue, riche et mûre sans aucune lourdeur. Le vin est persistant et équilibré. La finale saline est présente et type bien le vin. Un vin qui devrait plaire à un amateur de riesling certainement. Belle réussite, très appréciée.
Ermitage Prafalcon 05 : (1,5 ha à Sierre). A nouveau un vin sec, le nez est frais, d’intensité moyenne. La bouche est typée, offrant une bonne tension, notes d’épices fines en finale. Ensemble frais, à attendre un peu.
Heida (Savagnin blanc) La Leyraz 05 : (2,2 ha à Saxon). Nez moyennement intense, la bouche est puissante, sèche, racée, fraîche, fruitée (citron), persistante. Un beau flacon à attendre également.
Pinot Noir 05, Colline de Géronde (Sierre) : Nez fin, fruité. La bouche est de concentration moyenne, mais offrant une finesse certaine grâce de des tanins bien mûrs, ronds. Bonne longueur. Belle expression valaisanne du pinot noir (sans barrique et sans maturité excessive). Bien.
Cornalin Montibeux 05 : Grand domaine de 14 ha, entre Leytron et Chamoson, sur le cône alluvionnaire de la Losentse. Domaine partagé entre Rouvinez et Orsat. Très joli nez sur la violette, tout en finesse. La bouche, moyennement riche, offre des tanins fins et mûrs, policés, une bonne longueur, un fruité agréable. Bien.
Château Lichten Rouge 05 : assemblage de cornalin, d’humagne rouge, et de syrah (60%, 25%, 15%) : De la fraîcheur, pour un vin puissant, fruité, équilibré. A table avec une belle pièce de viande grillée il devrait se faire entendre.
Syrah Créta-plan 05 : Créta-Plan est une colline à Sierre Ouest. Belle robe sombre aux reflets brillants. Ne nez plutôt discret aujourd’hui offre toutefois une impression de fraîcheur. J’ai trouvé l’attaque en bouche un peu molle. La matière se développant néanmoins avec élégance. Jolie note de réglisse à la rétro-olfaction.
Belle dégustation d’ensemble de cette maison importante en taille (82 ha). Je retiens surtout la PA du Ch. de Lichten, qui possède un charme et une classe indiscutables. Peut-être mon vin préféré lors de mon week-end à Vinéa.
Coopérative PROVINS :
Je connaissais mal cette coopérative, qui encave pourtant le quart de la production viticole du canton (soit 1250 ha). Plusieurs gammes qualitatives, dont : Spécialités du Valais, Charte d’Excellence, Maître de Chais, Mémoire du Temps, par exemple.
Fendant de St-Léonard 05 : Gamme Maître de Chais. Un vin qui se présente sous un aspect minéral net, d’intensité moyenne, mais non dénué de finesse. Bonne longueur. Bien
Fendant Pierrafeu 05 : gamme Charte d’Excellence. Impression fermentaire dès le nez, la bouche de bonne densité offre un CO2 appuyé. Un vin moins long que le précédent.
Johannisberg 05, Charte d’Excellence : Un vin typé, avec une note d’amande douce, la concentration est moyenne, l’ensemble est agréable, fin. Bien.
Johannisberg 05, Maître de Chais : Le nez est plus puissant. La bouche semble moins dense par contre que pour le vin précédant. Si le cépage est respecté dans sa typicité, j’ai trouvé le vin un peu trop court.
PA Flora Nivalis 04 : Une PA que je trouve très commerciale, du SR à revendre, mais aussi -heureusement- du fruit.
PA 06, Spécialité du Valais : Un vin riche, fruité, offrant une bonne tension, de fait le vin se présente dans un style sec. Légère amertume en finale, bonne persistance. Une facture classique et de meilleur aloi que le vin précédent.
PA 05, Maître de Chais : Un vin qui offre un nez fin, où je retrouve les notes classiques de rhubarbe, de glycine. La bouche trahit quelques SR, mais le vin offre un bel équilibre.
PA 03 Mémoire du Temps : Un nez floral et sur le miel, qui annonce la douceur qui suivra en bouche. Matière riche, onctueuse. Dans un style doux. La contre étiquette évoque l’ambition pour la gamme Mémoire du Temps : vins de garde. 39 CHF !
Bonne qualité générale des vins dégustés. Mais les prix surprennent: au niveau de la plupart des vignerons, voire parfois un peu en dessus !
René Favre & Fils, St-Pierre de Clages (Chamoson) :
Fendant 05 : un vin frais, vif, minéral, de bonne longueur, digeste à souhait. Idéal pour une fondue ou une raclette.
Johannisberg 05 : Un vin qui offre une belle densité mais qui reste frais en bouche, sans lourdeur donc. De caractère végétal, il est typé Johannisberg du Valais, la finale de bonne longueur évoque l’amande.
PA 05 : à nouveau voici une très belle expression sèche du cépage. Le vin est riche certes, mais sec, les arômes de glycine en particulier sont très nets, on retrouve aussi des notes d’ananas. L’ensemble est frais, long, la finale est délicatement saline. Un beau flacon de PA en 2005 à nouveau !
PA, Grande Année St-Pierre 2000 : c’est un vin puissant. Le boisé est encore bien appuyé surtout au nez (note vanillée), en bouche, ce caractère est davantage intégré à la matière. Si la bouche est grasse, le vin est sec. De la tension donc également. Finale saline typique. C’est un vin complexe, difficile à déguster pour lui seul. A revoir à table avec un poisson en sauce. Bref, c’est une de ces PA qui font couler de l’encre ! Le débat reste ouvert concernant ce cépage : élevage en cuve ou en barrique  (où plutôt, êtes vous pour ou contre la PA élevé en barrique ?).
Rouge de honte 04 : c’est un vin blanc élevé en barrique ! Un chardonnay élevé comme un vin rouge. A nouveau la matière est riche, mais sans en imposer pour autant. L’ensemble reste frais, de bonne longueur. On retrouve une petite note saline en finale. Etonnant.
Colorado 01 : un Johannisberg élevé en barrique. J’ai trouvé ici aussi un élevage trop appuyé, les notes de vanille en particulier explosent dans le verre, La matière est riche, grasse. Beaucoup de densité, peut-être même un peu trop. J’ai trouvé la longueur plutôt moyenne.
Pinot Noir 04 : Le nez « pinote » gaiement. Des fruits rouges bien mûrs, une note de fumée aussi (le schiste de Chamoson ?). L’ensemble est mûr, sur une jolie matière dotée de tanins gras, fins, ronds. De l’équilibre aussi. J’aime bien ce style gourmand et délicat à la fois.
Humagne 04 : Nez fin, plutôt discret. En bouche les tanins sont fins et serrés, joli caractère sauvage. Belle matière pour un vin long et équilibré. J’aime à nouveau beaucoup.
Oriou Curare  02 (barrique) : L’oriou curare est une variété d’humagne rouge. Nez intense, sur les petits fruits noirs, la bouche, puissante, allie une nature sauvage avec de beaux tanins mûrs, gras. Belle longueur et beaucoup d’équilibre pour un vin qui peut encore patienter en cave sans souci quelques années. Le vin de chasse par excellence (ça tombe bien, la saison vient de débuter !). Une réussite.
Merlot 05 : Nez fumé, un peu réduit me semble-t-il. Les tannins m’apparaissent un peu secs, à moins que le vin ne soit pas à température ? Ce qui est certain, c’est que le vin n’est pas dans un style que je recherche.
VDT Red Pickup, blend n°4 : Jean-Charles l’annonce tout de go : « avec Mike, on voulait faire un vin façon Nouveau Monde. Tu as 450 chevaux là dedans » (pour info, sur l’étiquette du flacon, la photo du Red Pickup familial). Un vin exubérant, riche, au fruité expressif, à la couleur sombre très soutenue, à la matière grasse. Le tout n’est pas encore équilibré. Les tannins me paraissent peu durs aujourd’hui. A nouveau pas mon style.
Renommée St-Pierre 2000 : la robe tuile légèrement surtout sur le pourtour du disque. Est-ce un vieillissement prématuré du flacon ? Le nez est fin, plutôt discret. La bouche est difficile à juger après les deux vins précédents. Temps mort indispensable avant de poursuivre.
C’est un vrai duo de compétences avec les frères Jean-Charles et Mike Favre (de mémoire l’un est ingénieur agronome, l’autre œnologue).
Mon Top cinq des vins dégustés cette année : le Fendant, la PA de cuve (au fait, le domaine possède des ceps de PA de 1927, bientôt 80 ans d’âge ! Peut-être les plus vieux ceps en production à Chamoson, donc sur la planète. Le Johannisberg bien sûr, et l’Oriou Curare et le pinot noir cuve.
Mais, je l’avoue, j’ai un petit problème avec le style de certains vins élevés en barrique.
Pas franchement un domaine viticole traditionnel -selon moi- malgré la mention « Vins de Cœur de Terroir » (peut-être que les deux frères hurleront à cette lecture), mais plutôt un domaine novateur, qui aime essayer, tester : Johannisberg Colorado, Blend Red PickUp, Johannisberg Too Much par exemple). Des agitateurs de papilles, assurément !
C’est aussi le seul domaine valaisan que je connaisse dont les vins des millésimes 00 et 01 sont à la vente depuis une année seulement ! Et dont le prix courant indique les vins …hors TVA (grrr).
Cave Orsat, Martigny :
La plus grande cave privée du Valais. En propre quelques 35 ha, et près de 400 ha vinifiés, apportés par des viticulteurs sous contrat.
Gamme Primus Classicus :
Fendant 05 : nez de poire mûre, d’arômes fermentaires. CO2 fin, ensemble frais, offrant une impression sympathique mais sans grande vitalité.
Johannisberg 05 : Vin de concentration moyenne, servi trop froid, reste tout de même typé. Moyen.
PA 05 : Joli fruité sur les agrumes (pomelos), La bouche est bien tendue, encore un peu de CO2. La finale est plutôt courte.
Humagne rouge 04 : Le caractère sauvage de l’humagne est bien présent, l’ensemble est moyennement concentré, mais la bouche est très agréable car les tanins sont fins et ronds. Longueur correcte.
Cornalin 04 : un vin de cépage bien réalisé. Nez de violette et de réglisse. La bouche est souple (non diluée) avec des tanins gras et frais. Bonne longueur.
Romulus 03 : vin d’assemblage cab-franc, cab. sauvignon et merlot, élevé en barrique. Nez ou je perçois des notes de poivron. La bouche offre un ensemble aux tanins déjà fondus. C’est peut-être agréable mais je ne viens pas en Valais pour un assemblage médocain.
Marsanne flétrie 02 : Nez flatteur, floral, intense. La bouche est moelleuse, pourvue d’une bonne acidité. Longueur correcte.
Simon Maye & Fils : 
Halte rapide au stand de ce domaine. J’avais dégusté les vins plus longuement à Berne courant mai. Passage en octobre sur place.
Fendant Trémazières 05 : nez intense, puissant, la bouche est riche, minérale, longue. Un vrai vin de terroir.
PA 05 : nez intense avec une superbe note de glycine. Le vin en bouche est riche et équilibré, bien tendu, long. Une PA de rêve avec beaucoup de naturel. Elevage en cuve.