Vinéa 2004

Samedi 04 septembre : notez le une fois pour toute : le premier week-end de septembre, il fait toujours beau à Sierre.

Domaine Joseph Vocat, Noes :
Fendant de Sierre Dom. des Crêtes 2003 : robe pâle, nez discret avec quelques notes florales puis miellées. En bouche, après une bonne attaque, le vin se montre bien équilibré, persistant. Un bon fendant.
Petite Arvine 2003 : La robe est or. Le nez est floral, puis on perçoit des notes lactiques. La bouche est riche, ample, le vin semble sec, mais on sent aussi un déficit en acidité. En finale, le vin apparaît un peu amer, déséquilibré, sans grande persistance.
Johannisberg 2003 : La robe est or, avec de nombreux reflets verts. Elle est limpide et brillante. Le nez est végétal (amande douce). La bouche offre une belle densité, de l’équilibre, de la fraîcheur, et une bonne persistance. En finale, l’amer typique de ce cépage est bien présent.
Ermitage 2003 : Robe or, nez classique d’eau-de-vie de framboise, le vin paraît un peu étouffé par le soufre. Il manque de fraîcheur. La bouche ne présente pas une matière très riche. Finale amer. Ermitage décevant.
Domaine Denis Mercier, Sierre :
Fendant 2003 : robe pâle, on perçoit des notes lactiques. La bouche est grasse, de bonne longueur. Un peu déséquilibré aujourd’hui (mise en bouteille ?). Acidité faible, pour un cépage qui en est déjà bien dépourvu naturellement. A boire rapidement. Raisins récoltés entre 82 et 85° Oechslé (maturité en rapport avec celle des années précédentes, sauf pour 02).
Pinot blanc 2003 : robe or pâle, le nez est frais, sur les fruits blancs. Bonne vivacité, bonne longueur et équilibre pour un pinot blanc complet, très agréable. Extra avec une quiche.
Petite Arvine 2003 : robe or avec reflets verts, limpide, brillante. Nez d’agrumes (pomelos rose), fruits blancs. Un vin puissant, frais, équilibré offrant une belle longueur avec la note saline typique de ce cépage facilement identifiable. Il reste entre un et deux grammes de SR que l’on ne perçoit pas. Une jolie petite arvine qui devrait pouvoir vieillir un peu.
Johannisberg 2003 : Robe or/vert. Nez dominé par l’amande et des notes lactiques. Le vin est fin, rond en bouche, avec un toucher de bouche très doux. Bon équilibre général. Finale dominée par l’amer du cépage. Un bon Johannisberg.
Blanc 02 : un vin issu du seul cépage marsanne. Le vin n’apparaît pas sur le prix courant. Il ne sera peut-être pas commercialisé. Denis Mercier n’a pas encore pris sa décision. La robe est or, brillante, intense. Le nez est dominé par le beurre frais, la framboise. Bonne attaque en bouche. La bouche est grasse, d’un superbe équilibre, très belle finale, persistante, ou l’on sent une petite note mentholée. Elevage sous bois durant 18 mois, apportant une belle complexité au vin tout en étant déjà parfaitement fondu. Un vin de garde ! J’espère qu’il ne sera pas réservé à la seule famille Mercier, et que je pourrai en obtenir deux ou trois flacons !
Pinot noir 2003 : La robe est sombre, brillante. Denis Mercier a choisi de réaliser une macération pré-fermentaire à froid durant une semaine. Durant la fermentation, il a également procédé à des pigeages. Le vin est partiellement collé, Denis Mercier voulait éviter de voir celui-ci assécher les tanins. Le nez traduit aussi la maturité des baies : framboises, cerises noires, caramel. En bouche les tanins sont déjà très ronds, soyeux. La matière est riche. Bel équilibre entre richesse et fraîcheur. Belle longueur. Très apprécié par Nathalie et moi !
Dôle 2003 : la robe est grenat, sombre. Le nez est frais, on y discerne des notes de fraises mûres et de cerises. La bouche est également fraîche, équilibrée, les tanins sont fins mais encore un peu rêches aujourd’hui. Un vin pour accompagner charcuterie et grillade l’année prochaine. De style plus classique que l’an passé.
Cornalin 2002 : Ainsi que la syrah, ce cépage valaisan a été élevé en barriques durant douze mois. Robe sombre, brillante. Le nez est sur les fruits rouges. En bouche le vin apparaît floral (violette) et en finale on perçoit de la réglisse et une note mentholée. Les tanins sont fins, serrés, la matière est importante. L’ensemble conserve de la fraîcheur et de l’équilibre. Un très beau cornalin, à déguster un jour (si possible) avec celui de Marie-Bernard Gillioz-Praz.
Syrah 2002 : Une syrah qui possède une robe très sombre aux reflets violacés. « C’est de l’encre » s’exclame Xavier Bagnoud de passage au stand pour me saluer. Le vin apparaît au nez d’une grande finesse : floral (rose), poivré, et épicé (encens très net). La bouche est très riche, elle offre des tanins fins et serrés d’un grand soyeux. Finale longue. Encore une fois quel équilibre en bouche. L’élevage est d’une discrétion exemplaire. Un grand moment. Le vin rouge du week-end pour Nathalie et pour moi. Le meilleur est à venir : les vignes ne sont âgées que de quinze ans. Pour sa syrah, Denis Mercier a opté pour un taille guyot afin de réguler la fertilité naturelle du cépage. Tant pis si le cep fait moins de bois. Production intégrée, compost maison, vendanges vertes dès le mois de juillet, éclaircissage… Rendements faibles de seulement 400 à 500 gr au mètre carré (entre 30 et 37,5 hectolitres à l’hectare) tout comme pour son cornalin.
Ermitage 2002 flétri sur souche : (dégusté après les vins de Maurice Zufferey, ci-dessous). Robe or paille. Nez complexe, de fruits secs, mais surtout de miel et de coing. La bouche est onctueuse, grasse, d’une grande finesse. Grande matière équilibrée. On retrouve également des notes de truffe à la rétro-olfaction. Belle longueur. Elevage en barriques à nouveau d’une grande discrétion.
J’avais déjà été impressionné l’an passé par la qualité des vins du domaine. Cette année m’apporte la confirmation : Denis Mercier fait des vins exemplaires d’une grande pureté. Le domaine fait partie assurément des tous meilleurs domaines valaisans. Concernant l’année 2003, ce vigneron ne croît pas à une grande garde des meilleures cuvées, même si les vins offrent du fruit, de la matière et restent équilibrés. Les rendements sont, ici aussi, diminués comme chez la plupart des autres domaines, de quelques 20 à 30 pour cent pour ce millésime atypique.
Domaine Maurice Zufferey, Sierre :
Humagne rouge 2003 : le vin offre une robe rubis d’intensité moyenne. Un nez de vanille, de violette et de caramel. En bouche on retrouve également de la réglisse. Les tanins sont fins, soyeux, la bouche est équilibrée et offre une bonne concentration. Une bonne humagne.
Pinot noir 2003 Clos de la Combettaz : robe rubis moyen, le nez manque d’expressivité. La bouche est souple, la finale est un peu amère (rafle ?). Problème de rendement ? Un petit pinot noir.
Cornalin Maison rouge 2003 : robe sombre au pourtour violine. Nez dominé par la violette (Nathalie) et pour moi par la banane flambé. Bouche de densité moyenne avec un peu de CO2. Nathalie trouve le vin trop soufré, sans charme. Après le cornalin de Denis Mercier, il souffre de la comparaison.
Syrah 2003 : Robe sombre, nez floral. La bouche offre une structure moyenne. Tout comme le cornalin, cette syrah est élevée en cuve. Plaisir moyen pour un vin qui coûte 12 euros contre les 21euros demandés par Denis Mercier. Ecart de prix justifié.
Cave d’Anchettes, Simon Favre, Venthône :
Voici trois ans que je fréquente ce producteur à Vinéa. L’an passé j’avais passé commande. Hormis le cornalin qui s’est avéré décevant en bouteille, tous les vins re-dégustés à la maison avaient tenus leur promesse. Samedi, la dégustation a été moins convaincante que l’an passé, mais avec tout de même d’excellentes choses à retenir. Simon Favre a présenté des vins qui ont été mis en bouteilles huit jours plutôt seulement, voire même l’avant-veille de notre rencontre. Les vins sont en général racés, vineux, et ils peuvent offrir de surcroît un excellent rapport qualité/prix. Le credo du vigneron (un rien commercial) : « Je ne fais qu’avec ce que la nature me donne, pas de chaptalisation, de levure, …et usage modéré du SO2 ».
Fendant 2003 : robe pâle, arômes de fruits blancs. Vin qui possède une bonne vivacité, bien que la malo soit faite (ainsi que pour tous les autres vins blancs). Joli corps, le vin parait presque gras. Bonne longueur. Un bon fendant.
Johannisberg 2003 : Robe vert pâle. Nez très discret aujourd’hui (tiré de la cuve pour la dégustation) Bouche riche et ample. Matière mure (108° Oechslé). Il reste quelques grammes de SR. Un vin typé.
Païen 2003 (savagnin blanc) : Simon Favre croit de plus en plus au potentiel de ce cépage, qu’il plante désormais plus bas pour obtenir davantage de maturité (les vignes valaisannes s’étagent entre 400 et 800 mètres d’altitude).
Robe jaune d’intensité moyenne. Nez un peu toasté, on sent aussi les fruits jaunes. La bouche offre une attaque d’une belle vivacité, suivie d’une douce onctuosité. Un vin équilibré, persistant et réussi (mais pas sec, car il reste quelques grammes de SR).
Viognier 2003 : Un classique maîtrisé. Robe jaune d’intensité moyenne. Pêches blanches au nez, soyeux en bouche, notes d’amandes en finale. De la fraîcheur et une puissance moyenne mais une belle persistance. A nouveau un joli vin. Les plus vieilles vignes de ce cépage en Suisse.
Petite Arvine : Robe or, nez de pomelos rose, un vin qui reste frais, bien que riche. Ici aussi, certainement, il reste quelques discrets grammes de SR. Mis en bouteille voici huit jours. La sélection issue des vieilles vignes n’est pas présentée.
Chardonnay 2003 : Le vin possède un nez de noisette (blanche selon Simon Favre), mais il n’a connu que la cuve inox. De la fraîcheur et de la vivacité. Nathalie le trouve gouleyant. Pour ma part je trouve ce vin alcoolique. Des impressions vraiment très différentes. Le vin de la série que j’apprécie le moins.
Ermitage 2003 : la robe est or, intense, brillante. Le nez est classique : truffe, framboise, la bouche est très grasse mais n’apparaît pas pâteuse pour autant ! Un gros calibre avec quelques sucres résiduels mais aussi 15° d’alcool qui sont incroyablement discrets. Du potentiel assurément. Et pour seulement 9 € !
Muscat 2003 : Robe jaune très pâle, nez ultra floral puis agrumes, bouche vive, de densité moyenne. Longueur inépuisable. Rien à faire je n’aime guère ce cépage. Pour essayer de me faire changer d’avis, Simon Favre me confie sa recette de la fondue au muscat (cf. forum idoine).
Divinus One 2003 : le vin blanc d’assemblage du domaine. Muscat pour moitié, puis à part égale : viognier, Johannisberg et sauvignon blanc. Robe pâle, nez dominé par les arômes floraux du muscat. La bouche s’avère fine, équilibrée et fraîche.
Gamay 2003 : jolie robe grenat, intense. Nez floral (violette) et de fruits rouges et noirs (framboises et mûres). La bouche débute sur une bonne attaque, avec un volume qui va crescendo. Un vin très apprécié.
Humagne rouge 2003 : robe rubis d’intensité moyenne, nez floral, la bouche contraste par son aspect quasi sauvage sur la figue et le cuir en finale. Tanins un peu rêches aujourd’hui.
Syrah 2003 : robe violet sombre. Nez floral, épicé (réglisse). Bouche puissante aux tanins serrés, fermes mais soyeux, très concentrés. Un vin complexe, qui n’a pas connu le bois. Grande longueur. Une réussite.
Cabernet-sauvignon : Robe d’intensité moyenne. Nez dominé par le poivron. La bouche possède des tanins carrés, serrés, un peu secs. La finale est dominée par la réglisse. J’aime moyennement. Qu’apporte donc le cab-sauv. en mono-cépage en Valais ?
Dôle blanche 2003 façon œil de perdrix  : (cuvaison ultra-courte du pinot noir). Robe classique, nez muet, la bouche est vive, fraîche. Pour amateurs de vin rosés.
Pas de dégustation des liquoreux cette année : ils sont tous encore en cours d’élevage.
Domaine des Tilleuls, Fabienne Cottagnoud, Vétroz :
Fendant 2003 : (cuvée classique). Robe pâle, nez de fruits blancs (poire), un peu de CO2, du gras, bonne longueur. Un fendant bien dans le millésime.
Petite arvine 2003 : robe jaune d’intensité moyenne. Fruits blancs, agrumes et un peu de vanille (une PA élevée en barriques). La bouche assez vive à l’attaque, prend de l’ampleur en raison de la richesse de la matière. Le vin devient alcoolique en fin de bouche. Est-ce du à une mise en bouteille récente ?
Amigne de Vétroz 2003 : La robe est jaune pâle, le nez est dominé par les écorces d’agrumes (mandarine et citron jaune). La bouche est grasse, dotée d’une riche matière, mais n’apparaît pas pâteuse. Les SR sont perceptibles. Une amigne classique mais très typée 2003.
Amigne de Vétroz 2003 : élevée en barrique. Robe or, nez d’écorce d’agrumes et de vanille. La bouche est grasse mais ne fatigue pas, même si le vin m’a paru ce jour déséquilibré, en raison d’une perception de son alcool trop présente. On retrouve une note puissante de quinquina qui accompagne la finale. Le boisé est bien intégré. Un vin qui demande un peu de temps pour s’harmoniser.
Amigne de Vétroz flétrie 2002 : élevage sous bois. Un vin qui possède une belle robe or, limpide et brillante. Le nez est dominé par le coing, le miel, on perçoit aussi des notes de cire et à nouveau, des notes d’agrumes typiques de ce cépage. Bouche grasse mais fraîche, superbe liqueur, grand équilibre. Finale longue et harmonieuse. Boisé parfaitement intégré. Un très beau liquoreux et dans une année qui ne s’y prêtait guère de surcroît. C’est du grand art. Fait-on mieux en Valais aujourd’hui ? Chapeau bas Fabienne.
Cave du Manoir, Xavier Bagnoud, à Leytron :
Xavier nous offre une dégustation de son vin liquoreux Eternam (Johannis. + sauv. Blanc)
Eternam 2002 : Robe or, intense, avec des reflets orangés. Le coing domine au nez. La bouche qui est moelleuse, nous parait un peu oxydée. Finale discrètement mentholée.
Eternam 2001 (un an d’élevage) : robe or paille, nez de coing, de cire. Le vin parait plus fin que le précédent. Finale un peu amer, dominée aussi par l’écorce d’agrumes.
Eternam 2001 (deux ans d’élevage) : Robe or, intense et brillante, limpide. Nez sur les fruits blancs, le coing. La bouche est madérisée. En fait nous n’apprécions pas ce style qui est pourtant recherché par Xavier.
Domaine Simon Maye et Fils, à St-Pierre de Clages : 
Quatre vins rouges présentés, dont trois dégustés et une grosse déception, par rapport à la réputation du domaine pour sa recherche qualitative reconnue de longue date en Valais.
Pinot Noir 2003 : robe d’intensité moyenne, nez de cerises, tanins rêches, manque de souplesse, amertume marquée (rafle ?). Nous n’aimons pas.
Camuso 2003 : (il s’agit d’une dôle sauf erreur de ma part) : robe d’intensité moyenne, notes de réglisse, bouche souple aux tanins fondus, la longueur est moyenne.
Syrah 2003 : robe violine, notes de chocolat amer. Le vin parait amer, le toucher de bouche est dur, sans grâce.
Marie-Thérèse Chappaz, à Fully : 
Grain Pinot 2003 : Marie-Thérèse est absente. Je déguste seulement ce vin (l’humagne rouge est disponible également, mais je fais l’impasse). Le vin est servi trop chaud et est re-craché aussitôt. De retour au stand 30 minutes plus tard pour la saluer, je découvre une Marie-Thé « en pétard » après avoir découvert ses vins laissés au soleil durant son absence. « On ne peut plus les faire déguster ».
Marie-Bernard Gillioz-Praz, à Grimisuat : 
Fendant 2003 de Sion : robe jaune pâle, nez dominé par la poire mûre, la bouche est riche, dense, de belle longueur.
Fendant 2003 de St-Léonard : La robe offre également une teinte pâle. Le nez est bien plus minéral que le précédent. La bouche s’avère plus vive, plus fraîche, plus tendue. Un autre registre.
Domaine Mettaz, à Fully :
Fendant 2003 : à nouveau la poire mûre domine ce vin de chasselas, la bouche apparaît métallique, dure, sur un corps souple.
Johannisberg 2003 : Robe jaune pâle tirant sur le vert. Elle est difficile à cerner, car contrairement aux autres producteurs, Véronic Mettaz verse le vin avec beaucoup de parcimonie dans les verres Riedel (jusqu’à l’an passé, le verre INAO était utilisé à Vinéa). Nez de poire, bouche souple mais équilibrée. La finale manque de tenue. Un Johannisberg 2003 auquel la richesse du millésime semble faire défaut.
Petite arvine 2003 : Robe jaune d’intensité moyenne. Au nez, agrumes et fruits blancs. La bouche possède vivacité et ampleur et quelques 10 gr de SR au moins et je dois faire un peu la moue sans m’en rendre compte.
Petite arvine « les mûres » 2003 : une sélection parcellaire. A nouveau un nez dominé par les fruits blancs et les agrumes. La bouche est vive et riche. D’emblée, Véronic Mettaz intervient : « le vin est sec, la douceur est due à la perception du glycérol, très riche  sur cette cuvée ». Belle tenue en bouche, malgré les 15° d’alcool.
Chardonnay 2003 : Robe jaune, Fruits blancs, noisette fraîche, le vin est vif à l’attaque mais parait souple celle-ci passée. Moyen.
Ermitage 2003 : Robe or, intense, nez d’eau de vie de framboise, la bouche est grasse, léger amer en finale. Problème d’équilibre dû à la mise ?
Ermitage flétri 2003 : Robe or, nez marqué par le coing, la bouche possède du nerf, fraîche, elle n’apparaît pas lourde. Il s’agit davantage d’un vin moelleux que d’un liquoreux.
Domaine F & D Giroud, à Chamoson :
Fendant 2003 : robe pâle, nez de fruits blancs, ou la poire domine. La bouche, assez riche, est assez neutre, sans grande longueur.
Johannisberg 2003 : Robe or tirant sur le vert. Nez discret, la bouche est bien structurée, en finale note d’amande. Un Johannisberg typé, mais pas renversant.
Humagne blanc 2003 « fûts de chêne » : Robe jaune pâle, nez discret ou domine la vanille. En bouche, la matière assez souple semble équilibrée, elle est dotée d’une réelle finesse, mais l’ensemble paraît un rien technique sans grande longueur. Je n’accroche pas, au grand étonnement de l’employée (un vin sec et boisé boudé par un amateur !).
Amigne Vieilles Vignes 2003 : très classique avec des arômes d’écorce d’agrumes, le vin offre une bouche de densité moyenne, et une réelle typicité. Bonne longueur.
Petite Arvine 2003 : Robe or pâle, nez où dominent les agrumes. La bouche conserve un peu de fraîcheur, malgré de nombreux sucres résiduels, qui semblent avoir été recherchés. « Un vin pour faire aimer le vin aux jeunes de la génération Coca, me dit l’employée qui n’aime pas ce style de toute évidence». Moi itou.
Domaine René Favre et Fils (Jean-Charles et Mike), à St-Pierre de Clages (Chamoson) : 
Comme l’an passé, c’est Jean-Charles qui tient boutique.
Johannisberg 2003 : Robe or vert intense, le nez est dominé par des notes végétales ou l’amande domine outrageusement. La bouche est énorme : la matière est d’une richesse folle, mais elle est sèche. Peut-être un poil trop riche, car le vin manque d’acidité. Longueur conséquente et typicité superbes pour ce Johannisberg bodybuildé. « C’est le Johannisberg que je voulais faire depuis longtemps me dit Jean-Charles. » Il en rajoute un peu : « tu prends un bouquin sur le cépage, tu l’ouvres et tu lis les caractéristiques du cépage. Cette fois, tout est là, dans le verre. » Et il part dans un grand éclat de rire. Truculent !
Johannisberg 2002 «Colorado »  élevé en barrique : grande richesse, le vin a connu un élevage à la bourguignonne : sur lies, avec bâtonnages. Boisé parfaitement intégré (certainement pas des barriques neuves), belle nervosité conservée. Vin équilibré offrant richesse et une superbe longueur. Excellent.
Chardonnay 2002 « rouge de honte » : « parce que nous voulions travailler un vin blanc comme un vin rouge ». Le vin est crémeux, gras, équilibré, riche, long.
2 Much : absence de millésime sur le prix courant. C’est une folie qui titre 6.5° d’alcool et qui possède plusieurs centaines de grammes de sucres résiduels. Le nez est dominé par des notes de caramel. La robe est d’un cognac d’intensité moyenne. Le vin n’est pas pâteux pour autant et, il respecte la typicité du cépage. Etonnant !
Les vins rouges seront dégustés le lendemain. Je sens que je fatigue désormais, et j’ai faim. Heureusement une raclette m’attend !
Dimanche 05 septembre 2004 (la suite tant et tant attendue)
Domaine Cornulus, à Savièse :
Une maison de taille moyenne d’un excellent niveau, qui offre une multitude de cuvées différentes. Vignes sur plusieurs communes, et surtout deux superbes terroirs : le Clos Mangold où domine le gypse, et le Clos des Corbassières, un terroir de schiste et de calcaire. Il s’agit d’un vignoble en terrasses. Un site magnifique.
Fendant Vieilles Vignes Clos Mangold 2003 : Robe jaune pâle, nez complexe : fruits blancs (poire), amande. Bouche riche, possédant beaucoup de finesse, mais marquée par le millésime : un peu moins de tension que les vins des années passées. Le vin possède une toute petite pointe de CO2, très fine.
Fendant VV Clos des Corbassières 2003 : Robe également pâle, si l’on retrouve également des notes de fruits blancs de d’amande, on perçoit davantage de minéralité aussi. La bouche est plus dense, structurée, avec une très belle persistance.
Voici deux styles de très beaux chasselas, certes différents mais complémentaires. Il s’agit plus de vins de table que destinés à accompagner un apéritif.
Ermitage « Octoglaive » 2002 : Les vins de la gamme « Octoglaive » sont élevés sur lies et en fûts de chêne. La robe est d’un or soutenu, le nez est puissant, dominé par des notes de framboises, et, plus discrètement, de vanille. La bouche est vive, concentrée, riche, sèche, de belle longueur. Un style net et plaisant accessible dès maintenant mais pouvant se garder quelques temps aussi.
Petite Arvine 2002 : La robe est jaune or, moins intense que celle de l’Ermitage néanmoins. Nez de pomelos rose de fruits jaunes et d’amande douce. Bouche offrant une certaine fraîcheur, de la richesse et une légère pointe de CO2. Bonne longueur. C’est un vin sec également.
Petite Arvine Clos des Corbassières 2002 : jaune or plus intense. Nez de pomelos et de fruits jaunes. Il y a plus de finesse, d’équilibre et de richesse en bouche que dans le vin précédent. Il apparaît plus racé et distingué. Un vin qui possède un potentiel de garde de plusieurs années.
Chardonnay « cœur du Clos des Corbassières 2002 : des vignes de quelques 60 ans d’âge je crois. Robe or limpide, nez de beurre frais, de noisette, de vanille. Un vin frais, onctueux, puissant, équilibré. Elevage sous bois intégré et discret. C’est bon mais… peut-être que le terroir de Corbassières n’est pas le plus approprié à ce cépage.
Saint-Charles, « Octoglaive 2002 » : Un assemblage de petite arvine et d’amigne (à parts quasi égales). Les cépages sont complantés dans une même parcelle qui se trouve sur la commune de Vétroz. Si j’ai bien compris, les baies sont ramassées, pressurées et vinifiées ensemble. Robe or, nez assez discret (Nathalie trouve le vin soufré), La bouche manque d’équilibre : puissance, onctuosité et sensation alcoolique en fin de bouche et à nouveau, une pointe de CO2. Il reste aussi des SR bien perceptibles. A attendre un peu sans aucun doute, que la richesse trouve son équilibre.
Rouge de chasse 2003 : assemblage de gamay (50%), et à parts plus ou moins égales : syrah, garanoir et merlot. Robe grenat d’intensité moyenne. Au nez, fruits rouges, dont de la fraise bien mure. Mais aussi réglisse et vanille. La bouche est à l’attaque assez souple, les tanins sont fins, mais accrochent un peu en finale. Attendre peut-être le début de l’été prochain pour qu’il s’affine un peu ?
Savièse cépages nobles 03 : un assemblage de pinot noir, de gamay et de cab. franc. Robe grenat moyen, nez dominé par un fin boisé puis fruits rouges et poivron. Bouche dotée d’une belle attaque, fraîche, structurée les tanins sont corsés. Finale de bonne longueur. A attendre un peu.
Pinot noir Vieilles Vignes Clos de Corbassières 2002 : robe rubis moyen, fin boisé grillé, fruits rouges, réglisse et violette. Bouche agréable, les tanins sont toutefois un peu secs en finale.
Cornalin « Antyca » 2002 : robe grenat sombre. Nez de fruits rouges, boisé finement perceptible (vanille). Bouche structurée, de bonne densité, attaque florale (violette) puis cerises noires. Finale épicée, de belle longueur.
Syrah « Antyca » 2002 : Robe sombre au pourtour violine. Nez fermé puis à l’aération, notes de fumée, et florales. Boisé bien intégré. Un vin fin mais concentré, avec des tanins de belle qualité. Finale épicée (encens). A attendre un peu.
Domaine René Favre & Fils, à St-Pierre de Clages :
Gamay 2003 : très belle robe grenat. Nez poivré, de fruits murs. Bouche bien dense, fraîche, les tanins sont fins. Bonne persistance. Un beau gamay.
Dôle 2003 : robe sombre, nez de framboise, bouche riche, presque opulente, avec des tanins fins. Un vin frais, agréable.
Pinot Noir 2003 : c’est l’entrée d’une gamme de pinot noir qui en compte trois. Très belle robe, sombre, qui me rappelle celle du pinot noir d’entrée de gamme de Marie-Bernard Gillioz ou de Denis Mercier. Nez minéral et de petits fruits murs. Bouche riche, dotée de tanins fins et serrés. Un vin complexe, équilibré et de belle longueur. Je regarde Jean-Charles Favre avec une certaine incrédulité quand je lis que le vin « ne coûte » que 15 CHF (10 €).
Assurément, il en est très fier.
Humagne Noir 2003 : Robe d’intensité moyenne, un fruité où dominent les fruits rouges, la bouche est moyennement corsée (je n’ai jamais vu à ce jour de « monstre » avec ce cépage), mais équilibrée. Finale réglissée.
Pinot noir soleta 2000 : robe rubis moyen, un peu orangé sur le pourtour. Nez animal, où domine le cuir. Bouche bien constituée, n’offrant pas de fatigue, et de bonne longueur.
Renommée Saint-Pierre 2000 : le « nec plus ultra » du pinot noir de cette maison. Elevage et habillage luxueux. Belle robe rubis sombre, nez de fumée, un peu animal, ou l’on perçoit également un fin boisé. La bouche est dense, grasse, longue, équilibrée. Une belle bouteille.
Grande Année St-Pierre 2000 (petite arvine) : très belle robe or, intense, limpide. Au nez, des notes florales, de fruits jaunes, de sureau. La bouche est riche et équilibrée, longue, très distinguée. Le vin n’apparaît plus dans un style oxydatif comme pour le millésime 98 par exemple. Un très belle bouteille de petite arvine : belle complexité et potentiel de garde certain. Prix de 20 € qui me parait parfaitement justifié. Davantage de vins de Petite Arvine de cette qualité, et il n’y aura plus de question à se poser sur la grandeur de ce cépage.

Sélection Excelsus, dom. Jean-Claude Favre, à Chamoson  :
Un bref passage pour saluer ce vigneron rencontré au mois de mai (à lire bientôt sur blog), et la confirmation que son Johannisberg 2003 est une superbe bouteille.
Johannisberg 2003 : un vin que Nathalie n’avait pas encore eu l’occasion de déguster. J’avais très apprécié cette cuvée au mois de mai lors de ma visite au domaine. Robe or avec de nombreux reflets verts. Nez très frais, ou l’on sent la poire, l’amande douce. Bouche vive (malo faite), grasse, très équilibrée et longue. Un vin très typé, au potentiel de garde certain.
Pinot blanc et petite arvine 2003 : pas de notes prises sur le vif –nous discutions-, mais en regard de la dégustation en mai, des impressions qui vont dans le même (bon) sens.